que représente le plafond de l’Opéra de Rennes ? – .

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Par Brian Le Goff
Publié le

14 avril 24 à 11h59

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Corps en mouvement, mains liées et bras balancés dans un décor entre terre et ciel… Assis dans un fauteuil de la salle à l’italienne de l’Opéra de Rennes, notre regard s’émerveille devant ce plafond peint en cercle de 13 mètres de diamètre au dessus de nos têtes.

Mais que représente réellement ce tableau ? fête ses 90 ans cette année ? Nous avons eu la réponse de Matthieu Rietzler, directeur de l’Opéra.

Il est de tradition dans les théâtres de peindre le plafond. Mais, à Rennes, sa spécificité est qu’il ne représente pas une allégorie de la mythologie, comme c’est souvent le cas, mais de l’art, et notamment des danses traditionnelles bretonnes. L’idée est venue de Jean-Julien Lemordant, artiste malouin.

Matthieu RietzlerDirecteur de l’Opéra de Rennes

Le directeur de l’Opéra nous redirige vers un livre pour mieux comprendre l’histoire de ce tableau : L’Opéra de Rennes, naissance et vie d’une scène lyrique publié aux Editions du Layeur, rédigé sous la direction de Marie-Claire Mussat.

Il n’était pas peint lors de la construction de l’Opéra

On apprend ainsi que ce tableau n’a pas été réalisé avec l’Opéra, construit vers 1835. « Avant l’incendie de 1856, A. Despagnes, élève de Girodet, avait décoré le plafond de la salle avec compartiments ouverts à arcades, dans le style du plafond du théâtre du Gymnase à Paris. »

En 1858, c’étaient les Décorateurs parisiens Cambon et Thierry, qui a également fourni les décors, qui a repeint le plafond. En 1881, la rénovation de toutes les peintures est reprise.

Mais, trente ans plus tard, le déco « vraiment très modeste »selon les mots de l’architecte de la ville Emmanuel Le Ray (1859-1936), est très usée : les peintures sont endommagées, les le plafond en toile est défraîchi.

La peinture, décomposée par les fumées du vieux lustre à gaz, ne présente plus qu’une surface noirâtre très attristante, écrit Denise Delouche, dans l’ouvrage cité plus haut. Là toile brûlée et rongée, ne tient plus, il se détache. Nous avons déjà dû le reclouer plusieurs fois avec des graines pour éviter qu’il ne tombe.

Ce qu’il faut savoir sur Jean-Julien Lemordant

– En 1912, l’artiste malouin, âgé de 36 ans, obtient l’accord de la mairie pour réaliser un tableau au plafond de l’Opéra.
– Il est boursier de la Ville de Rennes et du conseil général d’Ille-et-Vialine, ainsi qu’élève d’Emmanuel Le Ray, l’architecte de la capitale bretonne.

Un tableau acclamé par la critique

Au début du 20e siècle, Jean Janvier est maire de Rennes et souhaite doter sa ville de monuments dignes d’une capitale régionale. A la nécessaire restauration du théâtre, s’ajoutera la création d’un plafond qui sera le bouquet de sa politique.

Le 2 juin 1914, Raymon Poincaré, alors président de la République, orchestre les célébrations d’inauguration, dont le plafond réalisé par Jean-Julien Lemordant. «C’est un coup de jeunesse inattendu et audacieux, à l’abri de l’architecture classique», a unanimement salué le critique.

Cette farandole bretonne, proposée par le peintre, est en rupture totale avec la tradition iconographique théâtrale. « Il a une envie de renouveau, à l’image de ses convictions socialistes. »

On voit donc une longue chaîne dehommes et femmes, 27 au total, seuls ou en couple, quitter le sol dans l’ivresse de la danse pour se perdre dans l’infini des nuages. Les silhouettes semblent brumeuses au-delà des nuages. On y voit également un paysan isolé.

Je voudrais une danse qui ne soit ni laridé, ni gavotte, ni jabadao, une danse qui serait tout cela à la fois, qui, à elle seule, serait la danse bretonne, indéterminée et pourtant reconnaissable à son mouvement.

Jean-Julien Lemordant et PenmarchePar Auguste Dupouy, Bretagne touristique, 15 juillet 1922.

Jean-Julien Lemordant a peint en format dans son atelier parisien, selon une répartition faite selon sa composition. Il faudra quelques jours entre avril et mai 1914 pour l’installer. Au total, Lemordant recevra 17 000 francs pour ce projet.

Les mots de Gustave Geffroy

« Commencé à partir d’un un plan solide, qui est un prairie couvert de fleurs, de genêts, d’ajoncs, de bruyères et de coquelicots, Immédiatement, l’enroulement, le mouvement et le évasion des nuages ​​d’étéà la fois dorés avec le soleil et bleus avec le début de soirée, et c’est à travers ces plans de nuages, tantôt solides comme des socles de marbre, tantôt légers et scintillants comme les voiles étoilés de la nuit, qui se déploie et se dévoile. perdre ça danse, aux allures de soufflé auvergnat ou de farandole provençaleavec un joueur de biniou (la cornemuse bretonne)», écrit Gustave Geffroy dans la préface du catalogue de l’exposition de la galerie Guérault, à Paris, relayé dans L’Opéra de Rennes, naissance et vie d’une scène lyrique publié chez Layeur.

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