Attila Nelson, conseiller autochtone pour le brûlage culturel dirigé et ancien pompier de BC Wildfire, fait partie d’un groupe qui s’est réuni à West Kelowna, en Colombie-Britannique, pour observer les impacts des incendies sur les forêts et les techniques permettant d’empêcher leur propagation.
J’espère faire entendre la voix des pratiques culturelles autochtones concernant le brûlage, explique Attila Nelson, membre de la Première nation Lil’wat. Je suis aussi venu pour écouter et apprendre tout ce que je peux
.
L’homme de 30 ans est venu de Victoria pour participer à un symposium organisé cette semaine par des scientifiques de diverses universités de la Colombie-Britannique.
Attila Nelson est conseiller auprès de la Société des services d’urgence des Premières Nations. Auparavant, il a été pompier chez BC Wildfire pendant une dizaine d’années.
Photo : Radio-Canada / Camille Pauvarel
Mercredi après-midi, il a participé à une visite de plusieurs sites forestiers situés Kelowna-Ouest. Cette municipalité a fait beaucoup de bruit l’été dernier pour l’incendie dévastateur de Ruisseau McDougallmais elle n’en était pas à sa première saison aux prises avec des incendies.
Le feu de Loi du Mont a particulièrement touché le district de Glenrosa en 2021 et c’est là qu’Attila et le groupe sont allés en premier.
Ouvrir en mode plein écran
Le forestier Coulter Roberts travaille pour Ntityix Development Corp., une entreprise de la Première nation de Westbank qui entretient cette forêt pour empêcher la propagation des incendies.
Photo : CBC/Tom Popyk
Des pratiques qui fonctionnent
Sur ce site, une entreprise indigène a réalisé une gestion forestière pour réduire les risques d’incendies
a expliqué Mathieu Bourbonnais, professeur au campus de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) dans la région de l’Okanagan et l’un des initiateurs de cette visite sur le terrain.
Ouvrir en mode plein écran
Mathieu Bourbonnais est professeur de sciences de la Terre et de l’environnement au campus de l’UBC dans l’Okanagan.
Photo : Radio-Canada / Camille Pauvarel
[La société autochtone] effectué des traitements mécaniques des combustibles, ce qui signifie que lorsque l’incendie est très agressif [de Mount Law] s’est produit, il a attaqué cette forêt par le haut, donc comme un feu de cime, mais les équipes au sol ont pu limiter sa propagation à travers le sol
il ajoute.
Mathieu Bourbonnais, dans le rôle de Lori Daniels, professeure au campus deUBC à Vancouver, est membre du Centre for Coexistence des feux de forêtun laboratoire regroupant des chercheurs forestiers de l’université créé en décembre 2023.
L’idée est d’unir les efforts et de proposer des solutions efficaces dans la lutte contre les incendies de forêts.
La revitalisation des pratiques culturelles autochtones est vraiment importante
il entretient au milieu de la forêt de Glenrosa.
Le brûlage dirigé, une technique ancestrale
Pendant longtemps, les incendies de forêt ont été perçus négativement au Canada et les brûlages culturels dirigés étaient interdits dans le pays. Mais depuis quelques années, cette technique ancestrale a été relancée, et même Parcs Canada a reconnu son utilité pour limiter la présence de combustibles forestiers hautement inflammables.
C’est assez drôle parce que maintenant la science occidentale dit : « oh, les forêts que nous pensions devoir être d’une certaine manière devraient être plus minces ou plus espacées, plus comme une savane boisée. » Et les Premières Nations le disent depuis 150 ans.
Connaissances et perspectives
L’événement organisé à Kelowna et ses environs ont non seulement rassemblé des spécialistes du feu, mais des centaines de personnes ont également pu participer à des conférences et des visites sur le terrain.
![Eli Hacker devant l'usine de traitement des eaux de West Kelowna.](https://news.dayfr.com/content/uploads/2024/06/09/3b86ba15bc.jpg)
Ouvrir en mode plein écran
Eli Hacker, étudiant en gestion des ressources et environnement, est venu de Burnaby pour participer au symposium.
Photo : Radio-Canada / Camille Pauvarel
Notamment Eli Hacker, un étudiant de 20 ans du quartier de Caribou : Je veux voir comment nous pouvons gérer les forêts et les incendies pour savoir comment protéger les communautés. Il est bon de parler de la façon dont nous pouvons redécouvrir les effets bénéfiques de la brûlure.
Étudiant en gestion des ressources et en environnement, il dit considérer les incendies comme un menace
qu’il faut gérer.
Ce sont de petits changements, comme le type de plantes que vous possédez et leur taille. C’est facile à changer, de sorte que s’il y a un incendie, ce n’est pas un désastre.
Sensibiliser le public à tous les niveaux et ouvrir l’accès à l’information sur les méthodes de lutte contre l’incendie était l’enjeu des rencontres de ce colloque et beaucoup semblent y avoir pris goût.
Comme l’ont dit les pompiers, il faut penser à l’avenir, car les incendies vont s’aggraver et rester ici. Et nous devons mettre nos œufs dans le même panier et devons tous travailler ensemble
conclut Attila Nelson, avant de monter dans un autocar et d’entamer son retour à Victoria.