La captivité animale est-elle responsable de l’accident ? – .

Un joggeur a été attaqué par trois loups ce dimanche au zoo de Thoiry (Yvelines). Interrogé sur RMC, le naturaliste Pierre Rigaux rappelle qu’une telle attaque est “extrêmement rare” sur l’homme. Et évoque les effets de la captivité sur le comportement de ces canidés.

Au petit matin, dimanche 23 juin, une femme de 37 ans a été attaquée par trois loups au zoo de Thoiry (Yvelines). La victime venait de passer la nuit dans un lodge au sein du parc, à proximité des animaux, et s’apprêtait à faire son jogging lorsqu’elle s’est retrouvée dans un espace accessible uniquement aux visiteurs en voiture, où l’on peut observer des animaux dans leur milieu naturel.

Confrontée à un groupe de chiens, elle a subi plusieurs morsures graves au cou, au dos et au mollet, avant qu’un soignant n’intervienne. Transportée à l’hôpital en urgence absolue, son pronostic vital n’est plus engagé.

Une enquête pour blessures involontaires a été ouverte et confiée à la brigade de recherche de Mantes-la-Jolie. Il faudrait notamment clarifier comment cette femme s’est retrouvée dans ce domaine.

Comment expliquer l’agressivité des loups ?

Au micro de RMC, Christelle Bercheny, directrice générale du zoo de Thoiry, assure que les visiteurs sont informés des dangers.

“Ils ont un plan, des consignes de sécurité, ils ont un brief, ils ont les animateurs qui sont avec eux toute la soirée… Toutes les informations qui indiquent que c’est une zone dangereuse”, énumère-t-elle.

Pour Marc Giraud, naturaliste, une telle réaction de la part de ces animaux n’est pas une surprise. Selon lui, c’est parce que la victime courait que les loups l’ont attaquée.

« Pour tout prédateur, qu’il s’agisse d’un chien, d’un loup, d’un tigre ou d’un chat, tout ce qui bouge le fascine et il court après. Il y avait tout pour que les loups soient stimulés», assure le spécialiste.

Comportement différent en captivité

Une telle attaque soulève de nombreuses questions, notamment quant à la dangerosité des loups et aux raisons qui expliquent leur agressivité.

Pierre Rigaux, naturaliste, estime d’abord que la captivité joue un rôle dans le comportement de ces animaux.

“Il faut rappeler que, de toute façon, c’est une situation anormale que les loups, qui sont des animaux sauvages, soient enfermés”, insiste-t-il.

L’auteur de « Les loups, un mythe vivant », rappelle que ce type d’attaque contre les humains est « extrêmement rare » dans la nature. “Par exemple, en France, depuis 30 ans, il n’y a pas eu d’attaque avérée de loups sur des humains”, assure-t-il.

Selon le spécialiste, ces animaux peuvent se comporter différemment dans la nature et en captivité, d’autant “qu’ils ne sont pas habitués à côtoyer d’autres personnes que celles qui travaillent sur place”.

Ils se trouvent également dans « un espace extrêmement réduit » par rapport à ce que la nature peut leur offrir, et entrer dans leur enclos implique « entrer dans leur intimité ».

Dans de telles circonstances, faut-il mettre fin aux zoos et parcs animaliers ? « Les loups n’ont rien à faire dans les enclos. Il leur faut un grand territoire», estime Pierre Rigaux. Pour lui, des lieux comme le zoo de Thoiry sont « un business qui repose sur l’exploitation de ces animaux ». Il appelle à nourrir une nouvelle vision, comme « essayer d’emmener les gens dans la nature ».

Mélanie Hennebique with Ameline Lavechin

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