Le télescope spatial Euclid, dont l’un des instruments était obstrué par une fine couche de glace, a retrouvé sa vue après une délicate opération de dégivrage, a annoncé mardi l’Agence spatiale européenne (ESA). Elle craignait que ce gel envahissant ne retarde la mission, lancée en juillet 2023, pour sonder les mystères cosmiques de la matière noire et de l’énergie noire.
La procédure de dégivrage entreprise par les équipes au sol, qui ont doucement réchauffé les miroirs d’Euclide, “a donné des résultats bien meilleurs que prévu”, a indiqué l’ESA dans un communiqué. “Après avoir chauffé le tout premier miroir à seulement 34°C, Euclide a retrouvé la vue”, ajoute l’agence spatiale.
Les équipes de la mission avaient remarqué dès novembre qu’un instrument de télescope, qui reproduit des images en lumière visible, recevait moins de lumière que prévu, les étoiles apparaissant moins brillantes qu’elles ne devraient l’être.
La cause était une couche de glace de l’épaisseur d’un brin d’ADN qui s’était accumulée sur les optiques de l’imageur Euclide, opérant à environ 1,5 million de kilomètres de la Terre. Une solution aurait été d’activer les chauffages embarqués pour réchauffer l’ensemble du vaisseau spatial, comme cela avait déjà été fait peu après le lancement.
Mais cette option était risquée car la chaleur, en dilatant les matériaux, aurait nécessité un recalibrage d’au moins un mois, et retardé la mission, expliquait la semaine dernière à l’AFP Ralf Kohley, l’un des responsables des opérations de l’instrument.
L’équipe a donc commencé avec les miroirs individuels, dans l’espoir de résoudre le problème sans avoir à chauffer l’ensemble du télescope. Ne sachant pas exactement où le givre s’était accumulé, nous avons dû essayer différents miroirs. Heureusement, le premier miroir chauffant était le bon, souligne l’ESA.
