Hollywood, Cinecittà, Bollywood… Et l’Aveyron. Vivez, exactement. Dans ce village de mille deux cents habitants, a longtemps travaillé l’un des réalisateurs les plus prolifiques au monde : Guy Brunet, aujourd’hui âgé de 78 ans. Plus qu’un cinéaste, un producteur, un acteur, un affichiste, un scénographe, un directeur de casting, un chef opérateur… Le tout sans argent, sans réseau, sans rien.
Commençons depuis le début. Guy Brunet est né en [1945filsd’unélectriciendevenuprojectionnisteetdirecteurdecinémasonfrèrevenddesglacesdanslasallefamilialesonautretientlabilletterieiladéveloppéunepassionpourleseptièmeartilacommencéàdessineretàécrireils’estinsérédansdesaffichesdefilmsimaginairesenseplaçantauxcôtésdeJohnWayneoudeGeneKelly[1945sonofanelectricianwhobecameaprojectionistandcinemamanagerHisbrothersellsicecreaminthefamilyroomshismotherrunstheticketofficeHedevelopedapassionfortheseventhartbegantodrawandwriteinsertedhimselfintoimaginaryfilmpostersplacinghimselfalongsideJohnWayneorGeneKellyAsanadulthewrotescreenplaysoneontheFrenchRevolutionanotheronNapoleonontheIslandofElba
Au milieu des années En 1990, il s’installe dans un atelier où il crée un studio : Paravision, contraction de « paradis » et « vision ». Il y crée des silhouettes en carton d’acteurs et d’actrices, les stars de cinéma qu’il aime depuis son enfance, toutes mesurant 1,38 mètre de haut. Il en a produit plus d’un millier au total. Générique, petits théâtres de marionnettes, acteurs en carton, costumes en papier qu’ils portent selon leurs envies, décors du Taj Mahal…
« Un corpus unique au monde »
Toutes ses formes de travail « une œuvre unique au monde, qui croise l’art et le cinéma, qui révèle un plasticien hors pair dans sa manière de créer son propre univers », explique Christophe Boulanger, commissaire de l’exposition monographique consacrée à Guy Brunet, au LaM – Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut, à Villeneuve-d’Ascq (Nord). Et d’éclairer les liens entre l’œuvre de l’artiste et la préhistoire du cinéma, comme les lanternes magiques du XVIIIe siècle.e siècle.
Le musée présente ainsi la « filmographie » de ce que les connaisseurs comparent à l’art brut, défini par Jean Dubuffet comme la création émanant de personnes sans formation ni culture artistique. Mais Guy Brunet avait la culture du cinéma, « celle de ce qu’il qualifie d’« âge d’or » », explique Christophe Boulanger. Ou les films qui précèdent la Nouvelle Vague. C’est celui de Cecil B. DeMille, cinéaste hollywoodien de la démesure, à qui il rend souvent hommage.
Dans les années Vers 1980, Guy Brunet se passionne pour la VHS et réalise lui-même le montage des films qu’il enregistre à la télévision. Il n’aime que les fins heureuses et propose un nouveau montage, comme pour Le salaire de la peur, d’Henri-Georges Clouzot (1953), dont il supprime la dernière scène, où le camion, conduit par Yves Montand, tombe dans le ravin. Il commente, en voix off, les extraits.
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