L’enseignement dans vos valises – Centrale des syndicats du Québec (CSQ) – .

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La réalité des enseignants spécialisés en arts visuels au statut précaire était très particulière et peu documentée… jusqu’à présent !

Par Mélanie Fortier, conseillère FSE-CSQ

Gagnant de l’un des trois Bourses Laure-Gaudreault2022-2023 et professeure d’arts plastiques depuis 2016, Karine Blanchette a récemment présenté son projet de mémoire de maîtrise aux membres du conseil fédéral de la Fédération des syndicats d’enseignants (FSE-CSQ).

Sujet peu exploité jusqu’à présent dans la recherche pédagogique, sa thèse présente des constats très éclairants concernant les personnels enseignants spécialisés en arts visuels aux statuts précaires. Sa présentation a reçu un accueil chaleureux et intéressé de la part des membres du conseil fédéral de la FSE-CSQ.

Cette étude de cas exploratoire vise à mettre en évidence les intersections entre le statut d’emploi précaire et la pratique pédagogique des spécialistes des arts visuels dans les écoles primaires. Cela répond au double objectif de documenter certaines de leurs pratiques tout en contribuant aux connaissances sur la précarité de l’emploi en milieu scolaire.

Histoire de (l’enseignement de) l’art

Le mémoire de maîtrise porte sur l’histoire de l’enseignement des arts au Québec, identifiant au fil du temps les éléments qui ont façonné la pratique et qui expliquent la trajectoire évolutive de la relation entre l’école publique et l’art. .

En 1987, la Centrale de l’enseignement du Québec (CEQ) menait une étude qui soulignait déjà la fragilité de l’enseignement des spécialistes de l’art, relégué au second plan. Les écoles confient généralement l’éducation physique et la langue seconde à des spécialistes et relèguent l’art dans les salles de classe.

Un document du Conseil supérieur de l’éducation de 1988 cité dans les mémoires révèle également un constat qui ne saurait désorienter les spécialistes d’aujourd’hui : lorsque les spécialistes de l’art assument une tâche, ils sont confrontés à des problèmes d’organisation au sein du système scolaire qui les empêchent d’appliquer les programme, notamment en raison du nombre d’élèves et de groupes, des déplacements entre écoles ainsi que de la fragmentation des périodes d’enseignement.

L’auteur trace le fil entre le personnel enseignant laïc embauché annuellement, selon les souhaits des écoles, et les professeurs spécialisés en arts visuels dans les écoles primaires contemporaines. Qu’est-ce qui unit ces peuples séparés par près de sept décennies ? La précarité qui caractérise leur pratique et la perception que leur matière est dévalorisée par rapport aux autres spécialités.

Inconvénient pour les arts plastiques

Un des constats de la thèse : les spécialistes des arts visuels à l’école primaire sont désavantagés par la rareté et la division des tâches. Contrairement aux personnels titulaires, le nombre d’heures d’enseignement dans les spécialités est moindre, ce qui confine les spécialistes à des tâches à temps partiel ne permettant pas d’accéder à la titularisation.

Moins il y a de groupes dans une école, moins il y a de spécialistes qui enseignent. C’est sans compter la variabilité de la durée des périodes puisque celles de 60 minutes entraînent un pourcentage de tâches plus important que les périodes de 45 minutes. En raison de la rareté des tâches, de nombreux spécialistes sont affectés à des cours dans plusieurs écoles et doivent donc enseigner « depuis leurs valises ». De plus, ces ajouts sont rarement permanents et conduisent à une plus grande instabilité. D’autant plus que plus d’écoles signifie plus d’évaluations pour le personnel enseignant contractuel. Cela peut entraîner un stress supplémentaire en plus de celui de l’insécurité.

Suivez les enseignants sur le terrain

Dans ses recherches, Karine Blanchette décrit le parcours professionnel, la conception de l’enseignement, la pratique ainsi que la perception de la précarité de trois de ces enseignants spécialisés. Chaque cas est analysé individuellement, puis comparé aux autres afin d’identifier similitudes et spécificités.

Les résultats de cette approche révèlent plusieurs impacts entre la précarité et la pratique pédagogique des personnes participant à l’étude, tant dans sa dimension interne (valeurs, objectifs) qu’externe (actes observables).

Il apparaît que les différentes incidences s’articulent autour d’une série de paradoxes qui se regroupent selon les pôles suivants : performance/épuisement, contrôle/impuissance, plaisir/affirmation de soi, attachement/distanciation ainsi que continuité/recommencement. L’ensemble permet de dresser un portrait à la fois dense et nuancé de la situation de précarité à travers le regard des individus qui la vivent.

Pour les personnes qui souhaiteraient consulter les mémoires de Mme Blanchette, il est disponible sur la plateforme d’archives des publications électroniques de l’UQAM, Archipel.

 
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