2025, une année marquante pour Eagle et John Textor ?

2025, une année marquante pour Eagle et John Textor ?
2025, une année marquante pour Eagle Football et John Textor ?

Menace de relégation avec l’OL, vente d’actions à Crystal Palace, projet à Botafogo… John Textor et Eagle Holding jouent gros en 2025. Concernant l’Olympique Lyonnais, l’Américain a un plan de route précis qu’il souhaite mettre en place.

Trois jours de plus en 2024 avant le début de la nouvelle année. Une période festive, nous l’espérons, pour le plus grand nombre d’entre vous. Pour Jean Tisserand aussi, nous espérons que cette période sera synonyme de prospérité et, pourquoi pas, de cadeaux du Père Noël. Cela pourrait l’aider dans ses affaires, car il aura beaucoup à faire dans les premiers mois de 2025.

L’Américain sera attendu au tournant de son projet Eagle Football Holdings (EFH), sur plusieurs points. Du côté de l’Olympique Lyonnais notamment, il devra apporter des réponses aux questions entourant la situation financière du club. Car, on le rappelle, il fait l’objet de sanctions de la part de la DNCG. Le 15 novembre, le gendarme financier a imposé une interdiction de recrutement lors du mercato hivernal, un contrôle de la masse salariale et surtout, une relégation par mesure de précaution.

Bien sûr, tout cela est effrayant et suscite des inquiétudes. “Si on ne regarde que l’OL, c’est inquiétant, précaire, décrypte Vincent Chaudelco-fondateur de l’Observatoire du Sport Business. Mais cela peut s’expliquer. Depuis près de deux décennies, elle est organisée pour faire la Ligue des champions. Cela nécessite une structure particulière, avec une première équipe, un centre de formation et une administration (vente, marketing, etc.) très importante en termes de salariés. (543 pour le périmètre en 2023-2024). Il a pourtant raté plusieurs fois la Coupe d’Europe, sans même parler de la C1. Et ces autres compétitions européennes ne sont pas aussi rentables. Ajoutez à cela la période Covid, et on comprend à quel point elle est devenue économiquement fragile.

Un constat également fait par Florent Bergmann. Ce dernier est membre du Centre de droit et d’économie du sport de Limoges (CDES). “C’est inquiétant ce qui se passe à l’Olympique Lyonnais, mais je pense que c’est aussi un phénomène global lié à la multipropriété et qu’il faut encore analyser, argument-t-il. C’est très nouveau. Mais par rapport à l’information rendue publique, oui, ce n’est pas très rassurant.

Voilà pour le contexte du moment. Or, à l’occasion de la publication des résultats de l’exercice 2023-2024, Eagle Football Group (anciennement OL Groupe) a donné les grands axes de son plan afin de remédier à cette fâcheuse situation. Une stratégie qui consiste en un apport de 75 millions d’euros via des capitaux propres et des ventes de joueurs en décembre, une injection de 40 millions d’euros (maximum) après la vente des parts de Crystal Palace et en l’obtention de 100 millions d’euros dans le cadre de l’introduction. Bien entendu, les septuples champions de France auront également l’intention de se séparer de certains membres de l’effectif. A la fois parce qu’il est trop conséquent, mais surtout parce que cela lui permettra de rapporter de l’argent et d’économiser de l’argent.

Ces objectifs devraient, sur le papier, permettre à l’OL d’échapper aux sanctions de la DNCG. Certains sont cependant évoqués depuis de nombreuses semaines et n’ont pas encore été vérifiés. Ce sont évidemment des opérations qui demandent du temps, mais dans six mois, il faudra donner des garanties au gendarme financier. À ce propos, un banquier d’affaires connaissant bien le monde du football a déclaré : «Pour faire l’analogie, c’est comme si lors d’un projet de classe, un élève venait et disait «Je vais aborder ce sujet et je vais le faire comme ça»et trois mois plus tard, il n’a fait aucun progrès et n’a pas vraiment travaillé.

2025 devrait donc être synonyme d’action(s) pour John Tisserand et ses équipes. On peut par exemple penser à sa participation dans Crystal Palace, convoitée par Banque du sport. Mais reste à s’entendre sur les modalités, car les actions de son entreprise seraient également au cœur des discussions. Idem pour le transfert de joueurs à Botafogo et à l’Olympique Lyonnais, entre autres, cet hiver.

Nous sommes donc encore aujourd’hui dans le domaine des espoirs, et non dans du concret. “Les explications sont sur le papier, mais j’ai peur que ces opérations ne génèrent pas assez de cash, estime Vincent Chaudel. Mais j’aimerais avoir tort. Pour Crystal Palace, quand on se déclare vendeur, ce n’est pas là qu’on obtient la meilleure offre. Cela peut créer une dévaluation de ses actions. Pour l’introduction en bourse, si on a l’OL, Botafogo et Molenbeek dans le giron, ce n’est pas la meilleure équipe si l’on veut récolter beaucoup d’argent. Aujourd’hui, nous ne parlons que d’hypothèses.

