accusée de proxénétisme à Toulouse, la grand-mère en larmes à l’audience

accusée de proxénétisme à Toulouse, la grand-mère en larmes à l’audience
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l’essentiel
Ancienne kiné, une femme de 72 ans a été incarcérée fin mars pour proxénétisme aggravé à Toulouse. Elle est soupçonnée d’avoir perçu des loyers, avenue de Grande-Bretagne, sachant qu’ils provenaient de la prostitution. La défense demande la libération de cette femme et de son fils, sans casier judiciaire.

« Comment ces gens peuvent-ils finir en prison ? s’exclame Me Alexandre Parra-Bruguière, que l’on sentait chargé d’une mission devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse mardi matin. Avec sa consœur Sarah Nabet Claverie, l’avocat demande la libération d’une septuagénaire gersoise et de son fils, incarcérés pour proxénétisme aggravé en bande organisée et aide au séjour irrégulier. L’accusation pointe du proxénétisme hôtelier, la défense évoque une détention « sidérante » pour cette famille sans antécédent qui a pourtant signalé les faits à la police.

Une grand-mère sans histoire en prison

Depuis le 29 mars, l’épouse de ce médecin et son fils, sans casier judiciaire, sont en détention provisoire à la prison d’Agen. La justice leur reproche d’avoir perçu le loyer de leurs appartements de l’avenue de Grande Bretagne pendant deux à trois ans, sachant que des femmes sud-américaines s’y livraient à la prostitution. « Les véritables bénéficiaires du trafic sont en liberté » plaide Me Alexandre Parra-Bruguière qui s’étrangle en écoutant le procureur de la République justifier le maintien en détention ; “C’est ridicule, vous n’y croyez même pas quand vous le dites, monsieur le procureur général, voyez-vous mon client de 72 ans aller faire pression sur les témoins ?” » se moque l’avocat qui ajoute « vous faites comme si c’étaient des délinquants aguerris », « la prison est lourde pour des gens respectables qui ont passé leur vie à mettre de l’argent de côté pour leurs enfants ». Le conseil demande la libération sous contrôle judiciaire jusqu’à la fin de l’enquête.

« Voyez-vous mon client de 72 ans faire pression sur les témoins ?

Dans le box, cheveux blancs attachés et veste polaire noire, c’est une petite grand-mère dépassée par les événements qui apparaît devant sa famille, aussi émue que scandalisée par le traitement de ce dossier ; “Le policier qui écoutait mon téléphone m’a dit que j’étais une bonne personne qui élevait bien ses enfants” a déclaré la septuagénaire en larmes à l’audience, avant de supplier les magistrats de la laisser participer au mariage de son fils en juillet.

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Des propriétaires pris dans une spirale ?

Et son avocat de se plaindre : “ils ont été laxistes, certes, mais il y avait des emprunts sur l’immeuble à rembourser, ils étaient débordés et en avaient assez du bruit et des dégâts.” Me Nabet Claverie a insisté sur les cinq plaintes déposées par sa cliente « signalant à chaque fois à la police qu’elle soupçonnait de la prostitution dans l’immeuble » et « rien n’a été fait » s’est indigné l’avocat pénaliste pour lequel la police s’est montrée fautive. Les Gersois connaissaient les filles de la joie mais “on ne se doutait pas de l’ampleur” a expliqué le fils de l’agent immobilier de son état. Il « ne gérait que les dettes impayées » avant de déposer légalement l’argent à la banque. « Pensez-vous qu’ils essayaient de cacher les gains ? Non!” a tonné son défenseur, “la prostitution hôtelière se fait en catimini, pas comme ça”.

Ma Sarah Nabet Claverie et Alexandre Parra Bruguière se défendent dans ce dossier.
parra-bruguiere.com

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“C’est absurde, elle a acheté cet immeuble pour ses enfants et voulait simplement payer les mensualités”, a déclaré la sœur du septuagénaire en marge de l’audience, comme pour excuser le retraité pris dans une spirale. Aujourd’hui la famille Gersoise a tout perdu. Elle a vu son immeuble saisi et doit payer les dettes. La chambre d’instruction doit rendre sa décision ce mercredi sur le maintien ou non en détention provisoire.

 
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