que disent les programmes sur l’économie et les questions sociales de l’UE ? – Libération – .

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que disent les programmes sur l’économie et les questions sociales de l’UE ? – Libération – .

Le 9 juin, jour des élections en France, retrouvez ici tous les résultats des élections européennes 2024 par ville, département et région.

Les questions économiques et sociales restent un moyen sûr de comprendre pourquoi gauche et droite ne sont pas la même chose. Quand plusieurs partis de gauche proposent de taxer les plus riches, LR refuse tout ISF européen et défend l’austérité en France, quitte à plonger le pays dans la récession. Quand LFI propose des salaires indexés sur l’inflation, la liste macroniste se montre peu bavarde sur les questions sociales. Quant à l’extrême droite (RN et Reconquête), elle navigue entre incohérence, indigence et incohérence. Certaines mesures dépassent cependant les divisions politiques, comme la fin de la directive sur les « travailleurs détachés », ou la préférence européenne pour les marchés publics.

La France rebelle

Manon Aubry

Le programme de Manon Aubry en matière sociale s’avère assez chargé. Fort d’un premier mandat au cours duquel une directive plus protectrice pour les travailleurs des plateformes a été adoptée, la tête de liste insoumise est à l’aise pour dérouler une série de propositions dans la plus pure tradition de la gauche de la gauche. Elle souhaite ainsi « bloquer tous les accords de libre-échange » actuellement en discussion ou en cours de signature, et abroger celles en vigueur ; mettre fin aux règles budgétaires (pas plus de 3% du PIB en déficit, etc.) qui “imposer l’austérité” ; établir un « impôt permanent sur les superprofits » qui concernerait tous les secteurs d’activité, et pas seulement l’énergie… Côté social, LFI transpose ses propositions nationales à l’échelle européenne : des salaires indexés sur l’inflation, un salaire minimum européen d’au moins 75% du salaire médian de chaque pays ( 1 600 euros net en France), le retour des CHSCT… S’ajoute notamment la fin du statut de « travailleur détaché », accusé d’alimenter le dumping social.

Le parti communiste

Léon Deffontaines

La tête de liste de la Gauche Unitaire (qui rassemble notamment le PCF, la Gauche républicaine et socialiste et les radicaux de gauche) partage plusieurs objectifs avec son homologue LFI : mettre fin à l’obsession du « soldes budgétaires » et « réformes structurelles »la fin des traités de libre-échange… Il s’agit aussi « prendre le pouvoir sur le capital », notamment en promouvant le « Made in Europe », l’idée étant que les institutions européennes achètent en priorité, et jusqu’à 30 %, des produits, matériaux, appareils, logiciels et services fabriqués dans l’Union. Du côté des travailleurs, les communistes et leurs alliés proposent d’accorder « un droit de veto aux instances du personnel (les CSE), lorsqu’il s’agit de choix stratégiques impactant directement le employés»mais aussi d’instaurer un salaire minimum dans chaque État membre qui serait, cette fois, calqué sur le modèle du mieux-disant européen (en l’occurrence, avance son programme, l’Espagne et son salaire minimum à 60% du salaire moyen national).

Place publique – Parti Socialiste

Raphaël Glucksmann

La liste Parti socialiste et Place publique, conduite par Raphaël Glucksmann, n’a pas lésiné sur les qualificatifs : elle défend une Europe “puissant”, “écologique”, “sociale”, “féministe” et même « juste et honnête » OMS « se donne les moyens budgétaires de son ambition ». Un tel programme passe entre autres par une planification industrielle, des investissements massifs dans les énergies renouvelables avec un objectif de 75% du mix énergétique en 2040, « une extension de la taxe carbone aux frontières à tous les produits et services qui provoquent une concurrence déloyale en raison des fuites de carbone »via une tarification sociale de l’eau et de l’énergie ou le développement « des territoires sans chômage de longue durée », déjà en expérimentation. Pour le financement, les deux partis entendent porter le budget européen à 5% du PIB (soit quatre fois plus qu’aujourd’hui), mutualiser davantage les dettes ou utiliser les recettes qui seraient générées par une taxe sur les millionnaires et multimilliardaires au niveau d’ici 2% ou en augmentant le taux minimum d’impôt sur les sociétés pour les multinationales de 15% à 25%. Pour parvenir à l’égalité salariale entre hommes et femmes (l’écart est encore de 13% dans l’Union), le programme propose l’introduction de la clause de « l’Européen le plus favorisé ».

