les victimes de Coronthie restituent les sommes qui leur ont été versées hier

les victimes de Coronthie restituent les sommes qui leur ont été versées hier
les victimes de Coronthie restituent les sommes qui leur ont été versées hier

Après la diffusion par la télévision nationale d’un élément relatif à ce qui a été présenté hier comme un début d’indemnisation pour les victimes de l’explosion, en décembre dernier, du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum, lesdites victimes, soulevées par ce qu’elles considèrent comme une manipulation et restituent le argent. Les locataires, au nombre de 322, devaient percevoir une somme de 1 000 000 GNF pour 7 mois. Quant aux concessionnaires, ils devaient recevoir à la fin de chaque mois et pendant deux ans, 2 000 000 GNF. Ces montants sont présentés en frais de transport. Certaines réclamations ont également reçu les sommes relatives à ce mois de mai. Mais à terme, tout pourrait être remis en question.

Si hier, les premiers à recevoir l’argent avaient salué le geste du gouvernement et remercié Dieu, aujourd’hui, le même geste est décrit comme les deux » malsain et malhonnête « . C’est parce que les victimes se sentent quelque peu trompées. ” C’est le contraire de ce qui s’est passé dans la ville et que nous avons vu dans le journal à la télévision nationale. Surtout quand on parle de baux partagés ou qu’on va jusqu’à dire que les 55 concessions sont favorables », dénonce Mamadou Cifo Ké Touré, le président du comité des victimes des Hydrocarbures.

Selon lui, le montant présenté hier au titre des frais de transport avait été initialement présenté comme une expression de la compassion des autorités envers les victimes. ” C’est pour cela que certains ont pris cette somme (et dès qu’ils en ont connu les raisons, en apprenant qu’il s’agissait de frais de déplacement pour quitter Coronthie, beaucoup ont manifesté », poursuit M. Touré. Mais les gens ne se sont pas arrêtés à la manifestation. Depuis hier, plusieurs ont exprimé leur volonté de restituer les sommes aux autorités municipales notamment. Mais certains ont suggéré de joindre à la démarche un document écrit expliquant le motif de la restitution. C’est suite à cette recommandation que les gens se sont rendus ce mardi à la mairie de Kaloum pour remettre l’argent aux autorités. Les agents municipaux ont dû fermer la porte de cette dernière. Sinon, la place aurait été envahie par la foule.

Tirant les leçons de ce premier contretemps, les victimes affichent publiquement leur méfiance à l’égard de l’État. Au point qu’ils fixent désormais des critères draconiens pour pouvoir quitter les lieux. ” Toute initiative de l’Etat qui ne passe pas par nous, c’est à dire la reconstruction par nous-mêmes on nous donne les matériaux de construction, on nous donne les fonds pour achever nos travaux, si ce n’est pas ça, ça ne nous intéresse pas. Les aides d’État ne nous intéressent même plus. Tout ce que nous avons demandé dès le début dans cette affaire, c’était ce que la communauté nationale et internationale nous donnait. Car pour l’État, on sait qu’ils ont détourné tout ce qui nous était destiné. Nous demandons le soutien de personnes de bonne volonté pour mener à bien notre travail. Quant à l’État, il peut rester serein. Nous n’avons besoin ni de ses fonds, ni de son bail, ni de la vente, ni de rien en faveur des victimes. », affirme Mamadou Cifo Ké Touré.

En fait, pour notre interlocuteur, derrière tout cela se cache une politique de spoliation des biens des victimes. Mais il assure que cela n’arrivera pas du vivant des victimes.

Fodé Soumah

 
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