L’Asie, une zone plus que jamais prometteuse pour les entreprises françaises – .

L’Asie, une zone plus que jamais prometteuse pour les entreprises françaises – .
L’Asie, une zone plus que jamais prometteuse pour les entreprises françaises – .

L’Asie est plus que jamais une zone de conquête pour les entreprises françaises de services à l’environnement. Les besoins de la région ne cessent d’augmenter sous les effets conjugués de la croissance démographique – entre 1960 et 2002, la population indonésienne est passée d’environ 88 millions à plus de 275 millions d’habitants -, de l’expansion effrénée de nombreuses mégalopoles, du fort développement industriel depuis les années 1980, mais aussi, désormais, des effets du réchauffement climatique. De nouveaux pays comme l’Inde et le Vietnam s’ajoutent en effet à la liste des marchés prometteurs.

Dans ce contexte, les initiatives françaises se sont multipliées dans la région ces derniers jours. Alors que Séché Environnement s’apprête à acquérir le premier opérateur singapourien dans le domaine de la gestion des déchets dangereux, et que la PME auvergnate Carbios vient de faire une percée dans le recyclage du plastique en Chine, Saur compte accélérer son développement avec le rachat, annoncé lundi, de la société malaisienne IWE. Le numéro trois français de l’eau compte faire de cet expert du traitement de l’eau son « hub régional » pour ses opérations dans la région Asie-Pacifique, visant en priorité le marché de l’eau industrielle, soit les services aux entreprises, et l’Asie du Sud-Est.

De son côté, Suez, présent en Asie depuis environ soixante-dix ans, a profité de la récente Semaine internationale de l’eau à Singapour pour conclure trois nouveaux contrats.

Le canal de Suez en pleine activité

Le groupe a notamment signé un accord avec l’Agence nationale de l’eau de Singapour, en vue de déployer et d’assurer la maintenance d’une plateforme d’analyse intelligente sur son réseau. Il a en parallèle remporté un contrat aux Philippines, en association avec une entreprise de construction locale, pour la conception, la construction et l’exploitation d’une usine de dessalement d’eau de mer. Cette usine, qui sera construite à Metro Iloilo, au centre de l’archipel, permettra d’alimenter en eau potable près de 50 000 foyers et de couvrir les besoins en eau d’une centrale électrique voisine.

Enfin, Suez a remporté un nouveau contrat dans la province du Shandong (est de la Chine). Il s’agit d’une concession de trente ans, via une joint-venture, pour le financement, la construction et l’exploitation d’une station d’épuration des eaux usées d’un parc industriel de Jining, avec pour objectif d’atteindre une réutilisation à 100 % des eaux usées. La nouvelle station d’épuration pourra produire environ 3,6 millions de mètres cubes d’eau par an, soit l’équivalent du volume d’environ 1 500 piscines olympiques.

Suez, qui revendique un chiffre d’affaires de 350 millions d’euros dans la région et plus d’un milliard en prenant en compte les contrats non consolidés, a également remporté, en juin, en association avec deux partenaires locaux, un contrat d’une valeur totale de 508 millions d’euros à Taiwan, toujours pour une usine de dessalement d’eau de mer. Elle bénéficiera à environ 1,6 million d’habitants et à l’industrie des semi-conducteurs de la ville de Hsinchu (au nord-est de l’île).

Pénurie d’eau potable

« Taïwan, qui pouvait jusqu’à présent compter sur les pluies de mousson, est emblématique de ce qui se passe en Asie. L’île a été confrontée à une pénurie à l’été 2021, conséquence du réchauffement climatique », souligne Franck Galland, consultant spécialiste des questions d’eau et chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique. « Taïwan doit aller vers le dessalement », ajoute-t-il.

Selon lui, le besoin d’usines de dessalement d’eau de mer va aussi augmenter en Asie, notamment en Chine. Cette dernière, précise le consultant-chercheur, dispose déjà d’un peu plus de 140 unités de ce type, soit 1,5% de sa capacité de production d’eau potable.

Ce marché du dessalement reste très concurrentiel. Au-delà de l’espagnol Abengoa ou de l’israélien IDE Technologies, Veolia et Suez devront compter sur la montée en puissance de poids lourds locaux, dont Sepco, entité du conglomérat PowerChina. L’importance du partenaire chinois est donc plus que jamais cruciale. « Notre cœur de cible est le segment des unités mobiles. Nous n’irons pas nous battre sur le segment des grandes stations », indique, de son côté, le président exécutif de Saur, Patrick Blethon.

Traitement des déchets

Par ailleurs, comme le montre le projet d’acquisition de Séché Environnement à Singapour, le marché des déchets est plus porteur que jamais.

En novembre dernier, Veolia signait un contrat de plus de 2 milliards d’euros à Hong Kong, où le géant français des services à l’environnement est présent depuis une trentaine d’années. Ce contrat, remporté auprès de China State Construction – un mastodonte étatique – consiste à octroyer une concession d’une vingtaine d’années pour l’extension d’un site de valorisation de déchets non recyclables (jusqu’à 90 millions de tonnes au total) avec un taux de captage du méthane de 90 %.

Veolia et Suez sont présents de longue date en Asie (photo, un tricycle à déchets urbains Veolia à Singapour). La région, dont les besoins en services environnementaux ne cessent de croître, attire désormais d’autres entreprises françaises

 
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