Par
Thomas Corbet
Publié le
3 janvier 2025 à 17h49
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Arrivé à Toulouse de manière anonyme et sans le moindre CV, Malachi Hawkes s’est progressivement fait une place dans l’effectif pléthorique des Rouge et Noir. Sur son recrutement miraculeuxdans manque de connaissance du rugby françaissa croissance en tant que joueur ou son magnifique coupe de muletil a accepté de se confier A l’heure du Rugby.
Toulouse : mais qui est Malachi Hawkes ?
Alors peu avant l’heure de jeu lors de Lyon – Toulouse, vous avez vu apparaître sur le terrain la crinière sauvage de Malachi Hawkes et vous vous êtes dit « Hé, c’est qui celui-là ? », Rassurez-vous, vous faites partie d’une grande majorité d’observateurs.
Pourtant, une simple recherche sur internet aurait permis de s’en rendre compte… et non, toujours rien ! Pas même une page de la célèbre encyclopédie gratuite Wikipédia. «Je devrais peut-être l’écrire moi-même», s’amuse l’intéressé.
Une nécessité qui va s’accentuer dans les semaines à venir s’il continue à gagner du temps de jeu. Il devrait également être sollicité lors du match entre La Rochelle et Toulouse lors de la 14e journée de Top 14.
De Sydney au Stade Toulousain en un clin d’oeil
Autre question qui vient vite à l’esprit : comment ce jeune Australien a-t-il pu débarquer à Toulouse avant même de faire la moindre apparition dans une structure professionnelle de l’hémisphère sud ? En essayant d’y répondre, même le natif de Sydney semble un peu surpris par son propre destin.
« J’ai déménagé à Toulouse en 2020, 4 jours après mes 18 ans. En fait, j’étais déjà venu faire un tour de France à 14 ans et même plus jeune, j’avais envie d’utiliser le rugby pour voyager. Pendant Covid, c’était une bonne période, il ne se passait pas grand-chose en Australie », se souvient Malachi.
« J’ai donc demandé à un agent de chercher des pistes et quand l’offre de Toulouse est arrivée, il m’a dit “ça ne sert à rien de chercher autre chose, si tu dois aller en France, tu vas à Toulouse”. J’étais en dernière année de lycée, j’ai signé et après, il ne me restait plus qu’à attendre 7 ou 8 mois pour terminer l’année scolaire et partir », explique-t-il en souriant.
Connaissance limitée du rugby français
A peine âgé de 18 ans, Malachi Hawkes a été séduit par l’opportunité de venir jouer au Stade Toulousain. Moins grâce à l’aura des champions de France que grâce à une vidéo de présentation envoyée par le club.
« Honnêtement, je ne connaissais presque rien au rugby français et européen. J’ai dû connaître 5 ou 6 clubs en dehors du Super Rugby, dont Toulouse bien sûr. Mais c’est surtout quand mon agent m’a parlé de la réputation du club, de sa qualité, et quand il m’a montré la vidéo qu’ils m’avaient envoyée que je me suis dit “wow, ça a l’air génial”, explique-t-il.
Quand j’avais 17 ans, je n’y connaissais rien, je ne savais pas si tel ou tel joueur était bon. J’avais entendu parler d’Antoine Dupont, en 2020 tout le monde le connaissait, mais je n’ai pas regardé les matchs, j’ai vu quelques résumés, c’est tout. Aujourd’hui je comprends et je me dis que c’est incroyable de jouer avec tous ces gars-là.
Vers un probable changement de position
Jouant justement, Malachi Hawkes n’a pas encore eu beaucoup d’opportunités au niveau professionnel. Avant La Rochelle – Toulouse, il a disputé 4 apparitions depuis 2020 pour un temps de jeu de 79 minutes. De quoi se décourager ? Absolument pas. Il se donne le temps d’apprendre.
« Je tire une immense satisfaction de la formation. Même si je ne suis pas sur le terrain le week-end, je bénéficie du meilleur environnement du monde pour progresser. Les semaines sont dures, je m’entraîne avec les meilleurs, je rivalise avec les meilleurs. C’est comme ça que je vais progresser, au contact de gars qui sont à la fois de grands joueurs et des bons », dit-il.
Une patience louable à son âge et qui plus est bienvenue. Arrivé talonneur, il devrait à terme devenir pilier droit selon Jean Bouilhou : « Malachie est un joueur explosif. Il nous a fallu du temps pour le faire jouer à droite car il a un gabarit assez particulier, plutôt un profil de talon. Mais au final, je pense que sa position sera celle du bon pilier. Il ne sera peut-être pas à la hauteur de ce qu’on peut connaître dans d’autres piliers de droite, mais il a des qualités athlétiques et une explosivité qui sortent de la norme. »
L’acclimatation en France… et une mule qui résiste
Une rude concurrence d’un côté, un environnement idéal pour apprendre de l’autre, Malachi Hawkes entre les deux dans un endroit où il semble trouver sa place. Elle est aussi décrite par tous comme la bonne humeur incarnée au quotidien.
Un personnage qui vient probablement d’une acclimatation réussie en France, même s’il avoue ne pas avoir adhéré à l’amour local pour le foie gras, mais où il a rencontré sa copine avec qui il partage ses soirées jeux vidéo. Et à qui incombe la plus haute responsabilité de toutes : entretenir sa coupe mulet.
« Il va falloir que j’abandonne un jour ce style, ça commence à vieillir ! En fait, je n’avais pas le droit d’avoir cette coupure au lycée, c’était un établissement un peu chic. Alors dès que j’ai eu cette liberté, je l’ai laissé grandir », rigole le jeune joueur.
« Et c’est facile à entretenir, je demande à ma copine de le faire. Elle s’enlève un peu au dessus, sur les côtés… Je ne suis pas allé chez le coiffeur depuis deux ans, c’est tout financier», plaisante-t-il.
Alors que Malachi Hawkes est toujours sous son contrat junior, ses longues boucles risquent de ne pas survivre à un passage à un régime professionnel !
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