un arbitre décrypte La Rochelle

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Par

Thomas Corbet

Publié le

5 janvier 2025 à 13h21

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Ayant donné lieu à plusieurs décisions contentieusesle match du 14e journée de Top 14 entre La Rochelle et Toulouse a beaucoup fait parler sur les réseaux sociaux. Plaquage d’épaule de Reda Wardi, carton jaune de Tolu Latu, essai de Paul Boudehent : un arbitre de haut niveau analyse et décrypte les polémiques verser A l’heure du Rugby.

Décryptage de La Rochelle – Toulouse avec un arbitre

L’exercice n’est pas simple mais il semble nécessaire, d’autant plus après un match serré comme celui entre le Stade Rochelais et le Stade Toulousain lors du 14e Top 14 journée.

Alors faisons un peu de pédagogie l’esprit apaisé. Contacté par A l’heure du Rugbyun arbitre de haut niveau a accepté de donner son analyse de trois décisions délicates prises par M. Ramos et ses assistants pendant le match.

Le tacle de Reda Wardi

La première controverse surgit au 18e minute où, remontant un ballon du fond du terrain, Valentin Delpy était capté par un tacle à l’épaule de Reda Wardi, ce qui déclenchait immédiatement la colère du banc toulousain. M. Ramos a laissé l’action se dérouler avant de pénaliser La Rochelle quelques minutes plus tard pour une nouvelle faute.

« Pour moi, c’est un fardeau sur l’épaule, Reda Wardi est relativement faible mais il aurait dû être sanctionné d’une peine simple», explique notre arbitre.

Ce qui aurait été conforme à la règle 9.16, un joueur ne doit pas charger ou faire tomber un adversaire portant le ballon sans tenter de saisir ce joueur avec ses bras, ce qui est en fait une sanction recommandée.

Pourquoi le pilier rochelais n’a-t-il pas été pénalisé, et aurait-il pu écoper d’un carton jaune ? Notre arbitre poursuit : « On entend Luc Ramos dans son commentaire. Toulouse a un penalty 3 ou 4 fois plus tard et finalement quand on revient aux images, il considère que c’est une charge sur l’épaule mais que le joueur est bas, donc c’était un simple penalty. Comme il y a un penalty mieux placé pour Toulouse, 30 ou 40 mètres plus loin, il ne revient pas pour « nettoyer » la situation, comme s’il avait tant bien que mal laissé l’avantage. »

« En effet, c’est assez spectaculaire, c’est l’épaule qui est engagée en premier, le bras ne travaille pas vraiment mais l’impact n’est pas important. Une simple pénalité, je pense que ça allait”, conclut notre technicien.

L’essai de Paul Boudehent

Le Stade Rochelais pensait avoir enfin réglé la situation aux 50e Après une minute de jeu, Paul Boudehent plongeait dans le corner après avoir réussi à se débarrasser des tacles de Nelson Épée et Paul Costes.

Malheureusement pour le flanker et son équipe, l’essai a été invalidé en vidéo : selon les officiels du soir, il avait été mis au sol par un plaquage terminé, c’est-à-dire qu’il était retenu au moment de toucher le sol. . Il a donc dû lâcher le ballon avant de se relever, ce qu’il n’a pas fait.

« En live, je me suis tout de suite dit que l’essai allait être refusé », explique notre arbitre en accord avec la décision de Luc Ramos.

« Techniquement, c’est quand même plus propre s’il lâche le ballon. Il n’a même pas de questions à poser et c’est clair pour tout le monde. Là, ça ne me choque pas que le test ait été refusé, Paul Boudehent a dû lâcher le ballon», dit-il.

L’autorisation et le carton jaune de Tolu Latu

Il faut attendre jusqu’à 51e minute de jeu, dans la foulée de la tentative refusée à La Rochelle, pour voir arriver sans doute la décision la plus litigieuse de la soirée. Sur le banc de touche, Simon Daroque a été violemment dégagé par le talonneur rochelais Tolu Latu venu à côté d’un ruck.

L’Australien a touché le jeune Toulousain à la fois à l’épaule et au-dessus du genou, ce dernier étant contraint d’abandonner suite à l’incident, blessé vraisemblablement à l’épaule.

« Un joueur peut dégager le scratcheur de la mêlée mais ne doit pas laisser tomber son poids sur ce joueur ni cibler ses membres inférieurs », stipule la règle 9.20.d. Depuis quelques temps, les dégagements visant directement les articulations des membres inférieurs sont sanctionnés d’un carton rouge. Dans ce cas, Tolu Latu a reçu un jaune.

« C’est le cas le plus sujet à débat, d’autant que lorsqu’il y a une blessure, les gens réagissent émotionnellement », souffle notre arbitre avant d’entrer dans le décryptage.

« C’est vrai que la première image n’est pas très belle, car on voit effectivement que Latu travaille sur le membre inférieur. Après, il y a une deuxième image où on voit qu’il attaque sur l’épaule et que ça glisse sur le membre inférieur”, estime-t-il.

« L’argument de Luc Ramos est de dire que toute la force n’est pas dans le membre inférieur. Et finalement, c’est là-dessus qu’il se base. Et c’est vrai qu’en plus c’est dommage, mais le Toulousain sort blessé, non pas au membre inférieur, mais à l’épaule ou au bras, ce qui semblerait indiquer qu’il y a eu un contact qui a eu lieu. faites-le », poursuit-il.

« Je suis un peu gêné dans ce type de cas car il y a deux angles de caméra qui montrent soit un contact sur le membre inférieur, soit un contact sur l’épaule. Je pense que les deux décisions peuvent être acceptées. Après, c’est en fait sur quel angle de caméra nous nous appuyons. Mais oui, carton jaune comme rouge, je pense que les deux sont défendables“, avoue notre arbitre.

Au final, les trois décisions les plus délicates prises par Luc Ramos sont donc discutables à froid.

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