l’ouverture à la concurrence « apportera de meilleurs prix » que la SNCF

l’ouverture à la concurrence « apportera de meilleurs prix » que la SNCF
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Vous souhaitez voyager de Paris à Lyon en train. Si vous avez l’habitude d’utiliser l’application SNCF Connect, vous n’aurez peut-être pas remarqué que depuis décembre 2021, il est possible d’effectuer ce trajet à bord d’un train Trenitalia au lieu d’un TGV Inoui ou Ouigo de la SNCF. La plateforme de réservation de billets de train SNCF ne commercialise que les trajets qu’elle assure elle-même. Cela peut être préjudiciable, car dans certains cas, les billets vendus par les concurrents sont moins chers. Encore faut-il savoir où les trouver !

Pour cela, vous pouvez vous rendre directement sur le site Internet de l’entreprise concurrente, ou sur une application de vente en ligne indépendante. Plusieurs ont vu le jour depuis que la SNCF n’a plus le monopole de la vente des billets de train : elles s’appellent Omio, Kombo, ou encore Trainline. Cette dernière a été créée en 1997 au Royaume-Uni, et connaît un succès important en France et en Europe depuis le rachat de la start-up française Captain Train en 2016.

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Outre Trenitalia, de nouvelles sociétés concurrentes de la SNCF sont arrivées (l’espagnol Renfe) ou envisagent d’arriver (Le Train, Kevin Speed) sur les rails français. Pour le directeur général France de Trainline, Christopher Michau, sa plateforme doit jouer un rôle central pour le consommateur car elle lui permettra d’obtenir le meilleur prix.

Comment l’ouverture de la concurrence ferroviaire en France pourrait-elle permettre une baisse des prix ?

Partout où la concurrence a commencé, nous avons assisté à une baisse des prix et à une amélioration des services. Elle est encore peu visible en France, car très récente. Trenitalia a démarré son activité sur la ligne Paris-Lyon en 2021 et Renfe sur les liaisons Lyon-Barcelone et Marseille-Madrid à l’été 2023.

Mais prenons un exemple concret : celui de l’Italie, qui a été le premier marché à ouvrir ses lignes à grande vitesse à la concurrence (en 2012, la société NTV a défié Trenitalia, NDLR). Sur la ligne Milan-Rome, on a assisté en cinq ans à une baisse des prix de 40 % et à un doublement du nombre de passagers sur la ligne.

Un véritable report modal de l’avion et de la voiture vers le train s’est opéré. Et force est de constater que l’on commence à observer la même chose sur la liaison Paris-Lyon où les prix ont baissé de 43 %.

Quelle est l’importance et l’utilité pour le consommateur de disposer d’une plateforme d’achat de billets concurrente de SNCF Connect ?

Comme je l’ai dit, l’ouverture à la concurrence en France est encore timide, mais elle va s’accélérer. Les lignes TET (trains d’équilibre territorial, c’est à dire les Intercités, NDLR) ainsi que les lignes TER sont progressivement soumises aux appels d’offres, et de nouveaux opérateurs comme Le Train ou Kevin Speed ​​vont arriver sur la grande vitesse.

On commence donc à observer une fragmentation de l’offre. C’est une bonne chose, car cela apportera de meilleurs services et de meilleurs prix au client. Mais l’inconvénient est que cela créera de la complexité. Il risque de se demander constamment s’il a le meilleur prix, la meilleure offre.

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Des plateformes indépendantes comme Trainline regroupent l’ensemble de l’offre. Non seulement c’est plus pratique pour l’utilisateur, mais nous lui offrons également le meilleur prix puisque nous ne prenons aucun frais supplémentaire.

Parfois, ces applications parviennent même à trouver de meilleurs tarifs sur des trajets opérés uniquement par la SNCF. Comment est-ce possible ?

Dans un premier temps, nous veillons à collecter toutes les informations auprès des opérateurs, dont la SNCF. Prix, horaires, remises… Ensuite, notre algorithme réalise en permanence des combinaisons de prix, pour trouver celle qui conviendra le mieux au client. Ainsi par exemple, là où sur certains itinéraires SNCF Connect mettra davantage l’accent sur le TGV, nous proposerons une alternative prenant en compte les TER.

Un exemple est la ligne entre Rennes et Brest. Des trains TGV Inoui et Ouigo en provenance de Paris effectuent ce trajet, mais également des trains TER. Dans quelques minutes supplémentaires bien sûr, car il s’arrête davantage. Mais souvent pour moins cher !

Combien de Français utilisent Trainline ? La demande est-elle bien identifiée ?

Nous ne communiquons pas sur notre nombre d’utilisateurs français, cependant notre application a été téléchargée 55 millions de fois en Europe. Notre clientèle est donc française, mais pas seulement puisqu’au total nous référençons plus de 270 entreprises. En train, mais aussi en bus longue distance ! Il est important de le préciser, car on voit que les trains sont de plus en plus pleins, cela donne une alternative aux usagers.

Nous ne sommes pas aussi bien identifiés que SNCF Connect. C’est normal, il y a eu un monopole pendant des décennies. Quand on pense train, on pense à la SNCF. Mais nous voyons de plus en plus d’utilisateurs venir chez nous, et surtout rester ! Nous avons beaucoup de retours positifs, les clients apprécient notre produit pour sa simplicité et ses avantages.

Quels sont ses autres avantages, et quels sont les futurs ?

Trainline propose des fonctionnalités qui n’existent pas sur d’autres plateformes. Par exemple, « Récup’Retard » qui vous ouvre droit à une indemnisation si votre train a plus de 30 minutes de retard. Ou encore notre calendrier tarifaire : lorsque vous calculez un itinéraire, nous vous présentons chaque jour le prix le plus bas, en tenant compte de tous les opérateurs.

Actuellement, nous travaillons beaucoup sur la manière, avec l’arrivée de nouveaux concurrents, d’afficher leurs offres et spécificités. Par exemple, Renfe envisage de mettre en service en France de nouveaux trains dotés d’écrans individuels. Nous essayons de voir comment en rendre compte sur Trainline. Enfin, nous souhaitons mieux accompagner le client tout au long de son trajet : aujourd’hui, il sait en temps réel si son train est en retard ou à l’heure, où il se trouve, s’il s’arrête… Nous essayons de nous améliorer encore là-dessus.

Pour ce faire, vous devez récupérer les données des opérateurs, dont la SNCF. En décembre, vous avez affirmé Monde si vous souhaitez avoir accès à ceux qui travaillent sur le réseau par exemple. Quelle est votre relation avec l’opérateur historique ?

Sur ce point, les choses n’ont pas beaucoup évolué. La SNCF ne nous donne pas toutes les informations nécessaires pour pouvoir faire notre travail avec le client, comme nous le souhaitons. De plus, nous sommes rémunérés par une commission qu’ils nous versent pour la vente que nous effectuons de leurs billets. Mais c’est clairement insuffisant pour couvrir nos coûts.

 
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