La maladie d’Aujeszky a été récemment détectée chez des chiens de chasse dans l’Essonne.
D’autres cas ont depuis été suspectés en Dordogne et dans la Marne.
Très contagieux et mortel chez le chien, ce virus n’est cependant pas transmissible à l’homme.
La maladie du sanglier de retour en France ? Alors que le virus était discret depuis plus d’un an, la préfecture de l’Essonne a récemment tiré la sonnette d’alarme en confirmant au moins deux cas d’infections chez des chiens de chasse survenus fin novembre.
« Le jeudi 30 novembre 2023, suite à la déclaration aux services de l’Etat par une clinique vétérinaire de l’Essonne d’un chien de chasse présentant des symptômes évocateurs de la maladie d’Aujeszky, décédé le jour même, des prélèvements ont été effectués. été réalisé », explique la préfecture de l’Essonne dans un communiqué qui a trouvé écho Le Parisien. “Les résultats reçus par la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) confirment la contamination du chien par la maladie d’Aujeszky. a-t-il été clarifié avant le La préfecture indique il y a quelques jours qu’un deuxième chien de chasse ayant participé au même séjour de chasse que le premier a été infecté.
De quoi parle-t-on ?
La maladie d’Aujeszky est une maladie virale très contagieuse qui touche les porcs domestiques et les sangliers, et accidentellement les carnivores, les ruminants et les équidés. Identifié par un vétérinaire hongrois en 1902, il n’est pas transmissible à l’homme et la viande de l’animal infecté peut être consommée sans risque. Si la France est considérée comme indemne de cette maladie en élevage porcin, le virus circule néanmoins chez les sangliers. Cette dernière est ensuite excrétée via les sécrétions nasales et buccales et peut donc se retrouver sur le fumier, les sols, ou divers objets. « Sa survie dans le milieu extérieur est variable (de l’ordre de quelques jours à quelques semaines) selon les conditions climatiques et le type de sol », précise sur son site le réseau de surveillance épidémiologique de la filière équine.
La période d’incubation qui s’ensuit peut varier de trois à six jours, le virus déclenchant une encéphalomyélite (maladie inflammatoire touchant le système nerveux central) qui se développe rapidement et est mortelle. Les symptômes, qui s’apparentent à ceux de la rage, se manifestent notamment par des signes d’abattement, d’inquiétude, de nervosité et parfois de fortes démangeaisons. L’animal, qui a parfois des difficultés respiratoires, bave abondamment et devient paralysé, avant de mourir, dans la plupart des cas, en moins de 48 heures. En l’absence de vaccin pour prévenir les cas graves, les vétérinaires et les fédérations de chasse recommandent de limiter au maximum les contacts entre chiens et sangliers.
D’autres régions concernées ?
L’alerte a également été donnée le mois dernier en Haute-Marne, à moins de vingt kilomètres du département de l’Aube, alors que la semaine dernière c’est en Dordogne qu’un autre cas suspect a été enregistré.
Pour rappel, la « maladie du sanglier » a provoqué la mort de quatre chiens dans la forêt de Fontainebleau en Seine-et-Marne début 2022, ainsi que d’un autre canidé dans la forêt de Compiègne dans l’Oise à la même période.
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Avant cela, les derniers foyers de maladie d’Aujeszky détectés en France remontaient au printemps 2019 dans des élevages d’engraissement en plein air du département des Alpes-de-Haute-Provence, et en mars 2018 dans un élevage porcin en plein air des Pyrénées-Atlantiques.
Il y a plus de dix ans, en février 2003, la maladie avait tué une dizaine de chiens entrés en contact avec un jeune sanglier lors d’une chasse dans le pays de Montmort, également dans la Marne.