A moins de cinquante jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, les tensions autour de la dissolution de l’Assemblée nationale, et plus particulièrement les perturbations attendues lors du second tour des élections législatives prévu le 7 juillet, suscitent l’inquiétude.
Entre la tenue du second tour des élections législatives prévu le 7 juillet et la cérémonie d’ouverture des JO de Paris sur la Seine le 26 juillet, le calendrier est très serré. Alors visiblement, la dissolution de l’Assemblée nationale arrive au mauvais moment.
La maire de Paris Anne Hidalgo ne cache pas son inquiétude. « J’ai été stupéfait d’entendre le président de la République décider de la dissolution (…). Une dissolution juste avant les Jeux reste quelque chose d’extrêmement inquiétant », a-t-elle déclaré. » a-t-il déclaré en début de semaine sur France5.
Des préparations endommagées ?
Il faut dire aussi que l’éventualité d’un changement de majorité s’accompagnerait selon toute vraisemblance d’un changement de ministre de l’Intérieur chargé de la sécurité, poste actuellement occupé par Gérald Darmanin. Une perspective qui pourrait « incontestablement » déstabiliser les préparatifs, comme l’a notamment relevé mardi le Franceinfo Frédéric Péchenard, vice-président des Républicains de la région Île-de-France et ancien directeur général de la Police nationale.
“Les Jeux de Paris sont une réussite s’ils sont une réussite du point de vue de la sécurité”, a-t-il déclaré. “Si le ministre et les équipes devaient changer, cela perturberait fondamentalement la sécurité des Jeux Olympiques et poserait un certain nombre de problèmes.”
L’État se veut rassurant
De ce côté-là, Gérald Darmanin se veut rassurant, rejetant toute « politique-fiction ». “On n’organise pas les Jeux olympiques trois mois avant”, a-t-il rappelé ce jeudi sur CNews. Tout est prêt et tout est très bien prêt. Aujourd’hui, nous en sommes à la 30ème étape du relais de la flamme, ça se passe admirablement bien, il n’y a pas de problème.
De son côté, Emmanuel Macron a défendu dans un entretien au Figaro Magazine mis en ligne mardi « une bonne décision » face à ceux qui jugent qu’il est « fou » de provoquer un tel séisme à ce moment précis. “Je dis aux Français, n’ayez pas peur, allez voter”, a-t-il insisté.
De leur côté, le CIO et les organisateurs des Jeux ont voulu rassurer tout le monde, à l’image du président du comité olympique Thomas Bach. “C’est un processus démocratique qui ne perturbera pas les Jeux”, a-t-il assuré lundi.
Risque d’escalade dans les quartiers
Ce qui est inquiétant, c’est plutôt le climat dans lequel se dérouleront les jeux. Pour l’historien de l’Université de Lausanne, Patrick Clastres, une victoire du Rassemblement national pourrait en effet créer un mouvement de colère, notamment dans les quartiers connus pour traverser des périodes post-électorales assez chaudes. « On pourrait imaginer que ces quartiers prennent feu. On pourrait craindre une escalade. Bien sûr, nous sommes pour le moment dans la fiction, mais ce sont les risques.
Ce scénario mettrait à rude épreuve la police qui sera déjà sous pression avec la sécurité de ces Jeux qui risquent donc de prendre une tournure plus politique.
Sujet radio : Grégoire Perroud Texte web : Fabien Grenon
