La rencontre des Jeux avec Roger-Yves Bost

La rencontre des Jeux avec Roger-Yves Bost
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Médaillé d’or par équipe aux de Rio 2016, Roger-Yves Bost espère faire partie du trio qui foulera la piste aux Jeux de Paris 2024 à Versailles dans moins de trois mois. Rencontré la semaine dernière lors du Printemps des Sports Equestres à Fontainebleau, le Barbizonnais s’est exprimé sur cette échéance qu’on ne vit qu’une fois dans sa vie.

Propos recueillis par Elodie Muller.

Nous sommes fin avril, quel est votre état d’esprit par rapport à la préparation de cette échéance olympique qui approche ?
J’ai Delph de Denat*HDC qui est en pleine forme. Il était censé sauter ce week-end (entretien réalisé jeudi 25 avril, ndlr), mais hier soir, il a eu une petite colique. Je ne peux donc pas sauter ce week-end. Tout est déjà revenu à la normale, mais nous avons dû le soigner. A part ça, tout va bien. J’étais en forme, mon cheval sautait très bien. Lors du dernier concours (le CSI3* de Compiègne, du 11 au 14 avril, ndlr), il a bien sauté. Il faudra que je le fasse un peu travailler fin mai, entre les compétitions de Saint-Gall et de La Baule. Les détails du programme restent à définir.

Pariez-vous sur lui pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 ?
Pour l’instant oui, car Cassius Clay VDV Z (avec qui il a remporté le Grand 4* du Printemps des Sports Equestres en 2023, ndlr) n’est pas encore sorti (la dernière sortie du Zangersheide, 14 ans, remonte à juin 2023, lors du Paris Eiffel Jumping, ndlr). Il revient à la compétition dans 15 jours, mais je pense que ce sera un peu serré pour les Jeux. Nous verrons. Ça avance doucement, je suis en route et je continue de préparer les chevaux.

Vous avez déjà vécu les Jeux et remporté une médaille d’or à Rio. Vous connaissez le travail nécessaire pour se préparer à une échéance comme celle-ci. Où en es-tu, physiquement et mentalement ?
Je vais bien, je n’ai mal nulle part (des rires). Je prépare mes chevaux progressivement. J’essaierai de les mettre dans des compétitions un peu plus relevées à partir du mois de mai. J’avais pas mal travaillé les bases, le cardio, etc., pour qu’ils soient à l’aise physiquement et qu’ils puissent tenir la distance sur de longues courses et sur plusieurs parcours. L’état d’esprit est bon, les petites coliques de Delph ne sont pas graves, mais ce genre d’incident représente toujours un peu plus de blocage en pleine saison. Si cela ne dure qu’une semaine, c’est très bien.

Et votre préparation physique ? Nous savons que vous y attachez une grande importance.
Je cours et je m’entraîne. Je fais attention à ne pas manger de gâteau, mais c’est difficile (des rires).

Suivez-vous les recommandations mises en place par le personnel fédéral sur ce point ?
Oui bien sûr. C’est un petit plus. On sait que la fédération est super motivée et essaie de mettre toutes les chances de notre côté pour que nous soyons performants. Après, on l’utilise ou pas, mais il est toujours important d’en parler avec des professionnels. Nous serons aidés dans tous les cas.

Y a-t-il une différence avec les autres Jeux olympiques que vous avez vécus et auxquels vous vous êtes préparé par le passé ?
Il y aura plus de pression. La fédération veut nous aider encore plus car c’est important de réussir et d’avoir des médailles à Paris. Après, il faudra faire un sans-faute le moment venu. Je pense que jouer à domicile aura un impact. Certains coureurs ressentiront plus de pression. Personnellement, et je pense que c’est la même chose pour certains de mes coéquipiers, j’ai déjà vécu de la pression et je pense que je saurai gérer cette pression particulière. Il faut avant tout bien prendre soin de son cheval et se concentrer sur ce que l’on sait faire. En , il y a des cavaliers très forts. Nous allons essayer d’obtenir une médaille.

Il n’y a que trois places, mais pas mal de bons cavaliers et chevaux. Comment vous positionnez-vous face à tout cela ?
Au final, je pense que s’il en reste quatre 100% opérationnels… ce sera plutôt bien. Entre ceux qui auront des petits bobos, ceux qui auront une apathie… Tant qu’on n’est pas en piste, on ne peut pas dire qu’on y sera forcément. Le staff va essayer de préparer cinq ou six couples à la fin pour n’en garder que quatre au dernier moment et en garder trois sur les rails. Il va falloir protéger ces six chevaux jusqu’au bout. Avec la pression, la tension… les problèmes peuvent vite surgir.

Qu’attendez-vous visuellement lorsque vous imaginez ces Jeux ?
Il y aura beaucoup d’arbres dans la forêt à proximité, ce qui est bien car il fera chaud. Nous aurons une belle infrastructure qui est déjà en train de se développer ici avec l’équipe GL events. On sera bien entouré, il y aura des stewards partout, les pitchs seront très bons, c’est un travail très qualitatif. Après, il y aura le public français pour nous pousser. Même si je ne monte pas, je serai quand même là pour voir. Nous ne pouvons pas manquer cela, si c’est tous les 100 ans… nous ne pourrons plus le revoir après (des rires).

Quel est votre plan pour mettre vos chevaux à niveau ?
On n’a pas tout défini avec Henk (Nooren, coach et sélectionneur, ndlr). Normalement, je prévois d’aller à Wiesbaden dans trois semaines. Je devais faire le CSI5* de Fontainebleau, mais je ne peux pas, comme je vous l’ai expliqué. Je devais aussi aller sauter sur l’herbe et ensuite faire Saint-Gall ou La Baule. Nous verrons ce qui peut être fait. J’ai un cheval ferré, donc ça ne me dérange pas de courir sur l’herbe. Ensuite, le staff tentera sans doute de définir l’équipe après La Baule. Mais il faudra encore attendre la fin, soit le 5 juillet, pour confirmer la sélection. Il peut y avoir des changements jusqu’au bout.

Jusqu’à quand est-il approprié d’emmener des chevaux aux concours ?
Je ne fais pas partie du personnel, je ne peux donc pas parler en leur nom. Mais en général, ce que le staff aime faire, c’est faire faire un concours facile aux chevaux avant de partir. Cela permet de minimiser la pression et le risque de blessure. Les Jeux Olympiques restent l’objectif premier de ma saison. Si je n’y vais pas, je fais partie d’une équipe de la Global Champions League, donc je peux organiser ces événements, ou faire de grandes compétitions comme Aix-la-Chapelle… Mais ce ne sont pas les Jeux !

Retrouvez notre reportage immersif chez Roger-Yves Bost en cliquant ICI.

Paris 2024Sauter

 
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