75% des Français estiment que l’école privée est meilleure que l’école publique

75% des Français estiment que l’école privée est meilleure que l’école publique
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Dans une enquête exclusive pour BFM Business, Challenges et Agipi, les Français jugent les écoles privées plus performantes mais sont plus partagés sur les subventions publiques dont bénéficient ces établissements.

Alors qu’un rapport parlementaire rendu public ce mardi s’en prend au financement des écoles privées, les Français ont une bien meilleure image de ce type d’enseignement.

Selon une enquête Odoxa* pour BFM Business, Agipi et Challenges, les écoles privées remportent les suffrages dans presque toutes les catégories.

Pour 75% des personnes interrogées, le secteur privé est le meilleur en termes de résultats, pour 74% il offre de meilleures garanties de réussite aux enfants et pour 62% il a la meilleure image globale.

Lorsqu’on leur demande dans quel type d’établissement ils aimeraient envoyer leurs enfants, 54% des Français répondent privé contre 45% pour le public.

C’est logiquement sur la question de l’accessibilité financière que la grande majorité des sondés (92%) répondent que les écoles publiques sont plus accessibles que les écoles privées.

Pour autant, les écoles privées doivent-elles être financées majoritairement par des moyens publics comme c’est le cas aujourd’hui à hauteur de 10 milliards d’euros (dont 8 milliards par l’Etat) ? Une majorité de répondants (52%) répondent par l’affirmative. Il est normal, selon eux, que l’Etat participe au financement des écoles privées puisque celles-ci participent comme le public au service public de l’éducation. Une question qui divise pourtant puisque 46% des sondés estiment qu’il n’est pas normal que les impôts de tous les Français servent à financer des écoles privées alors que les enfants de tous les Français n’en bénéficient pas.

Même clivage sur l’avenir de cette dotation publique. 49% des Français estiment qu’il faudrait le réduire ou le supprimer. La même proportion s’y oppose « parce qu’il ne faut pas recréer une nouvelle guerre scolaire alors que les écoles privées participent comme le public au service public de l’éducation ».

La diversité diminue dans le secteur privé

Pointées du doigt pour leur manque de transparence et de contrôle de la part de l’État, les écoles privées connaissent depuis une dizaine d’années un regain de popularité. La proportion d’étudiants du secteur privé, stable depuis plusieurs décennies, est passée de 16,5% des effectifs totaux en 2011 à 17,6% en 2022, selon un rapport de 2023 de la Cour des comptes. On compte désormais 2,2 millions d’étudiants inscrits dans quelque 7 500 établissements sous contrat.

Les critiques portent principalement sur le manque de mixité sociale au sein de ces établissements. Un phénomène qui s’est accentué au cours des deux dernières décennies, comme le rapporte la Cour des comptes.

« Les étudiants issus de familles très favorisées, qui constituaient 26,4% des effectifs de l’enseignement privé sous contrat en 2000, en représentent 40,2% en 2021 et les étudiants issus de milieux favorisés ou très favorisés sont désormais majoritaires dans ce secteur (55,4% en 2021) alors qu’ils en représentent 32,3. % d’étudiants dans le public», notent les auteurs.

9 milliards d’euros d’économies

Du côté de l’enseignement privé, on se défend en rappelant que l’enseignement privé permet à l’Etat de faire des économies. Selon le Secrétariat général de l’enseignement catholique (Sgec), le coût d’un élève du primaire dans le privé s’élève à 3.120 euros de subventions publiques (salaires des enseignants principalement) contre 6.910 euros en moyenne pour un élève du public. Dans l’enseignement secondaire, un étudiant privé coûte 5 544 euros contre 10 409 euros dans le public.

Des classes plus nombreuses et plus d’étudiants par classe dans le privé, moins de professeurs associés et de courts remplacements effectués sur la base du volontariat… Les raisons sont multiples pour expliquer ces moindres coûts même en tenant compte des frais de scolarité payés par les familles et qui s’élèvent à un quart des frais de scolarité. le coût total (430 euros en moyenne en maternelle à 1250 euros au lycée).

« Si l’État devait scolariser tous les élèves des écoles privées, il lui faudrait dépenser 9 milliards d’euros de plus par an », estimait Philippe Delorme, le secrétaire général de la Sgec, en 2023.

*Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français interrogés en ligne les 27 et 28 mars 2024. Échantillon de 1 005 Français, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’enquêté après stratification par région et catégorie d’aire urbaine.

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