une forte augmentation qui arrive à un très mauvais moment

une forte augmentation qui arrive à un très mauvais moment
une forte augmentation qui arrive à un très mauvais moment

La décision était attendue puisqu’elle avait déjà été évoquée en février, mais sa mise en œuvre se heurte clairement au calendrier politique. Le prix de vente « référence » du gaz naturel (PRVG), qui sert de niveau de référence pour toutes les offres du marché, augmentera de 11,7% au 1er juillet par rapport à juin pour les 10,5 millions de foyers se chauffant au gaz, selon à la décision de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), révélée lundi 10 juin.

Une question politiquement sensible

Cette augmentation interviendra donc au lendemain du premier tour des élections législatives, le 30 juin, après la décision du président de la République, Emmanuel Macron, de dissoudre l’Assemblée nationale. Le sujet, qui allie énergie et pouvoir d’achat, devrait encore alimenter les débats, alors que le Rassemblement national, sorti vainqueur des élections européennes du 9 juin, milite pour une baisse des prix du gaz, de l’essence et de l’électricité, via une réduction le taux de TVA de 20% à 5,5%, arguant qu’il s’agit de produits essentiels.

La mesure serait financée par une réduction « la contribution (surplus) nette française versée à l’UE »affirme le Rassemblement national, dans son programme.

Un prix dépendant de trois facteurs

Le prix de référence a été mis en place après la disparition des tarifs réglementés du gaz (TRV), le 1er juillet 2023, justement pour aider les consommateurs à comparer les offres. Il évolue chaque mois, en fonction de l’évolution des trois éléments qui le composent : le prix de la molécule sur le marché de gros ; le coût de sa livraison ; et la fiscalité. Schématiquement, ils sont divisés en trois parties à peu près égales.

Malgré cette hausse au 1er juillet, la facture annuelle TTC d’un consommateur moyen, dans les conditions du prix de référence, sera ainsi inférieure de 3,5 % à son niveau de janvier 2024, fait valoir la CRE. Il atteindra 1 184 € en juillet, contre 1 227 € en début d’année. Pour le mois de juin, il s’élève à 1 060 €.

En janvier, le prix de référence a augmenté de près de 15% en raison du quasi-doublement de la taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel (TICGN). Depuis, il avait légèrement diminué en raison de la baisse des prix. Selon l’indice TTF de Rotterdam, qui fait référence en Europe, ils se situent aujourd’hui autour de 33 €/MWh. Ils retrouvent ainsi leur niveau de juillet 2021 et sont huit à neuf fois inférieurs aux sommets atteints mi-2022, quelques mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Une distribution de plus en plus coûteuse

En juillet prochain, la hausse du prix de référence est principalement liée à la mise en place du nouveau tarif des réseaux de distribution de gaz naturel (ATRD 7), révisé tous les quatre ans. Cela explique à lui seul un peu plus de la moitié de la hausse. Et là encore, GRDF, le gestionnaire du réseau de distribution, n’a pas obtenu tout ce qu’il souhaitait. Il exigeait une augmentation de 40 % sur quatre ans pour couvrir ses frais. Le régulateur ne lui a accordé qu’une augmentation de 27,5%.

La filiale Engie doit en effet faire face à une érosion du nombre de clients (100 000 de moins en moyenne chaque année), alors qu’elle doit entretenir ses 200 000 kilomètres de canalisations. Entre 2024 et 2027, GRDF devrait compter 570 000 abonnés en moins, selon les projections de la CRE. À cela s’ajoute une baisse moyenne de la consommation de gaz de 20 % en deux ans, constatée chez l’ensemble des abonnés. Ceci est lié notamment à des conditions climatiques douces. Mais les ménages chauffent aussi moins pour limiter leurs factures.

Faites entrer la concurrence

« Le prix d’utilisation des réseaux de gaz devrait connaître une tendance durable à la hausse, car il est essentiellement constitué de charges fixes »souligne Sylvain Le Falher, le directeur général de Hello Watt, société de conseil en énergie. « Moins on y consomme de volume, du fait de l’électrification d’une partie des usages, plus le prix du gaz risque d’augmenter pour les ménages. » Au point qu’on peut se demander dans quelle mesure GRDF, et donc ses abonnés, pourra supporter seul cette charge croissante.

Pour les ménages, la seule solution pour limiter leur facture est de faire jouer la concurrence, même si elle est moins forte sur le marché du gaz que sur celui de l’électricité et même si elle n’est pas facile à entrer. retrouvez dans la jungle la quinzaine d’offres proposées. Des opérateurs comme Eni, Vatenfall, Ekwateur et TotalEnergies affichent des tarifs inférieurs de 5% au prix de référence. De son côté, Hello Watt vient de lancer une offre d’achat groupé, qui devrait également permettre d’obtenir des réductions aussi bien sur le gaz que sur l’électricité.

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Hôte de la COP29, l’Azerbaïdjan défend le gaz, « énergie de transition »

Le futur président de la 29e conférence des partis sur le changement climatique en Azerbaïdjan a déclaré vendredi 7 juin que son pays continuerait d’augmenter sa production de gaz, « une énergie de transition »pour répondre à la demande internationale, ” en parallèle “ de ses investissements dans les énergies renouvelables. Dans un entretien accordé à l’AFP à Bonn, Moukhtar Babaev a défendu la stratégie de l’Azerbaïdjan, deuxième puissance pétrolière et gazière consécutive à présider les négociations sur le climat après les Émirats arabes unis l’année dernière, malgré l’appel renouvelé du chef de l’ONU, Antonio Guterres, à accélérer les négociations. l’abandon progressif des énergies fossiles, principale cause du réchauffement climatique.

« Nous prévoyons sur plusieurs années d’augmenter les volumes de gaz naturel mais, en même temps, nos projets d’énergies renouvelables »a déclaré cet ancien cadre de la société nationale pétrolière et gazière Socar, justifiant l’augmentation des exportations de gaz en 2023 de son pays par « la demande de l’Union européenne d’assurer sa sécurité énergétique ».

 
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