Les frais juridiques de Donald Trump pourraient-ils compliquer sa campagne électorale ? – .

Les frais juridiques de Donald Trump pourraient-ils compliquer sa campagne électorale ? – .
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Les organisations qui collectent des fonds pour le soutenir ont déjà avancé plus de 50 millions de dollars en frais juridiques dans plusieurs dossiers le visant. Tant d’argent qui ne sert pas à faire campagne.

Quelques jours de répit pour Donald Trump. La cour d’appel de l’État de New York a accepté, lundi 25 mars, de réduire à 175 millions de dollars (plus de 160 millions d’euros) le montant de la caution qu’il doit payer dans le cadre d’une procédure civile. Le milliardaire a dû initialement payer 454 millions de dollars d’amendes et d’intérêts (un peu moins de 420 millions d’euros) avant la fin de la journée de lundi. Une somme qu’il n’a pas pu réunir, selon ses avocats. Les juges lui ont finalement accordé dix jours supplémentaires pour payer une caution inférieure, en attendant une décision en appel concernant sa condamnation.

“Je déposerai 175 millions de dollars en espèces, en obligations ou en actions, ou tout ce qui sera nécessaire, très rapidement, dans un délai de dix jours”, a promis Donald Trump lundi. Si le futur candidat républicain à la présidentielle se trouvait dans l’incapacité de payer, il « nuirait à la réputation qu’il s’est bâtie depuis des années »estime Françoise Coste, professeur d’études américaines à l’université Toulouse-Jean-Jaurès. La procureure de New York Letitia James pourrait alors saisir les actifs immobiliers et geler les comptes bancaires du milliardaire et de ses deux fils, également condamnés dans cette affaire. « Politiquement, les conséquences d’un non-paiement lui feraient peut-être perdre de sa superbe »analyse l’universitaire :

“L’argument selon lequel il est un génie des affaires, capable de diriger le pays efficacement, avec le même succès qu’il a eu dans le monde des affaires, tiendrait difficilement la route.”

Françoise Coste, professeur d’études américaines

sur franceinfo

Au fil des années, le milliardaire s’est en effet forgé une image d’homme d’affaires à succès, à la tête d’un empire immobilier. « Le fait qu’il ne puisse pas payer le montant initial [de 454 millions de dollars] prouve qu’il n’est pas aussi riche qu’il le prétend », dit Françoise Coste. Ironie de la situation : Donald Trump a écopé de cette lourde amende pour avoir exagéré les revenus de ses entreprises pendant des années. « Sa situation financière personnelle est bien plus fragile qu’il ne l’admet »insiste l’universitaire.

Les difficultés financières de Donald Trump pourraient-elles compromettre ses chances de revenir à la Maison Blanche ? Ce n’est pas seulement une question d’image. Dans un pays où les campagnes présidentielles nécessitent des dépenses exorbitantes (le républicain et Joe Biden ont chacun dépensé 1,3 milliard de dollars en 2020), l’argent est un sujet brûlant. Et le milliardaire, qui pourrait comparaître dans plusieurs procès d’ici les élections de novembre, a déjà largement puisé dans ses fonds de campagne pour financer ses frais de justice.

Donald Trump, pour cela, a utilisé l’argent récolté par ples comités d’action politique (PAC), structures chargées de recevoir les dons des particuliers et des entreprises souhaitant soutenir un candidat. Ces organisations « servent à financer les communications et les événements d’un candidat, mais sont distincts du comité de campagne »explique Ludivine Gilli, historienne et directrice de l’Observatoire de l’Amérique du Nord à la Fondation Jean-Jaurès. Selon des documents officiels déposés auprès de la Commission électorale américaine, deux PAC ont dépensé plus de 50 millions de dollars en 2023 pour payer les frais juridiques du milliardaire, rapporte le Gardien. Que “montre à quel point l’impressionnante collecte de fonds de Donald Trump a été redirigée de sa campagne présidentielle vers ses batailles juridiques”note le quotidien britannique.

