“L’économie française n’est pas actuellement en récession, même si l’activité reste lente”, a déclaré le chef économiste Olivier Garnier.
La Banque de France (BdF) a confirmé lundi anticiper une croissance nulle du produit intérieur brut (PIB) français au quatrième trimestre 2024, par rapport au troisième, en raison du « contrecoup » post-Jeux olympiques et paralympiques de Paris.
“L’économie française n’est pas actuellement en récession, même si l’activité reste lente”, a commenté l’économiste en chef de la BdF, Olivier Garnier, en présentant l’enquête de conjoncture mensuelle réalisée du 20 décembre au 7 janvier auprès d’environ 8 500 entreprises.
Cela “nous amène à confirmer notre estimation d’une croissance du PIB de +0,2% au quatrième trimestre hors impact des JO”, soit un “PIB stable” compte tenu de cet effet négatif estimé à -0,2%, a-t-il détaillé.
L’activité est restée relativement stable en décembre dans la construction et l’industrie, où la vigueur de l’aéronautique et de l’agroalimentaire contrastait avec un secteur automobile ou textile-habillement atone.
Elle progresse dans les services, notamment l’hébergement et la restauration qui profitent des fêtes de fin d’année et de la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
En janvier, l’activité augmenterait dans les trois secteurs, mais la dynamique observée fin 2024 dans les services s’essoufflerait.
Par ailleurs, les carnets de commandes sont toujours jugés maigres dans la construction et l’industrie, sauf dans l’aéronautique, “ce qui ne laisse pas présager d’accélération (de l’activité) significative au cours des prochains mois”, a souligné Olivier Garnier.
A cela s’ajoutent des « incertitudes » liées au contexte politique français, qui maintiennent l’indicateur d’incertitude à un niveau « élevé ». Le Premier ministre François Bayrou doit lever le voile sur les orientations budgétaires de son gouvernement lors de sa déclaration de politique générale mardi.
Dans la construction, « l’attentisme lié au contexte d’incertitude, notamment sur les mesures en faveur du logement », comme le prêt à taux zéro (PTZ), contrebalance l’effet positif de la baisse des taux d’intérêt et de la redémarrage des prêts immobiliers, a relevé M. Garnier.
Concernant les prix de vente, la tendance reste à l’uniformisation dans les trois secteurs d’activité et les difficultés de recrutement continuent de diminuer (30% des entreprises les évoquent), selon l’enquête mensuelle.
En décembre, la Banque de France a abaissé sa prévision de croissance pour 2025 de 1,2% à 0,9% en raison des incertitudes en France et à l’étranger. Son gouverneur, François Villeroy de Galhau, avait alors exprimé son inquiétude face aux finances publiques très dégradées de la France.
