Réforme des hôpitaux publics, une urgence ! – .

Réforme des hôpitaux publics, une urgence ! – .
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Hôpital Régional de Tabarka

Alors que le monde célèbre la Journée mondiale de la santé, l’hôpital public se porte mal en Tunisie. Son état dégradé illustre malheureusement l’échec de l’ensemble du système de santé, depuis la qualité des soins jusqu’aux problèmes structurels.

La Tunisie a célébré dimanche dernier la Journée mondiale de la santé. Une célébration qui intervient dans un contexte où l’accès à la santé reste difficile et où la situation du personnel soignant est toujours inconfortable. Comment réformer un secteur en difficulté en pleine crise économique ?

L’hôpital public va mal, bien entendu. La situation est telle que les infrastructures de santé sont incapables de répondre aux besoins des citoyens, notamment dans les zones intérieures du pays, un constat même fait par les autorités. Si le chef de l’Etat, Kaïs Saïed appelle à accélérer la réalisation de grands projets pour compenser les déserts médicaux, les obstacles sont nombreux. Entre situation foncière, manque de financement et lourdeur bureaucratique, le rêve de voir des complexes hospitaliers modernes, au moins dans chaque district du pays, semble irréalisable.

Autant rappeler que les infrastructures sanitaires déjà installées sont défaillantes, alors que l’ensemble du secteur commence à se redresser après l’épuisante crise du coronavirus. En effet, les hôpitaux publics tunisiens sont souvent surpeuplés, avec un personnel épuisé et des patients mécontents. Les heures d’attente pour obtenir un traitement, les patients en colère et les équipements défectueux sont devenus des problèmes chroniques et ne sont que la pointe de l’iceberg.

Selon plusieurs rapports de la société civile, l’hôpital public tunisien souffre de corruption, d’inégalités régionales dans l’accès aux équipements de pointe et de déserts médicaux où les régions manquent de professionnels de santé. Le secteur manque de personnel qualifié. À cette triste image s’ajoutent les questions de dette hospitalière et de fuite du personnel soignant.

Toutefois, pour les autorités, ces critiques du secteur sont souvent exagérées. Il est souligné, par ailleurs, que les différents indicateurs de santé en Tunisie répondent aux normes internationales et que l’espérance de vie à la naissance est passée de 66 à 73 ans en seulement une décennie, ce qui montre que le système de santé fonctionne. .

C’est dans ce sens que le ministre de la Santé, Ali Mrabet, a souligné que la Tunisie œuvre résolument à réaliser de nouvelles avancées à l’échelle mondiale et continue d’avancer dans la réalisation des objectifs auxquels aspire le secteur. la santé en Tunisie, dans ses différentes branches.

Dans un communiqué publié dimanche, à l’occasion de la Journée mondiale de la santé, célébrée le 7 avril de chaque année, le ministre de la Santé a salué les progrès réalisés par la Tunisie dans le domaine de la santé. Il a affirmé à cet égard que la Tunisie parvient à suivre de près le rythme des maladies émergentes et ré-émergentes, soulignant que les progrès dans ce sens seront maintenus malgré les défis inhérents à la flambée des prix des équipements médicaux dans le monde et à l’exode du secteur médical. et du personnel paramédical.

Faut-il révolutionner les législations ?

Mais cet écart entre le discours politique et la réalité hospitalière se confirme de jour en jour, tant que les citoyens de certaines régions manquent des infrastructures sanitaires les plus élémentaires.

Par ailleurs, même pour le personnel soignant, il est désormais urgent de trouver une solution pour faire face à la défaillance du système de santé en Tunisie, à commencer par la législation et les cadres juridiques. Contacté à cet effet, le président de la commission de la santé et de la femme, de la famille, des affaires sociales et des personnes handicapées de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Nabih Thabet, confirme que le Parlement enquête actuellement sur cette question.

Il a évoqué des projets de loi actuellement à l’examen qui devraient constituer un début de solution pour le secteur de la santé qui, selon lui, souffre de déficiences majeures, voire de dysfonctionnements. « Le premier projet de loi traite de la responsabilité médicale et c’est une priorité pour nous. Ce projet protégera les médecins et tout le personnel médical contre les arrestations abusives et proposera de nouveaux cadres juridiques pour garantir également les droits des patients. Un autre projet portera sur une loi qui devrait renforcer la présence du personnel soignant à l’intérieur et dans les zones prioritaires du pays en offrant des encouragements et des privilèges aux médecins”, a-t-il noté.

Interrogé sur la question du manque d’équipements dans ces domaines, notre interlocuteur affirme que la Tunisie a réussi à mobiliser de nombreux équipements couvrant les différents hôpitaux régionaux du pays, mais le véritable manque réside dans la main d’œuvre et dans le personnel soignant qui préfère exercer. , selon lui, dans le Grand Tunis, dans les zones côtières ou à l’étranger.

L’exode des médecins, une maladie chronique !

En effet, ces dernières années, plusieurs milliers de médecins, infirmiers, techniciens en radiologie et cadres médicaux et paramédicaux ont décidé de tout quitter pour rejoindre d’autres pays qui les accueillent à bras ouverts. La France, l’Allemagne, le Canada et les pays du Golfe sont les destinations privilégiées de nos médecins et personnels soignants, notamment pour des raisons financières. Mais non seulement, préviennent les spécialistes, le phénomène va bien au-delà des raisons liées aux salaires et aux conditions financières, mais il semble que l’ensemble du milieu de travail et du mode de vie en Tunisie n’attire plus ces compétences.

Comment convaincre un médecin tunisien de rester dans son pays malgré les conditions de travail catastrophiques dans certaines régions ? Comment le dissuader de quitter son pays qui a considérablement investi dans sa formation et son expérience professionnelle si l’on sait qu’à l’étranger on leur offre de meilleures conditions socioprofessionnelles ? Comment inciter les jeunes médecins à tout sacrifier pour servir leur pays incapable de leur offrir un strict minimum de droits ?

Nabih Thabet estime qu’il est « peut-être grand temps de passer de l’encouragement à l’obligation », évoquant des cadres juridiques qui obligeront les médecins à ne pas quitter le pays prématurément. Il rappelle également que la carte sanitaire en Tunisie encourage le détournement des patients vers les cliniques privées.

 
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