Les écologistes

Marie Toussaint

Au cœur du programme des Écologistes, porté par l’eurodéputée sortante Marie Toussaint, tête de liste, une bifurcation écologique, mais aussi sociale. « Accélérer la transition, redynamiser les territoires, créer des millions d’emplois et garantir notre souveraineté » s’accompagnerait d’investissements massifs (estimés à 260 milliards d’euros par an). Pour y parvenir, les écologistes défendent une union fiscale européenne, avec ses ressources propres. La taxe carbone aux frontières serait étendue à tous les produits manufacturés et substances toxiques, un impôt sur la richesse climatique serait créé, tout comme une TVA verte avec des taxes réduites sur les produits européens décarbonés et sains. Autre innovation, un fonds de souveraineté écologique, qui deviendrait actionnaire majoritaire des six sociétés pétrolières et gazières. « le plus polluant »dont TotalEnergies, afin d’atteindre l’objectif de 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2040. Sur le plan social, un « veto social » est mis en avant dans leur programme, un filtre qui conduirait à rejeter tout nouveau texte européen qui serait préjudiciable aux 10 % les plus pauvres.

Renaissance

Valérie Hayer

On a vu plus bavard que le projet de la liste macroniste « Besoin d’Europe », qui réunit Renaissance, Modem, Horizons, l’UDI et le Parti radical, en matière de droits des travailleurs. Ces derniers devront se contenter de quelques mesures de « justice sociale et fiscale »avec une certaine « critères sociaux d’accès aux fonds européens », Supposé « Éliminer le dumping social »des financements complémentaires pour accompagner les reconversions vers « les métiers de demain » Et « Imposition minimale des plus gros actifs au sein du G20 ». La tête de liste, Valérie Hayer, souhaite également que les produits importés respectent « les mêmes règles que celles de nos entreprises et de nos agriculteurs ». Et elle défend un « Plan Europe 2030 » censé financer un « L’écologie européenne » avec au moins 1 000 milliards d’euros d’investissements « pour faire face aux chocs écologiques, technologiques et sécuritaires ». Cela comprend, entre autres, un « compte personnel européen de formation pour se former partout en Europe ».

Les Républicains

François-Xavier Bellamy

C’est un programme pour les élections européennes qui regorge de… mesures franco-françaises. Le parti Les Républicains (LR), avec François-Xavier Bellamy en tête de liste, préconise l’austérité à tous les niveaux, la réduction du nombre de fonctionnaires, des dépenses sociales tout en baissant les cotisations sociales et ce qui reste d’impôts. de production. Ce redressement des comptes publics serait indispensable pour le pays « retrouve sa place et sa crédibilité en Europe ». Ce préalable étant posé, il n’est pas question de mutualiser les dettes, ni de créer un FSI européen. LR souhaite toujours que l’Europe investisse, dans l’IA ou dans l’industrie, et rêve d’un livret d’épargne européen pour orienter l’épargne des ménages vers la défense et l’écologie lors de cette mandature que le parti souhaite placer sous le signe « la déréglementation et la lutte contre le délire normatif européen ». Un grand classique de la droite.

Rassemblement national

Jordan Bardella

S’il est un sujet sur lequel le Rassemblement national (RN) n’a cessé de faire évoluer sa position, ce sont bien les sujets économiques européens. Dans la version 2024, il n’est plus question officiellement de sortir de l’euro ou de l’UE, un revirement que Jordan Bardella n’a pas pu justifier auprès du Premier ministre, Gabriel Attal, lors du débat sur France 2 le 23 mai. éviter que certaines mesures institutionnelles défendues par le parti d’extrême droite entrent en contradiction avec les traités européens au point d’y conduire directement. Le RN entend couper les fonds du budget européen, en baissant la contribution française (le programme ne dit rien sur le montant prévu) et assure, sans qu’on comprenne comment cela serait possible, que « Les aides de la PAC resteront protégées ». Le flou n’exempte pas les contradictions, comme celle relevée par la fondation Jean Jaurès sur le « refus de tout impôt prélevé par l’UE » à la page 7 alors que deux pages auparavant, le parti veut « établir une véritable taxe carbone aux frontières européennes, en taxant les produits finis et semi-finis ». Sur le pacte vert, considéré comme relevant « écologie punitive »le démembrement se poursuivrait avec l’abandon, par exemple, de “l’interdiction de la vente de voitures à moteur thermique en 2035”. Et on l’oubliait presque, le RN veut aussi abroger les directives CSRD (qui obligent les entreprises à se pencher sur les questions environnementales, sociales et de gouvernance) et le devoir de vigilance. Cette dernière vise à encadrer le respect des droits humains et environnementaux par les grandes entreprises.

Reconquête

Marion Maréchal

Reprenant une célèbre formule de Margaret Thatcher, le programme Reconquête, dirigé par Marion Maréchal, donne le ton : “Nous voulons récupérer notre argent” (« Nous voulons récupérer notre argent »), lit-on plus haut plusieurs mesures, dont une réduction de moitié de l’enveloppe allouée au Fonds social européen, censée permettre à la France de « Libérer le centralisme bruxellois ». Le parti d’Eric Zemmour veut en revanche investir 500 milliards d’euros dans le secteur nucléaire. On retrouve également d’autres mesures déjà vues par d’autres, comme la fin de la directive sur les travailleurs détachés ou un « Buy European Act ». Du reste, c’est en vain que l’on cherchera, au milieu des élucubrations sur le « propagande réveillée »la moindre idée pour améliorer le sort des salariés.

 
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