Une conférence samedi dans une rue insolite et historique de la côte ouest de la Manche

« C’est une conférence particulièrement ordinaire – regarder les maisons d’une rue – et extraordinaire – découvrir quelques-unes des plus belles villas de la côte ouest de la Manche – que François Noblet-Rousseau, qui n’est (selon ses propres mots) ni guide ni historien, nous invite ce samedi à l’espace culturel d’Agon-Coutainville. »

René Gautier, le communicateur de la Conférence et Cercle d’histoire locale d’Agon-Coutainville (CCHL-AC) attend avec impatience cette nouvelle rencontre proposée à 18h le 11 mai 2024.

François Noblet-Rousseau emmènera son public dans un lieu si particulier par sa spécificité, son architecture et son histoire sociale et familiale : rue de Bas, dite rue des Librairesà Blainville-sur-Mer (Manche).

Descendant de libraires et d’imprimeurs

Lui-même descendant de libraires et imprimeurs et propriétaire d’une de ces sept belles villas construites et/ou réaménagées aux XIXème et XXème siècles, « François Noblet-Rousseau racontera l’histoire de ces familles quittant un milieu modeste, majoritairement coutançais, et s’enrichissant, faisant de leur activité secondaire maisons le miroir de leur réussite sociale, sans que cela choque la population.»

Son arrière-grand-père Georges Lemallier et son épouse Flavie Ameline – originaires des bords de la Manche – étaient bien connus à Paris, rue de Châteaudun, pour leur flair éclairé lors des acquisitions en vue d’offrir à une clientèle de fins connaisseurs de beaux ouvrages reliés.

En 1912, leur fille Georgette n’a plus qu’à traverser le rue de Bas à Blainville pour épouser Maurice Rousseau, le garçon d’en face, fils de… libraires du quai Voltaire, dans l’alignement du pont du Carrousel ! Il deviendra l’expert le plus renommé d’Europe dans le domaine de la gravure. Son épouse Georgette est décédée à l’âge de 94 ans, alors qu’elle travaillait comme marchande d’imprimeries à Paris.

Tous deux étaient les grands-parents de François Noblet-Rousseau. Puis le flambeau est passé à Denise Rousseau, également commerçante et experte, présidente du Club des anciens de Blainville, jusqu’à ce que le « navire » familial revienne il y a près de 30 ans à la conférencière. A noter que la maison familiale abritait pendant l’Occupation le commandant en chef de la clique militaire allemande, cette formation musicale destinée à entretenir le moral des troupes sur notre sol.

François Noblet-Rousseau a embrassé une tout autre carrière : il a été chirurgien-dentiste depuis 40 ans en Haute-Normandie. Retraité depuis 20 ans, lui et son épouse animent mensuellement un cercle culturel qui accueille chez lui des intervenants devant une quarantaine d’amis auditeurs. Il s’y produit avec des présentations sur la musique classique ou le jazz. Il assure périodiquement un accompagnement spirituel aux familles en deuil et il est devenu magicien pour le plaisir – entre autres – des résidents des maisons de retraite.

289 familles ont migré vers Paris

Au-delà de l’aspect patrimonial de la conférence, ce sera l’occasion de découvrir ce qu’étaient alors ces métiers de libraire et d’imprimeur, et ceux, en amont, d’éditeur, d’imprimeur et en aval, tout aussi important et lucratif, celui de colporteur. « Ce sont 289 familles qui ont émigré à Paris pour échapper à la pauvreté ambiante et s’offrir une nouvelle vie… à l’aller et au retour », souligne René Gautier. Vous aurez également droit à un présentation illustrée du principe de la gravure, qu’il ne faut pas confondre avec la gravure sur bois, l’eau-forte ou la lithographie. »

Un bon sujet de discussion pour l’après-conférence lors du moment convivial préparé par les membres du bureau du CCHL-AC.

Samedi 11 mai à 18h, à l’espace culturel Daniel-Rouland, situé au 2, avenue du Président-Roosevelt à Agon-Coutainville. Entrée : 7 €, gratuite pour les membres du CCHL-AC, les écoles et les étudiants. Site Internet : cchlagon.ovh.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon -.