Un rêve qui peut devenir réalité. Intersport lorgne depuis longtemps sur la première place du podium des marques de sport occupé par Decathlon. Mais avec ses 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023 (contre un milliard en 2010), il reste tout de même derrière Decathlon qui a affiché un chiffre d’affaires de 4,7 milliards d’euros sur la même période.
Mais l’écart pourrait se réduire. Car Intersport a sorti l’artillerie lourde. En mettant la main sur Go Sport au printemps 2023, elle a fait un pas de géant. Les 68 magasins repris à Michel Ohayon pour 35 millions d’euros lui permettent de couvrir l’Île-de-France, une zone où il était jusqu’ici totalement absent, et de venir empiéter sur les frontières du leader du marché. Mais surtout, la coopérative compte désormais 930 points de vente en France, loin devant les 319 magasins Decathlon.
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Pour rester en tête, Intersport va poursuivre son développement et compte sur sept à huit inaugurations par an. Elle teste également, à partir d’octobre, un nouveau format de magasin à Chambéry (Savoie), baptisé Go Sport Outdoor. Avec ce concept, le groupe envisage de créer des points de vente dédiés à un sport précis en fonction de sa situation géographique. Le magasin de Chambéry sera par exemple dédié au matériel de montagne et de randonnée.
Prix en baisse de 10 à 20%
Autre façon de rivaliser avec Decathlon : jouer sur les prix. Si le groupe lillois est un pro des produits à marques distributeurs (MDD) comme Quechua, Nabaiji ou encore Tribord, Intersport est une vitrine pour des marques comme Nike, Adidas, Salomon, North Face…qui représentent 80% de son assortiment. “Chaque semaine, nos clients peuvent bénéficier de réductions sur de grandes marques, soit 52 transactions commerciales par an ! explique à Capital Jacky Rihouet, président de la marque depuis 14 ans, qui a cédé les rênes fin septembre à son bras droit Gérard Leclerc. Sur ses produits de marque propre, soit environ 20 % de l’assortiment, Intersport met également l’accent sur l’accessibilité. “Ces articles sont là pour proposer des prix plus bas et des produits techniques plus abordables que les marques nationales.», ajoute l’ex-président. De plus, depuis 2023, les prix des produits de marque distributeur ont diminué en moyenne de 10 à 20 %. De quoi couper l’herbe sous le pied de Decathlon, qui a lui-même cassé le prix de 300 produits avec des remises d’environ 15 %. Une politique promotionnelle qui s’avère payante. “Nos ventes en volume ont augmenté de 10% de janvier à septembre 2024. Nous sommes le premier vendeur de vêtements en France», se félicite Jacky Rihouet. Et Intersport a encore d’autres cordes à son arc pour remporter la bataille sur le ring. D’ailleurs, un nouveau plan stratégique sera dévoilé début 2025 par son nouveau président, Gérard Leclerc.
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Une concurrence de plus en plus rude
Si Decathlon et Intersport s’affrontent, la concurrence devient de plus en plus rude dans le secteur du sport. Parce que ces distributeurs historiques doivent désormais se partager le gâteau avec des marques comme Hoka, New Balance, Salomon et Lululemon ouvrant des flagships à Paris. Et les adresses sont prestigieuses : sur les Champs-Élysées, dans le Marais ou encore dans le quartier de l’Opéra à Paris. Dernière arrivée ? L’enseigne Ekosport, spécialisée dans l’outdoor, qui inaugure ce jeudi 3 octobre son premier magasin parisien, boulevard des Capucines. Le magasin de 1 500 m2 propose seulement 7 000 articles de marque. Sa cible ? Sportif régulier recherchant du matériel technique à un prix moyen ou haut de gamme. Avec 13 magasins en France (Lyon, Grenoble, Annecy…), et un site e-commerce, Ekosport a déjà annoncé l’inauguration d’un deuxième point de vente à Paris en 2025, face à la gare Montparnasse.
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