L’homme qui a brûlé vive une femme dans un bus n’est pas pénalement responsable

Tenzin Norbu a été déclaré non criminellement responsable de la mort d’une étudiante à laquelle il avait incendié après avoir versé sur elle un liquide inflammable dans un autobus de Toronto en 2022. La couronne et la défense avaient présenté un verdict en ce sens la veille, à l’ouverture de le procès de l’individu qui souffre de schizophrénie.

Dans son verdict, la juge Maureen Forestell, de la Cour supérieure de l’Ontario, explique et confirme que Tenzin Norbu était dans un état de psychose le 17 juin 2022 lorsqu’il a déversé une substance sur sa victime qui a pris feu.

Tenzin Norbu et Nyima Dolma ne se connaissaient pas, mais ils étaient tous deux originaires du Tibet.

Exposé conjoint des faits

Selon une position commune des parties, Tenzin Norbu, 35 ans, s’était approché de la victime de 28 ans pour lui parler.

L’individu a ensuite fouillé son sac pour en sortir un pot rempli d’une substance inflammable auquel il a mis le feu avant de jeter le liquide sur la jeune femme.

La victime était étudiante en soins infirmiers et se rendait ce jour-là à son emploi à temps partiel dans un centre de soins de longue durée. L’attaque a semé la panique à bord du bus. Les secours dépêchés sur place ne pourront que la maintenir en vie.

Nyima Dolma sera brûlée sur 60% de la surface de son corps ; elle a succombé à ses blessures 18 jours plus tard à l’hôpital.

Norbu sera arrêté et se verra refuser la libération sous caution.

Tenzin Norbu a plaidé non coupable de l’accusation de meurtre avec préméditation au début de son procès sans jury lundi.

La Couronne et la défense avaient toutefois indiqué au magistrat qu’il ne devait pas être déclaré criminellement responsable de ses actes.

Le juge Forestell a confirmé mardi que l’état de santé mentale de l’individu ne lui permettait pas de comprendre ce qu’il faisait ni de faire la différence entre le bien et le mal et qu’il souffrait de schizophrénie depuis quelques années.

Des preuves incontestables

Elle cite le rapport de la psychiatre Alina Iosif qui a examiné et interrogé l’individu en détention. Le D^D Iosif avait confirmé un diagnostic de schizophrénie, de dépression et de troubles liés à la consommation d’alcool et de cannabis.

Tenzin Norbu n’avait reçu aucun traitement avant l’attaque mortelle, autre que la médecine traditionnelle.

Le juge ajoute qu’il souffrait d’hallucinations ce jour-là et qu’il pensait que l’élève enregistrait leur conversation.

Le rapport psychiatrique montre en outre que Tenzin Norbu était convaincu que la communauté tibétaine de Toronto le détestait.

Ses perceptions étaient déformées et son langage incohérentpoursuit-elle en lisant son jugement devant l’accusé assisté d’un interprète.

Non pénalement responsable est le seul verdict possibleconclut le juge.

La commission de révision

Le cas de Tenzin Norbu est maintenant transféré à la Commission ontarienne d’examen qui dispose de 45 jours pour entendre l’accusé, qui a été transféré au Centre de toxicomanie et de santé mentale de Toronto (CAMH).

La Commission a pleine compétence pour prendre en charge les personnes ayant fait l’objet d’un verdict de non-responsabilité criminelle ou d’inaptitude à subir leur procès en raison de troubles mentaux.

Il se présente comme un tribunal administratif quasi judiciaire indépendant.

C’est elle qui décidera de la suite à donner à Tenzin Norbu et de qualifier le risque qu’il représente pour la sécurité publique.

Elle assumera les soins médicaux de Tenzin Norbu et désignera l’endroit où l’envoyer pour traitement dans un établissement à sécurité maximale.