« Les PAC déclarent comment ils dépensent leurs fonds, mais ils peuvent en faire à peu près ce qu’ils veulent. Ils ont très peu de surveillance.

Ludivine Gilli, historienne spécialiste des Etats-Unis

sur franceinfo

Certains critiques ont remis en question la possibilité pour Donald Trump de payer ses frais de justice de cette manière, mais, “Jusqu’à présent, personne n’a contesté [cette pratique] en justice », poursuit Ludivine Gilli. Ces sommes servent notamment à rémunérer les avocats qui conseillent l’ex-président dans les deux affaires dans lesquelles il est accusé, à Washington et en Géorgie, d’avoir tenté d’influencer les résultats de l’élection présidentielle de 2020.

Les adversaires de Donald Trump s’interrogent également sur sa capacité à tenir toute la campagne avec des réserves diminuées. Début février, son ancienne adversaire aux primaires républicaines, Nikki Haley, avait ainsi déclaré https://twitter.com/NikkiHaley/status/1752459334431195618?s=20 qu’il ne le fait pas “Il ne pourrait pas battre Joe Biden s’il consacrait tout son temps et son argent à des affaires juridiques”.

Il est vrai que le milliardaire est actuellement loin derrière le président démocrate en termes de fonds disponibles. Début mars, la campagne de Joe Biden disposait de 71 millions de dollars en espèces, rapporte CBS. Le comité de Donald Trump ne disposait « que » de 33,5 millions de dollars. L’essentiel des dépenses engagées par l’équipe du candidat démocrate a servi à financer ses déplacements, ses spots de campagne et à embaucher du personnel. Alors que, depuis début 2024, la campagne de son rival républicain et des PAC qui le soutiennent ont dû dépenser 10 millions de dollars supplémentaires en frais juridiques, note CBS.

Donald Trump est également à la traîne en matière de levée de fonds. Selon Washington Postsa campagne a récolté 15,9 millions de dollars de contributions en février, contre 53 millions de dollars pour Joe Biden. « Il est encore très tôt [dans la course à la Maison Blanche]ces sommes vont exploser d’ici novembre., assure Françoise Coste. Le milliardaire a « encore de la placedit Ludivine Gilli. Il est possible qu’il y ait un effet négatif des frais de justice sur la campagne de Donald Trump, mais, à ce jour, cet effet serait plutôt marginal.elle juge.

“Le problème surviendra si les fonds s’épuisent, mais les Républicains disposent actuellement de millions de dollars et Donald Trump attirera probablement de nouveaux donateurs.”

Ludivine Gilli, historienne spécialiste des Etats-Unis

sur franceinfo

Donald Trump peut aussi compter sur l’arrivée récente de sa belle-fille, Lara Trump, comme numéro 2 du Parti républicain. Selon Politico, son élection devrait conduire à « une fusion des opérations entre la campagne Trump et le Comité national républicain ». “Lara Trump va organiser des collectes de fonds dans le but explicite d’aider son beau-père, assure Françoise Coste. Nous arrivons à une sorte de fusion entre le Parti républicain et la famille Trump, le tout au profit financier de l’ancien président.»

Le milliardaire continue d’assurer que les procès contre lui et la forte somme qui lui est réclamée par la justice new-yorkaise ont pour but d’entraver sa campagne. “Il dit que nous essayons de le ‘ruiner’, mais sa campagne et les PAC l’aident plutôt à couvrir ses dépenses personnelles.” souligne Ludivine Gilli. L’historien rappelle que, si l’homme d’affaires avait investi une partie de sa fortune personnelle dans sa campagne pour l’élection présidentielle de 2016, ce n’est plus le cas aujourd’hui. En outre, l’argent ne garantit pas le succès, note Le monde. Il y a huit ans, Donald Trump avait réussi à accéder à la Maison Blanche en dépensant deux fois moins que son adversaire démocrate, Hillary Clinton.

 
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