L’objectif du gouvernement est-il plus crédible que prévu ? – .

L’objectif du gouvernement est-il plus crédible que prévu ? – .
L’objectif du gouvernement est-il plus crédible que prévu ? – .

Barthélémy Philippe // Crédits : MAEVA DESTOMBES / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
06h16, 1er mai 2024

Lors de la présentation du nouveau programme de stabilité budgétaire, mi-avril, les principales organisations économiques du pays se sont montrées très sceptiques, pointant une nouvelle fois du doigt l’optimisme du gouvernement. Mais l’annonce des chiffres de croissance du premier trimestre 2024 par l’Insee ce mardi a peut-être changé la donne.

Et si Bruno Le Maire avait, cette fois, enfoncé le clou ? Après l’annonce d’un déficit public bien plus élevé que prévu en 2023, lié à des recettes fiscales insuffisantes, Bercy a dû modifier en profondeur son programme de stabilité budgétaire pour la période 2024-2027 et réaliser en urgence 10 milliards d’économies.

L’objectif de ramener le déficit public en dessous de 3% du PIB à la fin du quinquennat est maintenu mais les prévisions à court terme ont été revues à la baisse. D’ici la fin de l’année, le gouvernement veut ramener le déficit à 5,1% au lieu des 4,4% initialement prévus (ce qui implique déjà 10 milliards d’euros d’économies supplémentaires cette année) et table sur une croissance annuelle de 1% au lieu de 1,4% .

1%, encore trop optimiste ?

Le problème est que la majorité des organismes de prévision économique considèrent encore ces perspectives comme trop optimistes. Ils tablent plutôt sur une croissance de 0,6 à 0,8% sur l’année. Or, mardi, l’Insee a surpris tout le monde en annonçant une hausse de l’activité de 0,2% au premier trimestre, alors que l’institut lui-même envisageait une croissance nulle. De quoi satisfaire Bruno Le Maire qui y voit la preuve que « l’économie française n’est pas à l’arrêt » et que la stratégie gouvernementale est la bonne. Avec une activité en hausse de 0,2% au premier trimestre, l’objectif d’une croissance annuelle de 1% semble, il est vrai, un peu moins irréaliste.

Mais elle sera néanmoins difficile à maintenir, selon Sylvain Bersinger, chef économiste du cabinet Asterès : « Il nous faudrait environ 0,3 % de croissance sur les trois prochains trimestres, nous serons probablement un peu en dessous. Mais 1% ne suffit pas. Ce n’est pas totalement déraisonnable : nous constatons que les investissements des entreprises résistent bien. L’inflation poursuit effectivement sa tendance baissière, donc des gains de pouvoir d’achat pour les ménages. Et avec la baisse des taux d’intérêt. qui se profile, on peut espérer une petite stimulation de la croissance.»

Cette dernière est d’autant plus cruciale qu’elle génère des recettes fiscales. Avec la réduction des dépenses publiques, c’est l’un des deux leviers que l’exécutif veut actionner pour maîtriser son déficit, comme le souligne Sylvain Bersinger : « Le scénario de déficit de 5,1% du PIB à la fin de l’année est notamment construit dans lien avec les prévisions de croissance. Donc si au lieu de 1% on a 0,6, 0,7, eh bien effectivement le déficit sera un peu plus élevé que ce qui était prévu.

Sur ce plan, le gouvernement n’a plus le droit à l’erreur. D’autant que le déficit culmine déjà à 5,5% fin 2023 au lieu des 4,9% annoncés. Pour maintenir la trajectoire sinueuse qui devrait ramener le déficit sous la barre des 3% du PIB d’ici 2027, il faut déjà réaliser 10 milliards d’euros d’économies supplémentaires en 2024, et au moins autant en 2025. Autant dire que le moindre dérapage de la croissance ou le Le déficit budgétaire enterrerait définitivement l’hypothèse d’un retour en dessous de 3% du PIB en 2027.

 
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