quelles solutions pour sortir de la crise ? – .

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Légende, Les autorités nigériennes maintiennent leur frontière fermée malgré l’ouverture de la sienne par le Bénin
Informations sur l’article
  • Auteur, Isidore Kouwonou
  • Rôle, BBC Afrique
  • il y a 6 heures

La levée des sanctions par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) suite au coup d’État contre le Niger en février dernier n’a pas apaisé les tensions entre ce pays et son voisin. immédiat c’est le Bénin. Le refus du Niger d’ouvrir sa frontière avec son voisin aggrave la situation.

Dans ce bras de fer, ce sont les populations des deux pays qui sont victimes de dommages collatéraux, puisqu’elles ont du mal à écouler les marchandises des deux côtés, sur fond d’inflation au Niger.

Le bord du fleuve aux frontières, à Malanville, est devenu un lieu de commerce, étant donné que ces populations utilisent le fleuve pour transporter ces marchandises dans de grands bateaux, avec de grands risques qu’elles courent.

C’est dans cette situation tendue que les autorités béninoises ont décidé, début mai, d’interdire l’expédition du pétrole nigérien via la plateforme Sèmè-Podji au Bénin. Cela a accru les tensions entre les deux pays.

Le Bénin a toutefois délivré il y a quelques jours une « autorisation ponctuelle et provisoire » pour le chargement du pétrole nigérien bloqué depuis plusieurs jours à Sèmè-Podji, au sud-est du Bénin. C’est ainsi que le ministre béninois des Mines, Samou Séidou Adambi, a qualifié cette décision lors d’une conférence de presse le 15 mai.

La fin de la crise est-elle en vue ? Rien n’est moins sûr.

Les autorités béninoises n’entendent pas autoriser le transport informel du pétrole nigérien vers le marché international.

Nous tenterons de comprendre dans les lignes suivantes les différends entre les deux pays et les solutions de sortie de crise que proposent certains experts.

Le coup d’État au Niger, déclencheur des tensions entre les deux pays

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Légende, Le général Abdourahmane Tiani, président de la transition au Niger

Le 26 juillet 2023, le général Abdourahmane Tiani, à la tête de quelques officiers de l’armée nigérienne, destitue le président Mohamed Bazoum. En réaction à ce coup d’État, la CEDEAO a décidé des sanctions contre le Niger.

En application de ces sanctions, le Bénin a donc décidé de fermer ses frontières avec son voisin. Ce qui a provoqué la colère de la junte. Les menaces du bloc ouest-africain d’intervenir militairement au Niger pour restaurer le président Mohamed Bazoum, une possibilité soutenue par le Bénin, ont été très mal vues par les nouvelles autorités militaires de ce pays du Sahel.

Des tonnes de marchandises chargées dans des camions à destination du Niger sont bloquées au port autonome de Cotonou et à la frontière entre les deux pays. De nombreux opérateurs économiques nigériens se sont plaints des pertes occasionnées par cette immobilisation des camions.

Pendant ce temps, au Niger, la population manquait de tout, les produits de première nécessité n’entrant plus dans le pays. Dans le même temps, les relations diplomatiques entre les deux pays se détériorent.

Une ouverture du côté du Bénin

En février 2024, lors d’un sommet, la CEDEAO décide de lever les sanctions contre le Niger, six (06) mois plus tard, malgré le refus des autorités militaires de céder aux injonctions de l’instance régionale.

C’est alors que le Bénin, suite à cette levée des sanctions, décide d’ouvrir sa frontière avec le Niger.

Mais la junte, de son côté, a maintenu le blocus. Le général Abdourahmane Tiani a déclaré que la frontière restera fermée tant que le Niger jugera que le Bénin constitue une menace pour servir de base arrière à des opérations de déstabilisation.

Réaction de Cotonou

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Légende, Le président du Bénin, Patrice Talon n’est pas content de la décision des autorités nigériennes de maintenir leur frontière fermée

Les autorités béninoises ont protesté contre cette décision de Niamey de maintenir la frontière fermée. Dans la foulée, le projet de pipeline entre les deux pays en a pris un coup.

La plateforme Sèmè-Podji au Bénin, cet oléoduc géant de 2 000 kilomètres, doit permettre au Niger d’écouler son pétrole brut sur le marché international. Mais le 8 mai, le président Patrice Talon a décidé d’interdire les expéditions de pétrole nigérien.

La décision des autorités militaires nigériennes de maintenir la frontière fermée et le manque de communication entre les deux pays voisins restent les causes de cette réaction de Cotonou, selon le chef de l’Etat béninois, Patrice Talon.

« On ne peut pas dire que le commerce avec le Bénin est interdit, que le Niger ne veut aucun commerce avec le Bénin et demander que des bateaux à destination du Niger viennent accoster dans nos eaux. Le Niger ne nous a pas officiellement fait part de sa volonté d’envoyer les bateaux chargés », a indiqué Patrice Talon.

