Israël et le Hamas inflexibles, aucun progrès vers une trêve à Gaza

Une réunion au Caire sur un projet de trêve liée à la libération des otages dans la bande de Gaza s’est terminée dimanche sans progrès concrets, alors qu’Israël et le Hamas restent inflexibles après sept mois de guerre.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé qu’Israël “ne capitulerait pas” face au Hamas et ne pourrait “accepter” les exigences du mouvement islamiste, qui réclame un cessez-le-feu permanent dans le territoire palestinien comme condition préalable à tout accord, notamment sur la libération. des otages enlevés le 7 octobre en Israël.

Benjamin Netanyahu, de son côté, menace toujours de lancer une offensive sur la ville surpeuplée de Rafah, à la limite sud de la bande de Gaza.

Le Premier ministre a également annoncé la décision de son gouvernement de fermer le bureau en Israël de la chaîne Al-Jazeera, basée au Qatar. La chaîne, qui consacrait une place considérable à la couverture de la guerre à Gaza, a cessé d’émettre en Israël dans l’après-midi.

Al-Jazeera a dénoncé une décision « criminelle » et le Hamas a dénoncé une « violation flagrante de la liberté de la presse », visant à « cacher la vérité » sur la guerre.

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, basé au Qatar, avait auparavant accusé M. Netanyahu de « saboter les efforts des médiateurs » en vue d’une trêve, alors que les discussions entamées la veille se poursuivaient au Caire entre une délégation du mouvement. et des représentants qatariens et égyptiens.

Un responsable du Hamas a annoncé en fin de journée que cette réunion était terminée et que la délégation partirait pour Doha pour consulter ses dirigeants politiques.

« Terrible défaite »

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Des chrétiens orthodoxes palestiniens assistent à la messe de Pâques dans une église de la ville de Gaza, le 5 mai 2024.

L’offre des pays médiateurs, Qatar, Egypte et Etats-Unis, présentée au Hamas fin avril, prévoit une trêve associée à la libération des otages détenus dans la bande de Gaza, en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Le chef de la CIA, William Burns, était au Caire dimanche, selon les médias américains, alors qu’Israël n’était pas présent aux discussions.

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Des milliers de personnes, dont des proches d’otages détenus à Gaza, brandissent des pancartes et des drapeaux israéliens lors d’une manifestation à Tel Aviv appelant à un accord de trêve permettant leur libération, le 4 mai 2024.

Un responsable du Hamas a déclaré plus tôt dimanche que le mouvement « n’accepterait en aucun cas un accord qui ne prévoit pas explicitement la fin de la guerre ».

« Quand Israël fait preuve de bonne volonté, le Hamas persiste dans ses positions extrêmes, avec en tête sa revendication du retrait de nos forces de la bande de Gaza, de la fin de la guerre et de la préservation du Hamas. Israël ne peut pas accepter cela », a de son côté déclaré M. Netanyahu en Conseil des ministres.

« Capituler » devant les exigences du Hamas serait une « terrible défaite » pour Israël, a-t-il déclaré.

“L’Histoire ne vous pardonnera pas”

La guerre a éclaté le 7 octobre lorsque des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont lancé une attaque sans précédent dans le sud d’Israël, qui a fait plus de 1.170 morts, principalement des civils, selon un bilan de l’AFP. établi à partir de données officielles israéliennes.

Lors de l’attaque, plus de 250 personnes ont été kidnappées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l’armée.

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Un Palestinien marche devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes le 4 mai 2024 à Beit Lahya, au nord de la bande de Gaza où une guerre oppose Israël au mouvement islamiste palestinien Hamas

Dimanche, le Forum des familles d’otages a appelé M. Netanyahu « à ignorer les pressions politiques » et à accepter un accord qui permettrait la libération des otages.

“M. Netanyahou, l’histoire ne vous pardonnera pas si vous manquez cette opportunité », dit ce texte.

L’offensive israélienne lancée dans la bande de Gaza en représailles à l’attaque du 7 octobre a fait jusqu’à présent 34.683 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas, qui a dénombré dimanche 29 morts en 24 heures.

La ville de Gaza, au nord, a été bombardée, ainsi que le centre et le sud du territoire, notamment Rafah et la ville voisine de Khan Yunis.

Israël s’est engagé à anéantir le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu’il considère comme une organisation terroriste au même titre que les Etats-Unis et l’Union européenne.

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Des milliers de personnes, dont des proches d’otages détenus à Gaza, brandissent des portraits d’otages lors d’une manifestation à Tel Aviv appelant à un accord de trêve permettant leur libération, le 4 mai 2024.

Pour remporter la « victoire finale » et libérer les otages, Benjamin Netanyahu continue de clamer qu’il lancera une offensive terrestre sur Rafah, où sont regroupés selon Israël quatre bataillons du Hamas.

Cette ville, seul centre urbain du territoire où les soldats israéliens ne sont pas encore entrés, est devenue le refuge ultime de centaines de milliers de civils ayant fui la guerre plus au nord. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 1,2 million de Palestiniens y sont encore massés.

Une « vraie famine »

Les Etats-Unis, principal allié d’Israël, sont hostiles à une attaque massive contre cette ville, tout comme de nombreuses capitales et organisations humanitaires qui craignent de lourdes pertes civiles.

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Colonnes de fumée dans la ville de Kiryat Shmona, dans le nord d’Israël, après le tir de roquettes depuis le sud du Liban, le 5 mai 2024

Les dégâts que provoquerait une offensive sur Rafah «seraient au-delà de ce qui est acceptable», a prévenu le secrétaire d’État américain Antony Blinken.

Située contre la frontière fermée avec l’Égypte, Rafah est également le principal point de passage terrestre de l’aide humanitaire vers la bande de Gaza, assiégée par Israël. Une offensive serait un « coup dur » pour les opérations humanitaires, a prévenu l’ONU.

La directrice du Programme alimentaire mondial de l’ONU, Cindy McCain, s’est alarmée de voir le nord de la bande de Gaza frappé par une « véritable famine », qui progresse vers le sud.

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Une photo prise depuis le nord d’Israël, près de la frontière avec le sud du Liban, montre de la fumée s’élevant au-dessus du village libanais de Mays al-Jabal après un attentat à la bombe imputé à Israël, le 5 mai 2024.

L’aide humanitaire, strictement contrôlée par Israël, reste très insuffisante pour répondre aux besoins des 2,4 millions de Gazaouis.

Dimanche, l’armée israélienne a annoncé avoir fermé un autre point de passage, celui de Kerem Shalom, visé par des tirs de roquettes.

Sur le front nord d’Israël, à la frontière avec le Liban, le Hezbollah libanais a annoncé avoir tiré « des dizaines de roquettes » vers le territoire israélien après la mort, selon l’agence officielle libanaise, de « quatre membres civils d’une même famille lors d’un raid israélien ». » au sud du Liban.

 
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