Depuis fin 2022, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, composée de 22 membres, a développé une stratégie visant à faire grimper les prix en raréfiant l’offre. Cette approche aura-t-elle l’effet escompté ?
Tl;dr
- L’OPEP+ prolonge ses réductions de production jusqu’à fin 2025.
- Le groupe va augmenter l’objectif de production des Émirats arabes unis.
- Le défi est de rouvrir les vannes sans inonder le marché.
- L’AIE est moins optimiste quant à la demande future que l’OPEP.
Extension des réductions de production par l’OPEP+
Face à un climat d’incertitude économique et géopolitique, les pays membres de l’OPEP+ ont décidé de prolonger leur réductions actuelles de la production pétrolière jusqu’à fin 2025, selon un communiqué de l’alliance.
Huit de ces pays, dont l’Arabie saoudite et la Russie, continueront volontairement à réduire davantage leur production jusqu’en septembre 2024 avant de commencer à augmenter progressivement leur production.
Problèmes de production
L’OPEP+ maintient ainsi près de six millions de barils par jour sous terre. Cette stratégie de limitation de l’offre « vise à jouer sur la rareté pour stimuler les prix »surtout en période de baisse des prix.
Cependant, l’alliance a également approuvé une augmentation de 300 000 barils par jour de l’objectif de production des Émirats arabes unis de janvier à septembre 2025.
Tensions et défis à l’horizon
Ces décisions, même si elles ont été saluées comme «une belle surprise» selon l’analyste d’UBS Giovanni Staunovo, pourrait provoquer des frictions entre les membres de l’alliance. Comme l’a souligné Mukesh Sahdev de Rystad Energy, l’exactitude des niveaux de production est une Source de préoccupation alors que l’OPEP+ est confrontée à un « un défi considérable » : le nombre réel de barils mis sur le marché peut être supérieur à celui déclaré. Si cette situation persiste, la stratégie du cartel pourrait être compromise.
Perspectives du marché
Le défi est désormais pour l’OPEP+ de rouvrir les vannes sans inonder le marché et sans provoquer une chute des prix. Par ailleurs, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a récemment revu à la baisse ses prévisions de demande pour 2024, se montrant moins optimiste que l’OPEP.
Cette situation, associée à la concurrence accrue du pétrole américain et aux tensions au Moyen-Orient, constitue un problème particulièrement “difficile” pour la stabilisation de l’économie mondiale, selon Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.
