200 photos, dont des inédites, de Robert Doisneau à voir à la Villa Tamaris dans le Var

200 photos, dont des inédites, de Robert Doisneau à voir à la Villa Tamaris dans le Var
200 photos, dont des inédites, de Robert Doisneau à voir à la Villa Tamaris dans le Var

Ils sont presque partout. Seuls ou à deux, avec leur mère aussi. Souvent, Robert Doisneau prenait ses filles, leur mère, comme modèles pour illustrer des commandes photographiques, ou pour mettre leurs traits sur des cartes de vœux de fin d’année. Les visages d’Annette et Francine, responsables de l’Atelier Robert Doisneau (1), structure créée pour préserver la conservation et la représentation de l’œuvre de leur père, se dévoilent sur les cimaises de la Villa Tamaris à La Seyne, aux côtés de nombreux visages et autres scènes de la vie ordinaire.

« Il nous avait sous la main »», rit encore aujourd’hui Annette, sa fille, jointe au téléphone. Adulte, elle est son assistante lorsque sa sœur, Francine, rejoint l’agence Rapho. Ensemble, ils sont les garants de son héritage. “Cela fait déjà 30 ans qu’il est mort, j’ai l’impression que c’était hier.”

« Dans l’imaginaire collectif, poursuit de son côté Cyril Bruneau, commissaire de l’exposition à la Villa Tamaris, on a l’impression que Doisneau se promenait dans Paris et prenait des photos comme ça… Sa réalité n’est pas tout à fait ça. Il venait d’un milieu modeste, vivait dans un appartement assez simple avec sa femme et ses deux filles. Dans leur vie quotidienne, il prenait les photos, les développait dans la salle de bain et apportait les tirages le lendemain aux journaux, etc. Le week-end uniquement, la salle de bain était accessible pour se laver.

“C’était un être absolument merveilleux, d’une grande générosité, confirme Annette au téléphone. D’une grande humanité. Tous ceux qui l’ont connu vous le diront. Ces dernières années, il a reçu de nombreux jeunes photographes qui souhaitaient son avis. J’avais le bureau juste derrière le sien dans l’atelier, et au ton qu’il prenait, même s’il restait positif dans son discours, je savais s’il aimait ou pas… Quand le jeune photographe est parti, on en parlait, a-t-il déclaré. : “Je ne veux pas les décourager.” Elle se souvient encore de son humour et de son talent de conteur. » Il écrit : « l’imperfection de l’objectif », dans la collection Babel chez Actes Sud. Un régal.”

« Il a un petit côté Sempé, confie de son côté Cyril Bruneau. Au nom de ses photos, par exemple… En plus, ils se connaissaient et s’aimaient.

Images inédites

“Nous avons voulu montrer des classiques mais aussi des photos qui n’ont jamais été montrées et qui représentent son quotidien de photographe.” 200 photos – dont une série en couleurs – à la Une de magazines, et un film (« Le Rebelle du merveilleux », réalisé par sa petite-fille) retracent le parcours de cet autodidacte passionné, licencié de Renault pour « retards répétés », revenu ensuite à l’agence Rapho. Il fait du quotidien le cadre de ses photographies, profitant parfois des séances de travail pour réaliser ses propres photos. « Il a réussi à capturer des instants du quotidien et de chacun, il y a un côté un peu éternel dans ses photos », poursuit Cyril Bruneau. Des instants de grâce, des « cadeaux du hasard » comme il le disait lui-même.

Vacances à la mer, reportages à Toulon, photos d’écoliers, portraits comme celui de Miss Anita, « C’est son talent d’observateur, on sent qu’il aime les gens. Il les respecte. Regardez Yvette, à la une du journal « La Vie », une aviatrice intrépide qu’il vient photographier pour illustrer un reportage sur le vol en planeur.

Juliette Gréco et le Basset Bi

Si les anonymes sont son moteur, les personnalités publiques font également partie de son univers. Picasso et ses pains, Maurice Baquet et son violoncelle en bouteille, Juliette Binoche sur le Pont Neuf, Niki de Saint Phalle, l’amie Sabine Azéma. Juliette Gréco… qui n’était pas encore Juliette Gréco. « Il devait photographier le chien, très connu à Saint-Germain, confie Cyril Bruneau avec amusement. Il a demandé à une jeune femme de tenir l’animal à sa place… Le chien était la star !

« Le monde que j’essayais de montrer était un monde où je me serais senti bien, où les gens seraient gentils, où je trouverais la tendresse que je souhaite recevoir. Mes photos étaient comme la preuve que ce monde peut exister. Aujourd’hui plus qu’hier, nous voulons y croire.

1. L’atelier Robert Doisneau est situé dans l’appartement où Robert Doisneau vivait avec sa famille, et installait son laboratoire pour développer ses photographies. Une maquette de cet appartement-atelier réalisé par la petite-fille du photographe, Sonia Arnstam, est également présentée dans le cadre de cette exposition.

Savoir+

« Un certain Robert Doisneau » à la Villa Tamaris – centre d’art TPM, à La Seyne. Jusqu’au 22 septembre. Ouvert tous les jours sauf lundi et mardi de 1h30 à 18h30. Entrée gratuite.

À la Une de « La Vie », Yvette, aviatrice. Elle a aujourd’hui 95 ans et habite à Six-Fours.

L’histoire de “Le Baiser”

C’est sa photo la plus célèbre au monde… et celle qui lui a sûrement causé le plus de tourments : « Le Baiser de la Mairie » est accompagné de l’histoire qui se cache derrière cette photographie, fruit d’une commande du magazine américain « Life ». sur ces Français qui s’embrassent sur la bouche dans la rue. Robert Doisneau se charge de l’illustrer.

“Il engage un jeune couple de comédiens pour l’accompagner dans Paris et s’embrasser dans différents lieuxexplique Cyril Bruneau, commissaire de l’exposition. Le couple change un peu pour donner l’impression qu’il s’agit de personnes différentes. Le sujet ressort dans ‘Vie’, les photos sont rangées, on n’en parle plus.»

Jusqu’à ce que, 30 ans plus tard, la photo réapparaisse lorsqu’une maison d’édition, Désastre (un signe…), fouille dans les archives de l’agence Rapho pour imprimer des affiches et des cartes postales à partir de photos de Paris.

L’affiche sort et devient la plus vendue au monde. Une bénédiction autant qu’une malédiction pour Doisneau, poursuivi en justice pour le droit à l’image par certains qui pensent se reconnaître. « L’acteur sur la photo témoigne en sa faveur. Les gens sont licenciés mais cette histoire l’a grandement fragilisé.» Plus tard, la femme a également engagé une procédure. Il sera rejeté. “Le plus malheureux, c’est qu’il semble que Robert Doisneau soit décédé avant de connaître l’issue de tous les procès.”

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Les marchés européens devraient baisser avant l’inflation dans la zone euro – .
NEXT Prix ​​du gaz, démarque inconnue, nouveau plan d’économies… Ce qui change au 1er juillet