Il a souligné que ce sont des entreprises chinoises qui ont informé le Bénin des intentions des autorités nigériennes. « Cette formule ne convient pas. Les États n’échangent pas d’informations entre eux via des prestataires privés », a-t-il dénoncé.

Réponses des autorités nigériennes

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Légende, Le Premier ministre du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine a dénoncé le blocage de l’exportation du pétrole nigérien par les autorités béninoises

Quelques heures après cette sortie du président béninois Patrice Talon, les autorités nigériennes montent au créneau.

« Il y a une dizaine d’accords signés. Mais tous ces accords ont été violés par les autorités béninoises», a soulevé le Premier ministre nigérien, Ali Mahaman Lamine Zeine au micro de la correspondante de la BBC Afrique à Niamey, Mariama Soumana, lors d’une conférence de presse le 11 mai.

Il a ainsi dénoncé le blocage de l’exportation du pétrole nigérien par les autorités béninoises qui, de ce fait, ont également violé les accords avec les entreprises chinoises, selon lui.

Le Premier ministre nigérien ne s’est pas limité à ce malentendu lié à l’exportation du pétrole. Il est allé plus loin en accusant le Bénin d’héberger des bases militaires françaises sur son sol. Et ces bases abriteraient « des terroristes qui doivent venir déstabiliser son pays ».

Une accusation contre laquelle le président béninois a réagi, affirmant que son pays ne représente aucune menace pour le Niger, et qu’il n’y a pas de base militaire française au Bénin.

Baisse des tensions après la médiation chinoise

Ce bras de fer entre les deux pays s’est donc atténué ces derniers jours avec la décision des autorités béninoises d’autoriser le chargement du pétrole nigérien bloqué depuis plusieurs jours à Sèmè-Podji, au sud-est du Bénin.

Ce dégel a été possible suite à une rencontre entre les autorités béninoises et la société chinoise CNPC, en charge de la construction et de l’exploitation du pipeline.

Un comité interétatique doit se réunir dans les prochains jours pour examiner les questions urgentes liées au bon déroulement de l’exploitation du pipeline.

Il est vrai que la médiation chinoise a apporté une solution à cette crise, mais de nombreux experts tentent de trouver d’autres solutions qui pourraient permettre aux deux pays de dissiper définitivement cette tension.

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Légende, Le port de Cotonou

Au-delà du poids que constitue cette tension pour les populations gravement touchées de part et d’autre de la frontière, la crise entre le Bénin et le Niger met leurs voisins mal à l’aise, selon les observateurs.

Pour Aly Fary N’diaye, Expert en relations internationales, il faut aller au-delà de la médiation et de la solution apportée par la Chine. “Aller au-delà, c’est aussi essayer de pousser les autorités nigériennes à franchir une étape comme l’a fait le Bénin pour un dégel progressif et durable”, a-t-il souligné.

Il a ajouté qu’il n’existe pas de solution en dehors de la médiation qui pourrait permettre la réouverture effective des frontières entre les deux pays.

« Car si l’embargo perdure, c’est le pouvoir d’achat des Nigériens qui va en pâtir. Car si le port du Bénin finit par être fermé, le Niger est obligé de passer par le Togo, et après le Togo c’est la traversée de tout le Burkina Faso avant que les produits n’aillent à Niamey. Ce transport aura un impact sur le coût des produits », a-t-il suggéré. Cela entraînera de l’inflation pour le Niger, selon lui.

Tout en espérant que la Chine continuera à apaiser les relations diplomatiques entre les deux pays, Aly Fary N’diaye a noté que ce projet de pipeline qui profite aux trois pays doit amener le Bénin et le Niger à donner la priorité à la paix, car « qu’ils le veuillent ou non, ces deux pays ». sont des jumeaux siamois qui appartiennent au même corps, l’un ne peut vivre sans l’autre ».

Au-delà de la Chine, a poursuivi l’expert en relations internationales, les autres pays africains qui ont des intérêts géographiques et géostratégiques de la CEDEAO ne doivent pas se mettre en marge de cette médiation.

Pour désamorcer la situation, selon lui, « il faut que les gens acceptent de s’entendre sur un certain nombre de désaccords ». « C’est-à-dire que les pays que nous considérons comme les pays du Sahel n’ont pas de légitimité démocratique, mais ont créé un rapport de force qui fait que toutes les sanctions que nous prendrons contre ces régimes impacteront d’abord les populations, ” il a dit.

Ces sanctions, au lieu de cibler les dirigeants, touchent les masses dont l’appauvrissement est déjà trop connu.

« Ce qu’il faut faire, c’est qu’il y ait des zones de convergence autour d’accords programmatiques qui peuvent permettre aux pays de l’AES plus la Guinée d’avoir des zones de convergence avec d’autres pays démocratiques de la CEDEAO, car l’intégration des peuples est plus en avance que l’intégration politique dans ces pays. des pays”

 
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