Le vote de la motion de censure et la démission du gouvernement Barnier le 4 décembre 2024 constituent l’aboutissement d’une véritable révolution politique en France. Avec cette censure, quasiment sans précédent dans l’histoire de la Ve République, la polarisation de la vie politique atteint un paroxysme.
Dans une récente note du Cepremap, « Fièvre parlementaire : ce monde où l’on lutte », nous illustrant, grâce à des méthodes d’analyse textuelle et d’intelligence artificielle, la métamorphose de l’Assemblée nationale à partir d’une analyse de deux millions de discours prononcés entre 2007 et 2024. Le monde politique, marqué par l’alternance du pouvoir entre la gauche et la droite qui ponctuait les débats parlementaires, a laissé place au nouveau monde. Celle-ci se caractérise par la fragmentation des partis et une très forte polarisation des débats à l’Assemblée depuis 2017. Cette polarisation a été exacerbée par l’irruption des réseaux sociaux dans l’antre de notre démocratie.
Le débat rationnel recule face à une rhétorique émotionnelle
La rhétorique émotionnelle s’installe depuis 2017, et plus nettement à partir de 2022, tandis que le débat rationnel est en déclin, diminuant ainsi son caractère délibératif. Aujourd’hui, plus de la moitié des discours sont plus émotionnels que émotionnels.
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