Alors que les guerres s’intensifient en Europe, au Proche et au Moyen-Orient, le président Emmanuel Macron a évoqué ce lundi 6 janvier devant les ambassadeurs sa feuille de route pour l’année à venir. L’objectif est de maintenir la France sur la scène internationale, malgré la crise politique interne qui la divise.
Le président Emmanuel Macron présente lundi ses priorités de politique étrangère pour 2025 aux ambassadeurs de France à Paris, sur fond de crises multiples dans le monde, de l’Ukraine au Moyen-Orient en passant par Taïwan.
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L’aide à Kyiv, le Moyen et le Proche-Orient au cœur des préoccupations européennes
“Les guerres en Ukraine et au Moyen-Orient nous concernent directement et menacent notre sécurité, notre unité, notre économie”, a déclaré le président lors de ses vœux de nouvel an aux Français.
“L’Europe ne peut plus déléguer sa sécurité et sa défense à d’autres puissances”, a-t-il ajouté, insistant sur l’importance pour la France de “continuer à investir dans son réarmement militaire, pour garantir notre souveraineté, la protection de nos intérêts et la sécurité de nos compatriotes”. .
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Alors que les forces ukrainiennes sont en grande difficulté depuis des mois face à l’armée russe, le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski est l’invité d’honneur de cette 30e édition de la conférence des ambassadeurs, qui se tient lundi et mardi.
La Pologne, qui soutient fermement l’Ukraine voisine depuis l’invasion russe en février 2022 et sert d’axe logistique à l’aide militaire occidentale, a pris le 1er janvier la présidence tournante de l’Union européenne.
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Avant l’investiture de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis le 20 janvier, les Européens plaident pour la poursuite de l’aide à Kiev, craignant que le retour au pouvoir des Américains ne remette en cause la contribution du principal soutien à l’Ukraine. Dans son discours aux diplomates à l’Elysée, le président français devrait également revenir sur la situation au Proche et Moyen-Orient.
Depuis l’attaque sans précédent du Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre 2023, Israël poursuit son offensive militaire dans la bande de Gaza, ravagée par une très grave crise humanitaire et la mort de dizaines de milliers de civils. Le conflit s’est étendu au Liban contre le Hezbollah, allié du Hamas, bien qu’un accord de cessez-le-feu fragile ait été conclu fin novembre.
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Pour une transition « pacifique et inclusive » en Syrie
Enfin, le chef de l’État évoquera la Syrie, où le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot s’est rendu le 3 janvier pour rencontrer Ahmad al-Chareh, qui a pris les rênes du pays le 8 décembre après la fuite de l’ancien président syrien Bashar al-Chareh. -Assad.
Jean-Noël Barrot et son homologue allemand ont plaidé pour une transition « pacifique » et « inclusive », et ont proposé l’expertise de leurs pays et de l’UE pour aider les Syriens à rédiger une nouvelle constitution.
Paris a également proposé l’organisation fin janvier d’une conférence internationale, “impliquant la Syrie et ses partenaires” pour accompagner la transition politique “dans le bon sens”, selon Jean-Noël Barrot. Le ministre des Affaires étrangères tiendra de son côté lundi une conférence de presse avec son homologue polonais, qui présentera les priorités de la présidence de l’UE pour les six prochains mois.
Jean-Noël Barrot s’adressera ensuite mardi au corps diplomatique pour présenter “sa feuille de route” pour 2025, selon son ministère. Ce rendez-vous incontournable de la diplomatie française, qui se tient chaque année fin août-début septembre, n’a pu se tenir en 2024 en raison des Jeux olympiques en France, suscitant des interrogations et ajoutant au malaise qui règne au sein du ministère.
En 2022, une réforme prévoyant la suppression des deux corps historiques de la diplomatie française et la création d’un nouveau corps de l’État – les hauts fonctionnaires ne seront plus rattachés à une administration spécifique et pourront évoluer au cours de leur carrière – avait été adoptée. a provoqué un tollé interne.
Une grève rarissime a même ébranlé le quai d’Orsay, les diplomates craignant une perte de compétences et de prestige du troisième réseau mondial, derrière ceux des Etats-Unis et de la Chine.
Malgré les promesses d’Emmanuel Macron de « réarmer » la diplomatie en augmentant les moyens et les effectifs en échange de cette réforme, le projet de budget 2025, toujours non adopté en raison de la crise politique en France, prévoit une réduction de 4,3 % des dépenses extérieures de l’État. action, pour atteindre 3,3 milliards d’euros. La part de l’aide au développement, également gérée par le Quai d’Orsay, a diminué de 23 %, à 2,4 milliards.