La traduction instantanée par l’IA révolutionnera-t-elle l’apprentissage des langues ? – rts.ch – .

La traduction instantanée par l’IA révolutionnera-t-elle l’apprentissage des langues ? – rts.ch – .
La traduction instantanée par l’IA révolutionnera-t-elle l’apprentissage des langues ? – rts.ch – .

Quel est l’impact de la traduction instantanée, de plus en plus efficace grâce à l’IA, sur la diversité linguistique ? Est-ce une opportunité ou un appauvrissement ? Interviewé jeudi dans Forum, François Grin, professeur d’économie à la Faculté de traduction et d’interprétation de l’Université de Genève, livre son analyse.

Le géant américain Google a annoncé jeudi l’ajout de 110 langues à Google Translate, dont le breton et l’occitan. Ces nouvelles langues s’ajoutent aux 133 déjà actives et représentent plus de 660 millions de locuteurs dans le monde.

L’événement soulève la question de l’impact de l’intelligence artificielle sur la diversité linguistique et l’apprentissage des langues. Si certains voient ce phénomène d’un œil négatif, ce n’est pas le cas de François Grin. Pour lui, cette évolution est au contraire une opportunité. “Cela rend la diversité linguistique plus abordable, contrecarrant l’argument financier contre son maintien”, a déclaré jeudi l’économiste dans l’émission Forum de la RTS.

Il explique que les langues rares comme le breton pourraient bénéficier de cette technologie en réduisant les coûts liés à leur utilisation, contribuant ainsi à créer des solutions plus favorables à sa survie. D’autres facteurs tels que l’apprentissage, l’utilisation et la promotion des langues sont cependant également nécessaires.

« La communication directe reste préférable »

Par ailleurs, malgré les progrès technologiques, apprendre une nouvelle langue a toujours du sens, estime le spécialiste. « La première raison est que la communication directe reste préférable tant que nous ne disposons pas d’équipements, de matériel, qui rendraient parfaitement transparent l’usage de la traduction automatique. Mais nous n’en sommes pas encore là », constate François Grin.

Nous aurons donc toujours de bonnes raisons d’apprendre des langues, cela nous permet de les expérimenter

François Grin, professeur d’économie politique à la Faculté de traduction et d’interprétation de l’Université de Genève

Le coût « considérable » de l’énergie est également un facteur à prendre en compte. « Rien ne garantit que nous pourrons utiliser [une interface de traduction immédiate] à tout moment et en toutes circonstances. La traduction automatique n’est pas non plus toujours totalement fiable. Nous pouvons avoir de belles surprises […] La communication directe restera plus fluide », note-t-il.

Vivre la langue

De plus, les langues ne se limitent pas seulement à la communication, mais aussi à l’interaction directe entre les personnes, « avec tout ce que cela implique en termes d’affect ». Les langues incarnent aussi des cultures, des littératures et même des chansons. « On aura donc toujours de bonnes raisons d’apprendre des langues, cela permet de les vivre, ce qui est quelque chose de complètement différent de simplement communiquer », souligne le professeur de l’UNIGE.

Enfin, les recherches montrent que la maîtrise de plusieurs langues stimule la créativité. « Pour toutes ces raisons et malgré les avancées technologiques, l’apprentissage des langues a encore de l’avenir », argumente François Grin.

>> Voir aussi le sujet de 19h30 sur les outils de traduction en direct :

Les progrès considérables des outils de traduction ouvrent le champ des possibles. Exemple avec traduction en direct par téléphone / 19h30 / 2 min. / 18 juin 2024

Interview de Mehmet Gultas/hkr

 
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