– 40% d’émissions de CO2 sur une flotte existante des années à l’avance

– 40% d’émissions de CO2 sur une flotte existante des années à l’avance
– 40% d’émissions de CO2 sur une flotte existante des années à l’avance

Pas de méthanol, pas de piles, pas d’hydrogène. Pas de carburant miracle sans carbone. Pourtant, la flotte de la compagnie maritime danoise Torm, composée de 90 chimiquiers de type MR, LR1 et LR2, a atteint son objectif de réduction de 40 % des émissions de CO2 en 2023 « avec deux ans d’avance sur nos propres objectifs ». Lars Mathiesen, responsable de la décarbonation chez Torm, rencontré par Mer et Marine à Copenhague, n’a pas tardé à livrer sa recette.

« Tout d’abord, il faut préciser que nous travaillons principalement sur place. Compte tenu de l’état du marché ces dernières années, le slow steaming n’était pas à l’ordre du jour. Ce n’est pas une question de vitesse que nous avons joué. Nous avons travaillé sur des petites choses. Plein de petites choses, de détails, de facteurs, de paramètres, tout ce à quoi nos marins et nos sédentaires pouvaient penser. Et ce n’est pas toujours spectaculaire. Nous avons commencé par remplacer 7 000 néons par des LED. Et nous avons continué.

Efficacité énergétique. Optimisation de l’existant. Promouvoir le savoir-faire et la créativité des petits gestes. Si, depuis l’annonce des agendas de décarbonation du transport maritime international, les annonces de commandes de nouveaux navires équipés de carburants plus vertueux sont souvent citées en exemple, il faut parfois rappeler qu’elles sont encore minoritaires et souvent réservées aux plus fortunés. armements. Que même si ces dernières ouvrent la voie, l’approche élitiste de la décarbonation par de nouvelles constructions ou le coûteux remplacement d’un moteur de propulsion ne peut pas permettre au plus grand nombre d’entrer dans le mouvement mondial et, bientôt, l’agenda obligatoire de l’Organisation Maritime Internationale (OMI). ).

Torm est une arme ancienne, expérimentée et performante. Il fera sans doute partie de ceux qui testeront de nouveaux carburants lorsqu’ils seront facilement disponibles dans tous les ports du monde. Mais entre-temps, l’entreprise a commencé à travailler sur sa flotte, celle qui existe déjà. « Nous avons évidemment mis en place un solide système de suivi des performances pour disposer de données fiables sur tous les paramètres pertinents. Ces données sont intégrées dans la plateforme unique que nous avons créée et à laquelle ont accès tous les départements de notre entreprise : le service technique, mais aussi les achats et ventes, le commercial et notre service client. Nous avons une culture de transparence et cette plateforme en témoigne.

Une fois la fiabilité et la pertinence des données de suivi établies, un diagnostic a été réalisé, presque navire par navire, des axes d’amélioration. « Nous avons beaucoup travaillé sur l’optimisation de l’ensemble du compartiment machine. Nous avons installé des capteurs qui transmettent les données en temps réel à la fois à un système de conseil embarqué basé sur l’IA, matérialisé par une tablette qui donne à l’équipage des indications d’optimisation en temps réel, et au siège pour une analyse à long terme réalisée par nos services techniques ». Près de 80 navires sont déjà équipés de ce système d’optimisation des machines et une vingtaine de spécialistes du siège de Torm se consacrent à l’amélioration des performances des navires à partir de ces transmissions de données. “C’est sans aucun doute l’un des leviers les plus importants de nos efforts et nous allons poursuivre et approfondir cette assistance en temps réel.”

L’IA est également largement utilisée pour optimiser les itinéraires de navigation, très variables lors de la navigation vers le spot. « Grâce à ce logiciel, nos navires ont pu réduire de 11 % leur exposition aux intempéries. »

Ensuite, il y a toutes les améliorations matérielles : « nous avons une équipe dédiée aux performances des hélices et de la coque. Nous avons déjà installé 15 systèmes fins Propeller Cap Boss (NDLR : petites hélices contrarotatives installées sur le moyeu de l’hélice propulsive et réduisant l’effet vortex, développé par le japonais PCBF) et 35 Mewis Duct (NDLR un conduit positionné dans avant de l’hélice avec un système d’ailerons intégré et mieux diriger le flux sur l’hélice, développé par l’allemand Becker Marine). 60 de nos navires sont dotés de peintures à base de silicone, 75 sont équipés de systèmes de protection antifouling par ultrasons et nous nettoyons et repeignons les coques régulièrement, même entre les arrêts techniques obligatoires. Les économies d’énergie sont partout, des lumières LED à la récupération de chaleur en passant par les commandes à fréquence variable. Ou encore les systèmes de lubrification de l’air de la coque « qui fonctionnent… parfois. Mais ils font partie d’un tout, la décarbonation à court terme ne consiste pas à cocher des cases en disant que nous disposons d’une nouvelle technologie qui résoudra tous nos problèmes. Cela signifie travailler sur tous les facteurs possibles et surtout écouter attentivement, former et accompagner nos équipages sur ces bonnes pratiques. »

Torm va continuer à améliorer son existant « principalement grâce à nos données que nous essayons d’exploiter au mieux, et en poursuivant tous nos efforts ». Des voiles à rotor sont actuellement testées au Danemark pour être installées sur certains navires. Une pierre de plus à l’édifice de ces 3, 4, 7% de réduction qui s’ajoutent les uns aux autres finissent par atteindre les objectifs internationaux bien en avance.

© Un article de la rédaction de Mer et Marine. Reproduction interdite sans le consentement du ou des auteurs.

 
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