responsabilité pour faute du Sdis de l’Hérault demandée au tribunal administratif

responsabilité pour faute du Sdis de l’Hérault demandée au tribunal administratif
responsabilité pour faute du Sdis de l’Hérault demandée au tribunal administratif

Près de huit ans après l’incendie de Gabian, où un pompier a été tué et trois autres grièvement brûlés, le rapporteur du tribunal administratif de Montpellier a plaidé la responsabilité du Sdis de l’Hérault pour deux fautes : « défaut d’entretien du camion » et “erreurs de commandement”.

Pour la première fois depuis l’incendie de Gabian, le 10 août 2016, où un pompier de 24 ans est décédé des suites de ses blessures et deux autres, âgés de 28 et 22 ans, ont été grièvement blessés, la justice s’est penchée sur ce douloureux dossier. Un quatrième pompier, alors âgé de 41 ans, a également été blessé.

La procédure pénale, qui déterminera les responsabilités personnelles, étant toujours en cours, des pièces ont été communiquées au tribunal administratif afin qu’il puisse statuer sur la responsabilité du Service Départemental d’Incendie et de Secours (Sdis) de l’Hérault en tant que personne morale, comme partie d’une procédure d’indemnisation.

Ce vendredi 24 mai, le rapporteur public du tribunal administratif de Montpellier a demandé que cette responsabilité soit engagée du fait de deux fautes : “le manque d’entretien du véhicule et les erreurs de la commande.”

Le camion n’était pas en état d’entrer en feu

Concernant l’entretien du camion, un véritable réquisitoire a été dressé. « La radio fixe était en panne, tout comme les joints des portes. Le véhicule n’était équipé ni d’un appareil respiratoire individuel, ni d’un système d’alimentation en air respirable, ni d’une « protection en aluminium ».

“Si l’arrêt du système d’autoprotection thermique du camion a été provoqué par l’incendie, les nombreuses pannes du véhicule n’ont pas permis au système d’autoprotection de prendre le relais et ont contribué à la survenance des faits.”

Me Maillot : « Un constat accablant »

« Ce jour est important, a réagi Me Jean-Marc Maillot, avocat de trois victimes et de leurs familles. Ce drame du 10 août 2016 a mis fin à leurs jours. Cette démarche juridique est importante pour se reconstruire. Le rapport fourni par le tribunal est accablant. Mes clients n’en doutaient pas, mais ils ont pu avoir confirmation de la façon dont toute cette affaire avait été traitée. Il leur est impossible d’oublier. M. Canuel m’a raconté qu’en sortant du camion qui était en feu, il a tenté de couvrir M. Beier qui était à ses pieds, et que tout a soudainement pris feu. Il n’y a pas de mots pour décrire cela. Ils continuent d’aimer cette institution, c’est leur vie et leur passion. Mais il y a eu des fautes personnelles, qui seront jugées plus tard au pénal, et des fautes morales, qui seront reconnues par ce tribunal administratif. Il y a tous les éléments pour entrer dans le processus de conviction.

« Au sujet de la protection fonctionnelle, mes clients pourraient ne pas en bénéficier, même s’ils savent que des gens du Sdis en ont eu. C’est totalement paradoxal. Il n’y a pas plus de victimes qu’eux, et pas plus d’accidents de service que ce qu’ils ont subi donc ils ont dû en supporter personnellement les frais. Il existe la possibilité de créer une jurisprudence.

« Il n’y a pas eu de chute de sécurité »

Quant au commandement du Sdis du 10 août 2016, les conclusions sont sans équivoque. « Aidé par le vent changeant, le feu s’est approché rapidement. Mais les pompiers ont attendu dix minutes de nouveaux ordres avant de recevoir l’ordre de remonter dans le camion. Ils ont été invités à sortir quelques minutes plus tard, mais les lances à incendie étaient devenues inaccessibles en raison de l’arrivée rapide du feu. Ils ont donc reçu l’ordre de remonter dans le camion en attendant un déclenchement de sécurité qui n’a pas eu lieu. la commande ne trouve aucune explication. Il a laissé le temps au feu d’atteindre le camion. Ce même délai aurait permis aux équipes de repartir plus tôt et en toute sécurité.

Le rapporteur public a demandé une indemnisation à la hauteur de l’épreuve physique et psychologique endurée depuis des années par les deux principaux blessés : 530 000 € pour Lucas Canuel brûlé à 40 %, et 257 000 € pour Didier Bourdelier blessé. à 38%. Cette indemnisation s’accompagne d’intérêts au taux légal à partir de fin 2021 et de sa capitalisation à partir de fin 2022.

Me Constans : « Une vision fragmentée »

« Le Service Départemental d’Incendie et de Secours (Sdis) reconnaît le caractère dramatique des événements et les souffrances endurées, qui ont évidemment justifié l’ouverture d’une procédure de réparation »estime son avocat, Me Régis Constans.

« Ce qui est plus problématique, c’est qu’on nous accuse d’être tenus responsables pour faute professionnelle, alors que la procédure pénale n’est pas encore terminée. Le Sdis n’est pas mis en examen, ni le président du conseil d’administration. S’appuyer sur un élément de la procédure pénale conduit à avoir une vision fragmentaire de la procédure et aboutit à une responsabilité du Sdis alors que le juge d’instruction n’est pas parvenu à cette conclusion quand le Sdis l’a fait. a été présentée avec les demandes d’indemnisation, il n’existait aucune information à l’appui lui permettant de prendre une décision. C’est pourquoi je m’oppose à ce que des intérêts et une capitalisation soient ajoutés à l’indemnité calculée par le tribunal.

Jugement « sous deux semaines »

En revanche, des indemnisations de 30 000 € et 25 000 € ont été demandées pour la mère et le frère de Jérémy Beier, décédé des suites de ses blessures six semaines après l’incendie, et 30 000 € pour un membre de la famille de Didier Bourdelier.

Lucas Canuel s’est vu refuser par le Sdis l’octroi de la protection fonctionnelle, dont peuvent bénéficier les agents administratifs affectés dans leur intégrité physique, dans le cadre de leur fonction. Le rapporteur ne s’est pas opposé à ce refus, car les fautes qui ont provoqué l’accident n’étaient pas volontaires.

Le jugement du tribunal administratif sera rendu “dans deux semaines”.

 
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