France Télévision a annoncé le retour des Intervilles mythiques durant l’été 2025, mais l’animateur Nagui, défenseur de la cause animale, ne souhaite pas la présence de vaches. Les maires des Landes ont subitement décliné le spectacle. Dans l’Hérault et le Gard, des élus comme DJ Corti défendent la présence de petites vaches, qu’ils jugent indispensables au spectacle.
Le retour de l’émission mythique Intervilles, qui voit deux communes s’affronter lors de jeux, a été annoncé en septembre par France Télévision, 63 ans après sa création et 344 émissions au compteur.
Quatre nouveaux rendez-vous sont prévus pour l’été 2025. Mais, déjà, la polémique grandit sur la question de la présence ou non des vaches dans l’exposition où les challenges se multiplient autour de l’animal. Car le présentateur attendu, Nagui, grand défenseur des animaux, ne veut pas en entendre parler.
Nagui : « Il n’y aura pas de vaches. Je défends la cause animale”
« Si vous me voyez à Intervilles, il n’y aura pas de vaches. Oui, je défends la cause animale”l’avait déjà indiqué, à Midi Libre, l’animateur, en novembre 2023. Or, deux communes des Landes, Dax et Mont-de-Marsan, pressenties par la production, viennent d’indiquer qu’elles ne participeraient pas aux jeux sans vache. Et le saignement risque d’être encore plus important.
« Intervilles sans vaches, c’est comme un match de football sans ballon, illustre Vincent Ribera, qui gère la programmation des arènes d’Agde, Palavas ou du Grau-du-Roi. Quand en été les touristes viennent voir un taureau qui nage et qu’ils nous demandent ce que c’est, on leur répond que c’est comme à Intervilles, ils identifient des jeunes qui jouent avec des vaches.
Ils apportent de l’originalité, très peu de jeux se jouent avec un animal non domestique, c’est la base d’Intervilles. Nous devons donc appeler cela des jeux sans frontières.
« Guy Lux doit se retourner dans sa tombe »
Le DJ gardois, comédien, animateur Philippe Corti s’insurge contre cette annonce. Il a participé au célèbre spectacle, dont il a réalisé la conception musicale, avec Nathalie Simon, Julien Lepers ou, plus tôt, avec Patrice Lafont et un certain… Nagui. Et puis il y avait les animaux.
« Les grands esprits parisiens trouvent ça trop populaire et en plus, il y a un accent du Sud ! C’est une pépite populaire d’Intervilles, qu’allons-nous servir ? Une assiette mi-froide et désinfectée sans peau de vache ? Guy Lux doit se retourner dans sa tombe ! se lamente-t-il.
Corti : « Nagui m’a proposé, j’ai dit non. Il est réveillé”
Corti a néanmoins été pressenti pour reprendre du service, assure-t-il : « Nagui m’a demandé si j’aimerais revenir s’il faisait Intervilles. Non, sans vache, c’est non. Sinon il faudrait faire les JO de natation sans l’eau de la piscine, sur le béton ! est bien pensant, Nagui est réveillé.
Comme beaucoup, il conteste toute cruauté envers les animaux, « la vache landaise est sauvage, joueuse, elle s’amuse et c’est typique d’une région, ces espèces vont disparaître à force de normes !
Le succès populaire des manifestations taurines reste parfois fort, comme le confirme Stéphane Roussille. En septembre, il a réalisé Intervill’s, aux arènes de Lunel, autour des jeux avec des petites vaches et prévoit déjà deux nouvelles éditions.
“Il y avait 4 000 personnes, il a fallu refuser des gens… Dans notre pays, territoire d’un taureau, ce n’est pas possible… Et puis Intervilles communique avec une tête de taureau, qu’est-ce qu’ils vont mettre : la tête de Nagui ?”
“Nous n’avons jamais fait de mal à une vache”
Chez les élus, même son de cloche. Nîmes avait reçu une proposition : “on a répondu négativement, c’est la culture taurine, on ne va pas se laisser imposer ça” » raconte Frédéric Pastor, élu des festivités.
“On avait été approchés, mais sans vache ce n’est pas bien, les jeunes s’amusent, on aime les animaux, ce n’est pas un problème” estime Christian Jeanjean, maire de Palavas qui a reçu au moins quatre Intervilles par le passé, “et nous n’avons jamais fait de mal à une vache.”
Robert Crauste, maire du Grau-du-Roi, l’assure également : “Tous les acteurs, éleveurs, organisateurs et élus sont mobilisés pour assurer la sécurité et le bien-être des animaux, nous sommes attentifs et refusons tout ce qui serait dicté par une approche spéciste.”