le point de vue de Claude Barbin, président de la CCI

le point de vue de Claude Barbin, président de la CCI
le point de vue de Claude Barbin, président de la CCI

La Ville de Clermont, la Métropole, le SMTC-AC, la Chambre de Commerce et d’Industrie et la Chambre des Métiers et de l’Artisanat viennent d’adresser un courrier commun aux commerçants concernés par les travaux d’aménagement urbain et à ceux d’InspiRe, rappelant l’existence de le système d’indemnisation amiable qui peut aider à mieux faire face à cette période compliquée qui va durer encore un an et demi.
Après l’entretien avec le président de la Métropole, Olivier Bianchi, passons du côté du commerce avec Claude Barbin, président de la CCI Puy-de-Dôme Clermont Auvergne Métropole.

Les commerçants indépendants face à une évolution de la consommation

Selon vous, le monde du commerce traverse-t-il une crise ?
Les commerçants sont en crise, c’est évident. Ils sont dans une crise majeure qui n’est pas liée à Clermont-Ferrand car nationale. Les commerçants indépendants sont confrontés à une évolution de la consommation, du business model, et à de nombreux éléments extérieurs qui ne leur facilitent pas la vie avec une baisse du pouvoir d’achat, des incertitudes et des inquiétudes. Il est désormais clair qu’un grand compétiteur déjà en souffrance avec son corps à qui on ajoute un sac de 10 kg sur ses épaules sera moins performant. Alors travailler en métropole crée forcément des miasmes pour la dynamique économique.

La voiture reste-t-elle un élément clé ?
Notre ville est difficilement accessible aux voitures. Une grande partie des achats, compte tenu des habitudes qui existent aujourd’hui, se font en voiture. CQED : Arriver ici est compliqué. L’exagération et la rumeur qui se répand à 30 km autour de Clermont font que nos villes voisines, Riom, Issoire, Ambert, Thiers… disent que la périphérie de Clermont est plus accessible. Nous constatons également une augmentation des chiffres dans la périphérie. Alors oui force est de constater que les débutants au centre sont dans une phase plus compliquée.

Comment jugez-vous le système d’indemnisation mis en place par la Métropole ?
Il y a une commission d’indemnisation qui n’existe pas dans toutes les villes, c’est quelque chose de bien. Le fait qu’il n’y ait pas de plafond d’indemnisation est également une bonne chose. Nous nous sommes battus pour cela et les élus de la métropole nous ont entendus. Il faut du temps aux traders pour prendre le coup et finaliser les dossiers pourtant faciles à remplir. Aujourd’hui, nous envisageons une indemnisation de près de 900 000 euros. Si on regarde vers l’avenir, je me dis qu’à la fin des travaux, on sera peut-être à 3 millions d’euros.

Connaissez-vous des villes où un changement a stimulé le commerce ?
Je connais bien Montpellier, que j’ai vu depuis longtemps devenir piétonne, et les commerces du centre-ville se portent bien, même si les voitures ne peuvent plus y entrer. Il existe tout un système de stationnement qui permet cela. Je suis aussi récemment allé voir Grenoble. Le président de la CCI m’a fait visiter la ville récemment transformée. Ce que je vois, c’est qu’ils ne sont pas encore sortis du bois. Il m’a également montré les études sur le ZFE. Vous avez remarqué que les villes ralentissent parce que la capacité de changement n’est pas aussi rapide qu’on aurait pu l’espérer. Il faut donc qu’il y ait des étapes, un concept que j’aime bien, car à un moment donné, à force d’attaquer, on finit par être totalement dégoûté.

« il va falloir accompagner nos commerçants bien avant 2027 »

La solution serait donc d’amener les gens à adopter de nouvelles habitudes dès maintenant ?
Ce qu’on peut dire, c’est qu’il faut y aller doucement sur le ZFE en termes de critères (ou crit’air…) et qu’il faudra accompagner nos commerçants bien avant 2027, avant la sortie des travaux de restauration des habitudes. Qu’est-il arrivé au Covid ? Les gens ont adopté d’autres habitudes très rapidement, en moins de deux ans. Sommes-nous revenus à la situation d’avant ? Non. Cela signifie que nous devrons y consacrer beaucoup d’énergie et peut-être repenser les modèles économiques.

Faut-il s’inspirer de ce qui a été fait ailleurs ?
Je pense que ce qui est bon, c’est ce qui est bon pour les traders. C’est une façon un peu coquine de dire les choses, mais je suis impressionné par une autre ville, Strasbourg. Cette ville a connu un vrai changement, un vrai changement de piétonisation avec des voitures maintenues à l’extérieur et le commerce strasbourgeois se porte bien. Il y a bien sûr un pouvoir d’achat plus important car l’aspect frontalier crée une dynamique mais il y a une volonté des élus de soutenir et de soutenir le commerce. Je ne dis pas que les élus d’ici ne le font pas, mais je dis que nous devons être plus intelligents dans ces villes. Nous avons également proposé à l’équipe d’Olivier Bianchi d’en profiter pour découvrir ce qui s’y passe.

Le commerce est-il une question de responsabilités partagées ?
La responsabilité est un triptyque. Celui qui est dans son entreprise a une responsabilité majeure. A nous de le former et de le préparer aux évolutions. Le second est le consommateur qui est le roi. Ce qu’il faut, c’est attirer le roi là où il peut dépenser, lui donner « l’envie de ». Les troisièmes, ce sont les institutions, celles qui peuvent soutenir les deux autres et je n’exclus pas la CCI. La responsabilité est partagée entre les trois. Le monde consulaire est un des éléments de dialogue, avec la métropole, la Chambre des métiers pour apporter des informations de terrain. J’ai envie de dire « nous nous tenons tous par la barbiche ».

Le commerce est-il pour autant condamné à évoluer ?
Je crois qu’une réflexion sur une partie du CA qui travaille sur le digital, en plus du présentiel, est obligatoire. Et je dis cela pour le commerce en général, pas seulement pour celui de Clermont. La phase Covid nous l’a prouvé. Ceux qui ont « gagné » ont réussi à sauver un peu mieux leurs affaires. Il y a aussi de nouvelles pistes à expérimenter sans oublier le dynamisme. On ne naît pas commerçant, on le devient par la formation, par le savoir-faire, le savoir-faire et le savoir-faire.

 
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