L’Espagne a-t-elle fait sa révolution culturelle ? – .

L’Espagne a-t-elle fait sa révolution culturelle ? – .
L’Espagne a-t-elle fait sa révolution culturelle ? – .

16 ans. C’est le temps qui s’est écoulé depuis la dernière fois où l’Espagne, le plus fier représentant du jeu de possession dans le football national, avait « laissé » le ballon à son adversaire lors d’un match officiel. 136 matches entre la finale de l’Euro 2008 remportée contre l’Allemagne (1-0, 46%) et cette entrée en lice pour l’Euro 2024 face à la Croatie samedi dernier (3-0, 47%).

Il faut mesurer ce que cela signifie. Vicente Del Bosque, Julen Lopetegui, Fernando Hierro, Luis Enrique : tous ceux qui ont succédé à Luis Aragones, sélectionneur lors de l’Euro 2008, avaient la possession. Luis de la Fuente aussi, puisqu’il a succédé à l’actuel entraîneur parisien. Avant cette victoire contre la Croatie, donc.

Adapter le système aux footballeurs, et non l’inverse

« Peut-être qu’à une autre époque, passer plus de temps avec le ballon garantissait de meilleurs résultats. Désormais, c’est nous qui pouvons surprendre nos rivaux comme nous l’avons fait aujourd’hui. Nous avons utilisé le ballon avec beaucoup de bon sens, de manière à provoquer des situations de frappe dangereuses”, a réagi le sélectionneur espagnol après cette victoire inaugurale samedi.

Son équipe a parcouru du chemin depuis son arrivée sur le banc. Lors de son deuxième match, l’Espagne s’est inclinée 2-0 en Ecosse avec… 75% de possession, dans la lignée d’une Coupe du Monde 2022 au Qatar où la possession stérile des hommes de Luis Enrique avait provoqué leur défaite. Moins obsédé par le ballon, le triple champion d’Europe a désormais appris à varier. Oui, nous voyons désormais les défenseurs espagnols prolonger le jeu. C’est dommage pour ceux qui n’ont pas vu jouer la Roja depuis le Qatar. Toutefois, cela n’est pas dû au hasard, mais à un véritable changement de paradigme.

“Le problème du football espagnol ces dernières années, c’est qu’il ne voulait pas changernous éclaire notre collègue d’Eurosport Espagne Jorge Ordás. Après les années magiques du tiki taka (2008-2012), l’Espagne a perdu des joueurs irremplaçables comme Xabi Alonso, Xavi, Andres Iniesta, David Silva, David Villa… Elle avait de très bons joueurs mais ils ne rentrent plus dans cette façon de jouer. Avec l’arrivée de Luis Enrique d’abord et maintenant de Luis de la Fuente, il y a eu un très grand changement générationnel, donnant des opportunités aux très jeunes joueurs et adaptant le système aux footballeurs et non l’inverse.

Nico Williams et Lamine Yamal

Crédit : Getty Images

Un style beaucoup plus vertical, un football beaucoup plus rapide

Et dans ce cas-là, les footballeurs ont changé. Là où Dani Olmo et Ferran Torres entouraient le « faux neuf » Marco Asensio en huitièmes de finale de la dernière Coupe du monde, Nico Williams et Lamine Yamal, véritables ailiers d’impact, ont débuté cet Euro 2024 sur les côtés. “C’est un style beaucoup plus vertical, un football beaucoup plus rapide, qui combine peut-être moins mais avec beaucoup plus d’excès grâce à l’apparition de Nico Williams et Lamine Yamal”, complète Felix Martin, notre autre collègue espagnol.

Ne vous y trompez pas, la Roja a récemment enregistré 74% de possession contre l’Irlande du Nord, 73% contre Andorre, mais surtout 59% contre le Brésil ou encore 61% contre l’Italie il y a. une année. “L’Espagne est également toujours fidèle à son essence, car c’est une équipe qui peut parfaitement se combiner à l’intérieur avec des joueurs comme Fabián Ruiz ou Pedri”poursuit Félix Martin.

En clair, le champion du monde 2010 n’a pas décidé du jour au lendemain qu’il allait désormais laisser le ballon à son adversaire et cette entame face à la Croatie ne reste, jusqu’à preuve du contraire, qu’une exception. Mais l’Espagne a clairement ajouté d’autres cordes à son arc. Et surtout pouvoir compter sur de vraies flèches.

 
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