Le 7 juin, le passage de la flamme olympique sur la plage de La Torche, à Plomeur (29), a ravivé ses rêves d’enfant. Aux côtés d’autres athlètes de haut niveau du département, Amandine Chazot a participé au relais collectif pour porter haut les couleurs et les valeurs des Jeux Olympiques. L’occasion lui était offerte par la Fédération Française de Surf de mettre en avant son sport, le stand up paddle, mais aussi sa lutte contre le cancer.
Sacrée vice-championne du monde de stand-up paddle, au Danemark, en 2017, puis au Salvador, en 2019, mais aussi six fois championne de France, la jeune médecin venait de devenir maman lorsque le diagnostic est tombé, en 2021.
« L’esprit de compétition m’a beaucoup aidé »
« A 30 ans, quand on est maman d’un petit garçon de six mois, c’est un peu dur à digérer. L’esprit de compétition m’a beaucoup aidée », avoue-t-elle. Avec les traitements, j’ai pu revenir à la compétition et j’ai réussi à devenir vice-championne d’Europe en 2022″, raconte la jeune femme. Passionnée de sports nautiques, qu’elle pratiquait assidûment dans la rade de Brest lors de son stage, elle refuse de se laisser enfermer par la maladie. Au contraire, elle a toujours voulu garder ce contact avec l’océan et ainsi se sentir pleinement vivante. « Si je reste à la maison à me morfondre, c’est doublement problématique », confie cette femme hyperactive, tout sourire.
Pourtant, ce cancer agressif ne lui laisse aucun répit. « En 2023, j’ai commencé un traitement plus dur avec de la chimiothérapie, alors j’ai commencé à faire du foil. On est hors de l’eau avec la pagaie, ça demande moins d’énergie », explique-t-elle. Là aussi, la sportive réalise de belles performances et devient vice-championne de France. « Cette année, comme j’ai une séance de chimio toutes les trois semaines, j’ai repris la compétition en paddle », poursuit celle dont le parcours et la détermination forcent l’admiration.
La flamme est le symbole du partage et de la passion du sport. C’est aussi la flamme qui me maintient en vie et m’anime dans la lutte contre la maladie.
« Avec les traitements d’aujourd’hui, on peut faire de belles choses »
Ce week-end, elle se rend à La Baule (44), où se déroule la Coupe de France. Et elle a déjà ses prochains objectifs en tête : l’étape de Coupe du monde, fin septembre, en Crète, et le Championnat de France, mi-octobre, à Saint-Raphaël. « Les traitements d’aujourd’hui sont différents de ceux d’il y a 40 ans et nous pouvons faire de grandes choses. C’est ce que je veux montrer et encourager », assure Amandine.
Depuis janvier, elle a mis sa carrière professionnelle entre parenthèses pour se consacrer à sa passion. Dans ce petit monde du paddle où tout le monde se connaît, ce n’était pas évident d’admettre sa maladie mais s’exprimer était salvateur. Elle a reçu de nombreux soutiens même si, sur l’eau, ses adversaires ne lui accordent aucune faveur. « Cela fait trois ans et certains des choix que j’ai faits sont liés au cancer même s’il n’y a pas de changement physique évident », explique Amandine. Avec son entraîneur, Bernard Jaouen, qui la suit depuis cinq ou six ans et à l’origine de la création d’un centre de formation à Pont-l’Abbé (29), elle a également à cœur de transmettre sa belle énergie aux plus jeunes d’ici. le Paddle Club de Pont-l’Abbé. L’occasion pour elle et son compagnon de vie et de mer, Boris Jinvresse, l’un des meilleurs français du stand up paddle, de leur faire découvrir un superbe plan d’eau, lorsqu’il n’est pas viré de bord à proximité du Centre Nautique de Sainte-Marine. ou surfer sur les vagues de La Torche.
