Pas si simple de trouver la bonne personne pour répondre à ta question, Alexis. Mais au grand hôpital de Charleroi, Didier Bleeckx et Victoria Marriscal Diaz, kinésithérapeutes, travaillent tous deux au centre de rééducation, plus précisément dans la sphère oro-faciale.
Si, dans la vie de tous les jours, on remarque plus facilement une personne ayant des difficultés à marcher ou ayant des capacités psychomotrices fines au niveau manuel, il existe également des inégalités dans la mobilité de la motricité faciale et cavitaire. oral.
»Les enfants qui naissent avec tout l’équipement nécessaire en termes de muscles et d’articulations continuent d’acquérir de nouvelles capacités à mesure qu’ils grandissent sur le plan neurologique. Ils arrivent donc à un niveau de compétence qui peut différer d’une personne à l’autre.» explique Didier Bleeckx.
Si vous ne savez pas siffler ou faire des bulles, ce n’est probablement pas une fatalité ; selon les deux spécialistes, il s’agit probablement d’un problème au niveau des capacités psychomotrices de la bouche et de la langue.
Vous pouvez travailler votre mobilité
»Former un U avec la langue, remonter des deux côtés latéraux a longtemps été décrit comme un trait génétiquenote Victoria Marriscal Díaz. Mais de nombreuses études scientifiques démontrent des causes qui ne sont pas génétiques, comme la coordination des mouvements des lèvres, entre la respiration et bien sûr la langue. Certaines personnes ne parviennent pas à faire ce mouvement parce qu’elles n’en ont jamais eu l’utilité.»
« Selon la langue parlée et le type de population analysée, les mouvements linguistiques peuvent être différents. Par exemple, les sons gutturaux (« comme un « R » au fond de la gorge ») que l’on retrouve souvent en néerlandais impliquent d’autres mouvements de la langue par rapport aux personnes qui parlent français..»
Vous pouvez avoir une difficulté qui vous empêche de siffler ou de former des bulles, “mais il n’y a pas forcément de lien avec une quelconque pathologie” précise Mme Marrisca Diaz. “Siffler ou souffler demande beaucoup de pression de la part des muscles des joues, les buccinateurs. Mais à l’avant, si la bouche n’est pas bien fermée, ça ne marche pas, à l’arrière, le palais mou doit se fermer aussi. Parfois c’est dû à un petit déficit ailleurs… voire un manque de souffle »dit Didier Bleeckx.
Le kinésithérapeute explique que si on trouve l’origine de la difficulté et qu’on y travaille, on pourra peut-être siffler ou faire des bulles. “Cela nécessite moins de compétences psychomotrices que de mettre votre langue en forme de U, donc la plupart des gens pourraient le faire avec de la pratique..»
Causes génétiques, accidents in utero, lors de l’accouchement ou au cours de la vie
»Certaines personnes ne disposent pas du « matériel » pour avoir une mobilité buccale optimale. Il faut des muscles, des articulations… mais aussi une maturation suffisante des commandes neurologiques. Il existe plus de 6 000 syndromes génétiques conduisant parfois à une paralysie partielle du visage, ou encore à des problèmes de développement pendant la grossesse ainsi que les problèmes liés à l’accouchement ou aux accidents et pathologies tout au long de la vie peuvent également engendrer des difficultés” a déclaré Didier Bleeckx.
Pour toutes les personnes qui souffrent de problèmes en phase buccale, il existe une prise en charge multidisciplinaire. Différentes spécialités médicales comme les ORL et les neurologues travaillent avec de nombreuses professions paramédicales : kinésithérapeutes, ergothérapeutes et orthophonistes, psychomotriciens.
Certains patients peuvent être suivis à vie.Si un enfant naît avec des difficultés, il est souvent suivi tout au long de son développement. Puis en vieillissant, il risque de perdre à nouveau certaines compétences.» explique le kiné.
