Ludovic Bertin devra fournir ce mercredi, devant la cour d’assises de l’Isère, sa version des faits concernant le meurtre de Victorine Dartois en septembre 2020. Les témoignages entendus depuis l’ouverture de l’audience permettent de retracer les heures précédant l’audience de mort. d’un étudiant de 18 ans.
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Un appel, deux messages et le silence. Victorine Dartois a raté de peu le bus qui devait la ramener chez elle alors qu’elle déambule, en début de soirée, sur le chemin piétonnier qui longe le Stade de la Prairie à Villefontaine (Isère), le 26 septembre 2020. «Je lui dis que c’est dangereux. Ceci est notre dernière communication”» a déclaré Lisa, une amie de la jeune femme avec qui elle avait passé l’après-midi au centre commercial.
Victorine Dartois, qui venait de rejoindre BTS communications, a rencontré ce jour-là deux camarades de lycée. LE « petit trio » déjeuner dans un fast food et départ vers le Village des Marques à midi. Des images de vidéosurveillance montrent Victorine, vêtue d’un pull rose, déambulant dans les couloirs du centre commercial. Les trois amis s’arrêtent manger une crêpe vers 15h avant de repartir trois heures plus tard.
L’étudiant de 18 ans part avec deux amis vers la gare routière mais rate le bus. Alors rentre chez toi. Le trajet devrait durer 20 minutes. Il était 18h46 lorsqu’elle quitta seule la gare routière, refusant de se faire accompagner. Sur la même image de vidéosurveillance, un joggeur, vêtu d’une veste grise à capuche, apparaît se dirigeant dans la direction opposée à celle de la victime.
“Il ne se doutait de rien”suppose son amie Lisa. Les enquêteurs établiront alors qu’il s’agit de Ludovic Bertin, jugé jusqu’au 6 décembre devant la cour d’assises de l’Isère pour le meurtre de Victorine Dartois précédé d’une tentative de viol.
Leurs chemins se seraient croisés à la sortie d’un tunnel qui passe sous une route départementale, en bordure du stade de la Prairie. La jeune femme appelle sa sœur pour la prévenir du retard en lui annonçant qu’elle arrive au stade. Quelques heures plus tard, il rejoignait sa meilleure amie Salomé, à qui il envoyait également un message.
«Nous avons parlé un peu de la façon dont il allait. Elle m’a demandé si nous nous reverrions le soir. Je lui ai dit que tout allait bien, que nous nous tiendrons informés et je n’ai plus jamais eu de ses nouvelles.”souvenez-vous de Salomé. Plus personne n’aura de nouvelles de Victorine après 18h59.
Au même moment, à quelques dizaines de mètres du lieu du drame, un match de football se joue sur la pelouse du Stade de la Prairie. Benjamin*, ancien proche de Ludovic Bertin, fait partie des joueurs. “A l’heure où il y a des gens comme ça, je me demande comment il a fait”demande le témoin de 29 ans.
Le corps de la jeune femme a été retrouvé, pantalon enlevé, dans le lit d’un ruisseau, 36 heures après sa disparition. Le prévenu a reconnu devant les enquêteurs avoir tué Victorine Dartois après une bousculade qui aurait mal tourné alors qu’il faisait son jogging. Une version sur laquelle plusieurs de ses proches ont mis en doute, affirmant que l’accusé n’était pas très sportif au moment des faits.
« Comment un individu comme ça, qui a une famille, un enfant, qui a tout, peut-il en arriver à faire des choses pareilles ?insiste Benjamin. Ce 26 septembre 2020 Ludovic Bertin, qui venait de créer une petite entreprise de transport, affirme être parti travailler le matin.
Puis le jeune homme rejoint Yohane, une amie de longue date. Ils boivent une bière ou deux et consomment de la cocaïne. “C’était normal, c’est le pire”assure Yohane, ajoutant que Ludovic Bertin a consommé “Très” de drogues au cours de cette période, comme l’ont rapporté d’autres témoins.
L’accusé quitte son ami vers 15 heures en lui promettant de revenir plus tard pour l’aider dans certains travaux. « Je devais aller à la pharmacie, c’est pour ça que je suis parti. Mon intention était de revenir pour lui donner un coup de main. Mais étant donné ce qui s’est passé, je ne pouvais pas”explique Ludovic Bertin.
Son téléphone a été volontairement éteint entre 18h36 et 19h31 le soir des faits. « J’ai été harcelé, je l’ai déjà expliqué. (…) J’ai souvent éteint le téléphone, pas seulement ce jour-là”a indiqué l’accusé qui présentera mercredi devant la cour d’assises sa version des faits concernant l’assassinat de Victorine.
« Cela a affecté toute ma vie. Je ne peux plus faire confiance aux humains. »décrit Yohane tremblante au bar, refusant même de regarder Ludovic Bertin. « On ne peut plus vivre, on ne sait pas comment c’est arrivé là. C’était de nature dangereuse.» estime Benjamin de son côté.
* Nom emprunté.