Appuyés par l’aviation, des soldats israéliens ont mené vendredi des opérations contre le Hamas palestinien dans la ville de Gaza, forçant des dizaines de milliers de personnes à fuir, au neuvième mois d’une guerre qui fait craindre une conflagration régionale.
A la frontière israélo-libanaise, les attaques du Hezbollah, allié du Hamas, contre des positions israéliennes et celles de l’armée israélienne contre des cibles au Liban se sont poursuivies, le mouvement libanais faisant état de la mort de quatre combattants.
L’offensive israélienne majeure à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste contre Israël le 7 octobre qui a fait 1.195 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes.
Et les craintes de voir ce conflit s’étendre au Liban se sont accrues après une escalade des violences à la frontière israélo-libanaise et des menaces.
La guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le petit territoire palestinien de 2,4 millions d’habitants, assiégé depuis le 9 octobre par Israël : l’eau et la nourriture manquent, la plupart des hôpitaux sont hors service, des quartiers entiers sont détruits. et 37 765 y ont été tués selon les données du ministère de la Santé du gouvernement, dirigé par le Hamas au pouvoir depuis 2007 à Gaza.
Dans l’est de la ville de Gaza (nord), l’armée a annoncé une opération à Shujaiya après des informations sur une « présence de terroristes et d’infrastructures terroristes » dans ce secteur. Les soldats sont entrés et les avions militaires ont ciblé « des dizaines de sites terroristes du Hamas ».
Des colonnes de fumée s’élevaient au-dessus de Shujaiya après les frappes aériennes et les bombardements, selon un correspondant de l’AFP.
L’opération a débuté jeudi par des tirs d’artillerie et d’hélicoptères ainsi que par des affrontements entre soldats et combattants.
La Défense civile et des témoins ont fait état de « nombreux décès ».
– “C’est assez!” –
“Des dizaines de milliers de civils” ont fui la zone, a indiqué la Défense civile, après un appel à l’évacuation de l’armée et alors qu’aucun endroit n’est sûr dans la bande de Gaza selon l’ONU.
“Assez! Nous sommes dévastés. Nous avons perdu nos enfants et nos maisons, et nous continuons à fuir d’un endroit à un autre », a déclaré une Palestinienne en quittant la zone.
Les frappes israéliennes ont ciblé d’autres zones du nord de Gaza, «éliminant des dizaines de terroristes cachés dans des écoles de l’UNRWA», l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, a indiqué l’armée.
Dans le centre de Gaza, des sources médicales ont fait état de trois morts, dont une fillette, à Deir el-Balah, et des tirs d’artillerie ont été entendus à Nousseirat. Dans le sud, des tirs d’artillerie ont visé Khan Younes et Rafah.
L’armée a annoncé la mort d’un soldat de 19 ans dans le sud de Gaza, portant à 314 le nombre de soldats tués depuis le début de l’offensive terrestre dans le territoire palestinien le 27 octobre.
Le 7 mai, les troupes israéliennes ont lancé une offensive terrestre à Rafah, alors présentée par Israël comme le dernier bastion majeur du Hamas. Mais les combats ont repris dans plusieurs autres régions, notamment dans le nord où subsistent des poches du Hamas.
– « Des dizaines de roquettes Katioucha » –
Après l’attaque du Hamas du 7 octobre, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste qu’il considère comme une organisation terroriste, comme l’ont fait les États-Unis et l’Union européenne.
Jeudi, les Israéliens hostiles à la conduite de la guerre par le Premier ministre Benjamin Netanyahu sont de nouveau descendus dans la rue pour demander la libération des otages.
Lors de l’attaque du Hamas du 7 octobre, 251 personnes ont été enlevées, dont 116 sont toujours détenues à Gaza, dont 42 sont mortes, selon l’armée
Au lendemain de cette attaque, le Hezbollah a ouvert un front avec Israël en soutien au mouvement palestinien, et depuis, les échanges de tirs dans les zones frontalières sont quasi quotidiens et parfois très intenses.
Jeudi, le Hezbollah a annoncé que quatre de ses combattants avaient été tués dans des frappes israéliennes au Liban et a revendiqué la responsabilité de trois attaques contre des positions militaires dans le nord d’Israël, dont une avec « des dizaines de roquettes Katioucha » sur une « base aérienne anti-missile ».
Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a déclaré mercredi qu’Israël ne voulait pas d’une guerre avec le Hezbollah au Liban, mais a averti que son pays avait « la capacité de ramener le Liban à l’âge de pierre » en cas de conflit.
Les États-Unis, l’ONU et la France en particulier ont mis en garde contre une guerre au Liban.
