Après la crue des 2 et 3 avril qui a touché Tonnerre, les habitants pansent encore leurs plaies et peinent à trouver une assurance. La question de la suite est sur toutes les lèvres.
“Il était important de vous rencontrer après cette épreuve, afin de faire le point sur la situation et savoir si vous avez besoin de soutien ou d’aide”, a indiqué, en préambule, Cédric Clech, le maire de Tonnerre, mercredi 24 avril.
Trois semaines presque jour pour jour après la crue des 2 et 3 avril, élus et agents ont rencontré les habitants de l’avenue de Montabaur, les plus touchés par ces inondations. Certains se sont retrouvés avec plus d’un mètre d’eau chez eux.
Toujours pas d’électricité ni de chauffage pour certains
Plusieurs ont été contraints d’évacuer les lieux et de se réfugier auprès de leurs familles, deux personnes ont même dû dormir une nuit au centre d’urgence. « Nous avons prochainement rendez-vous avec les services de la préfecture, de VNF (Voies navigables de France), du SMBVA (Syndicat mixte du bassin versant de l’Armançon) et des maires concernés par cette crue, c’est pourquoi nous avons souhaité vous rencontrer. Nous sommes là pour nous dire les choses, sans filtre, afin de pouvoir relayer les éléments que vous nous apportez», a souligné le premier édile.
Reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle après les inondations : 35 communes de l’Yonne ont déposé un dossier dans le cadre de la procédure accélérée
Vingt jours plus tard, les habitants pansent toujours leurs plaies et peinent à trouver une assurance. « Nous n’avons toujours pas d’électricité. Nous attendons toujours qu’Enedis change notre compteur. Sans électricité, nous ne pouvons pas nettoyer », a déclaré une vieille dame. Un autre n’a plus de chaudière. « Je me débrouille en attendant le chauffagiste. Mais il est clair qu’après un épisode comme celui-ci, je pars une fois la maison restaurée.Dès le 2 avril, l’avenue de Montabaur est inondée. Certains habitants avaient plus d’un mètre d’eau chez eux.
Les commerces de l’avenue ont également été touchés. « Nous avons pu sauver le matériel car nous étions prévenus. Nous pouvons remercier les services de la Ville qui nous ont aidé et soutenus pendant ces trois jours. Un sentiment partagé par tous les riverains. « La première cellule de crise s’est réunie lundi 1er avril à 15 heures, a rappelé Cédric Clech. En plus des pompiers et de la gendarmerie, nous avons eu douze agents de la Ville et de la police municipale qui sont arrivés spontanément, même si nous étions le jour de Pâques. Nous pouvons les remercier.
La question de la suite était sur toutes les lèvres. « Cela ne sert à rien d’être présent ce soir si nous devons nous revoir dans dix ans », estime un chef d’entreprise qui a dû mettre quelques jours plusieurs de ses salariés au chômage partiel.
“Nous avons subi les mêmes effets en 2024”
L’inondation de 2013 est restée dans toutes les mémoires. Le canal avait déjà débordé à ce moment-là, inondant pour la première fois l’avenue. “Depuis, il ne s’est rien passé, nous avons subi les mêmes effets en 2024”, a insisté un autre. « Lorsque nous avons acheté, en 1996, nous n’étions pas en zone inondable. Aujourd’hui, nous en sommes même si le canal est entre nous et l’Armançon. Que s’est-il passé entre-temps ? » a demandé l’un des habitants les plus âgés de la rue. “Pourquoi les palplanches du canal sont-elles plus hautes côté vélo de route que chez nous, et surtout, pourquoi n’ont-elles jamais été réparées ou changées ?”, poursuit un riverain. « Qui doit entretenir le bief 95, qui est situé à côté de nos habitations et qui doit amener l’eau de l’autre côté de l’écluse ? Cette dernière n’a jamais été nettoyée», constate un autre. « Pourquoi un tel effet de vague et pourquoi a-t-il fallu attendre que le lac de Pont-et-Massène soit saturé pour le libérer ?
Autant de questions et de réflexions qui restent actuellement sans réponse. “Le but n’est pas de pointer du doigt l’un ou l’autre, mais de trouver collectivement des solutions concrètes pour que cela ne se reproduise plus”, a déclaré le maire.
Nos spectaculaires photos d’inondations vues du ciel dans l’Yonne
En écrivant
