un Ehpad du Gers passe ses repas au 100% bio

un Ehpad du Gers passe ses repas au 100% bio
un Ehpad du Gers passe ses repas au 100% bio

l’essentiel
Dans l’ouest du Gers, l’EHPAD du village de Termes-d’Armagnac a mis en place un circuit d’approvisionnement et de préparation 100% local et bio, pour améliorer le quotidien des résidents. Un avantage qui va plus loin que la base.

Le défi était ambitieux : proposer aux résidents de l’EHPAD Termes-d’Armagnac des menus 100% bio. Le 17 octobre, ce sera chose faite. Le fruit d’une longue période de réflexion de l’équipe de l’établissement sous l’égide de la municipalité. «Cette maison de retraite, La Tour de l’Âge d’or, a été créée dans les années 1970 par mon prédécesseur», explique le maire, Thibault Renaudin. Elle est redevenue une association, gérée par l’APAJH du Gers. »

Cette résidence à but non lucratif peut accueillir 20 personnes. Le maire, très attaché à la notion de bien vieillir et à la présence de cet Ehpad, a profité d’un renouvellement de l’équipe pour faire avancer un projet. « Nous avons décidé de rejoindre l’APAJH*, dont je suis aujourd’hui président. Véronique Champomier, qui est également conseillère municipale, a repris la direction de l’Ehpad. »

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Véronique Champomier est nutritionniste, une compétence très utile au projet. Pendant 18 mois, l’équipe a travaillé sur la stabilisation financière de La Tour de l’Âge d’or, mais aussi sur la notion de bienveillance. La nourriture est devenue la porte d’entrée de ce projet. « Nous n’avions pas de cuisine dans l’Ehpad, explique le maire, les repas viennent de l’extérieur. Le conseil d’administration a décidé de mettre en place un circuit qui bénéficierait à la fois aux citoyens et à la région. Cela veut dire 100% de saison, local et fait maison ! »

Pour ce faire, il a fallu trouver des partenaires, tant privés que publics. Le Département, l’Etat, la MSA et AG2R la Mondiale ont contribué à récolter près de 80 000 €, nécessaires à l’installation de la cuisine. « Les travaux sont terminés et les premiers repas sont servis le 17 octobre. L’inauguration aura lieu à la mi-décembre. »

Visites locales

Pour assurer l’approvisionnement de l’Ehpad, Véronique Champomier a pu compter sur sa connaissance du réseau de producteurs locaux. «Nous avons recruté un cuisinier habitué à travailler en bio et en circuits courts», ajoute Thibault Renaudin. Toute la nourriture est produite dans un rayon de 40 km ! »

Le choix du bio n’a aucune conséquence sur les finances de l’établissement, assure Véronique Champomier. « À l’achat, la matière première coûte plus cher, mais elle réduit beaucoup moins ! Et on travaille les portions : vu la taille de l’Ehpad, on connaît nos résidents, et on sait qui a un gros ou un petit appétit ! »

La chasse aux déchets fait partie des enjeux, tout comme l’équilibre entre protéines animales et végétales, ou encore la saisonnalité des approvisionnements. « Nous voulons travailler en symbiose avec les filières agricoles, pour que les agriculteurs aient un plan de production. »

Mais l’essentiel est fait maison. « Les repas coûtent 2 € ou 2,50 €, contre 3 € à 3,50 € pour les produits classiques. Et actuellement, un repas coûte 4,50 € sans qu’on sache rien de l’origine, sans qu’on ait le choix ni s’il apporte quelque chose de local. »

Le bonheur est dans l’assiette

L’autre avantage est social. Les habitants seront impliqués, épluchant les légumes pour travailler les beaux gestes, la mémoire des recettes, leur passé culinaire, leurs goûts personnels, etc. « Les conversations tournent autour de ce projet depuis des mois », s’amuse Véronique Champomier. Nous avons fait une enquête sur la satisfaction des repas actuels, sur ce qu’ils voulaient manger. Et puis, on va refaire la chambre, la vaisselle, les nappes… »

Le maire est catégorique : ça doit être très bon et très beau. « Le chef entrera dans la salle habillé en chef à chaque repas, et il interagira avec les résidents, il faut qu’il y ait de l’interaction ! » Un médecin a déjà évalué l’état nutritionnel des résidents de La Tour de l’Âge d’or, pour suivre l’évolution avant et après le passage au 100 % biologique.

«Nous voulons voir quels sont les impacts dans tous les domaines», explique le directeur. Actuellement, si on ne va pas vers eux, ils ne parlent pas ensemble, et parfois ne veulent même pas manger par manque d’envie. Nous voulons faire de l’alimentation le centre du bien vieillir. » Manger pour le plaisir, pour se sentir mieux, pour se valoriser grâce à la préparation des repas… Autant de points très importants pour les seniors hébergés.

« Les économies sur le prix des repas, en réalité, vont dans le salaire du cuisinier », analyse le maire. Mais pour le même prix, au final, nous avons un quotidien amélioré, de la qualité, des créations d’emplois, un tissu agricole local renforcé… Cette approche familiale, dans une petite unité, est un système vertueux. »

*Association pour Adultes et Jeunes Handicapés
 
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