Cela pose inévitablement des questions. “Avec Jean-Michel Coursil y avait l’assurance qu’il compenserait les pertes par des fonds propres ou des comptes courants d’associés à un moment donné en cas de problème. Là, l’Olympique Lyonnais ne dispose plus que de 39 millions d’euros de fonds propres, ce qui est très faible au regard des pertes. (25,2 millions en 2023-2024, NDLR). Nous sommes dans une situation de flux tendus, donc la question à se poser est : l’actionnaire ou la holding a-t-il les moyens de compenser le déficit ?», demande Florent Bergmann.

Des doutes qui justifient pour nos experts la position des commissaires aux comptes, qui «envisagent de délivrer une impossibilité de certification sur les comptes sociaux et consolidés » de l’entreprise. Et mécaniquement, celui de la DNCG à la mi-saison. “John Textor n’a pas convaincu sur sa capacité à générer une rentabilité financière et sur sa capacité à assurer la solvabilité du club. Pour quoi ? Parce qu’il y a beaucoup d’engagements pris avec une part d’incertitude plus ou moins importante. Par exemple, récupérer 100 millions d’euros via la Bourse, rien ne dit que cela sera possible. Idem sur les ventes de joueurs. La position des commissaires est donc tout à fait compréhensible car il existe à terme un risque de manque de liquidités, qui menacerait la santé financière de l’OL.», prévient Florent Bergmann, qui est membre de la Direction nationale du contrôle de gestion au niveau amateur.

Maintenant, Eagle Football Holdings voit des nouvelles passionnantes. Ils viennent principalement de Botafogo. L’équipe de Rio de Janeiro, en remportant le championnat brésilien et la Copa Libertadores, a rapporté environ 60 millions d’euros, sans compter sa participation au Mondial des clubs en décembre. Ses footballeurs ont également pris de la valeur et des transferts de sommes importantes pourraient avoir lieu. L’argent serait ensuite reversé à l’EFH, qui le distribuerait comme bon lui semble.

Une possibilité de renflouer les caisses rhodaniennes donc, sachant que Fogo’ a bénéficié d’un coup de pouce via une société créée en juin 2024 (OL Brésil). Il doit rembourser à l’OL SASU et à John Textor respectivement 8,2 M€ et 35,4 M€. La deuxième somme devait être restituée, avec intérêts (6%), en juillet dernier, la première le 1er juillet 2025. A noter également que les dettes, qui s’élèvent à 505,1 millions d’euros, comprennent 56 millions d’euros d’apport du John Textor et 24,6 millions d’euros de la holding. Soit 80,6 M€ qui ne seront, a priori, pas réclamés immédiatement, contrairement à la ligne de 74 M€ pour les emprunts bancaires qui devra être remboursée, sauf rééchelonnement, avant juillet 2025.

Concernant la Bourse, on sait déjà qu’un investisseur, UCEA Capital Partners, a engagé 40 millions de dollars dans le cadre d’un tour de table pré-IPO de 100 millions de dollars. L’introduction est prévue pour le début de l’année prochaine. Enfin, sportivement, les hommes de Pierre Sage sont pour l’instant à la hauteur des attentes, avec un bon parcours en Ligue Europa (4e) et une 5e place en Ligue 1, non loin des places qualificatives pour la lucrative Ligue des Champions.

Du bon et du moins bon, avec des échéances qui nous font dire que 2025 sera un moment charnière pour le projet Eagle Football. “Il existe des éléments qui peuvent améliorer la situation économique aux yeux de la DNCG sans que le plan soit pleinement mis en œuvre. Mais il ne pourra pas s’en sortir sans mettre en œuvre tout ou partie de sa stratégie“, insists Vincent Chaudel.

Mais il faudra encore maintenir la compétitivité en fin de mercato. “Le mois de janvier sera important, tant financièrement que sportivement, poursuit le spécialiste. Il va falloir apporter de l’argent pour rassurer la DNCG, tout en maintenant un effectif suffisamment qualitatif pour poursuivre la dynamique.»

Florent Bergmann est un peu plus mesuré. “Si cette année est plus importante que les autres, je ne le sais pas. La situation financière est particulièrement tendue. Le potentiel rétrograde en fait une année charnière. Mais n’oublions pas, sur le plan sportif, qu’il pourrait obtenir une place pour la profitable Ligue des Champions, et ainsi s’engager pour la saison suivante avec des revenus plus importants. Je pense que la DNCG est traumatisée par le cas de Bordeaux, à juste titre, de voir comment cela va influencer le cas de l’OL.annonce-t-il. Il ne sera pas abandonné, mais le risque est fort d’aboutir à un moment donné à un assèchement complet, et c’est ce que l’instance a constaté.« Pour remédier à cela, John Tisserand a pratiquement l’obligation de matérialiser ses projections en mesures concrètes.

 
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