Un an après « La Loi Papillon », Nuit Incolore revient avec de nombreux projets. Le chanteur de 23 ans sort un webtoon – une bande dessinée en ligne – et une réédition de son album le 15 novembre 2024. Théo Marclay, de son vrai nom, se lancera également sur Twitch, est nominé avec Kyo au NRJ Musique Remise des prix qui aura lieu ce 1er novembre. Actuellement en tournée, le Valaisan donnera deux concerts en Suisse: à l’Alhambra de Genève le 2 novembre et au théâtre du Crochetan à Monthey (VS) le 20, date qui affiche déjà complet.
Après deux mangas musicaux, vous sortez un webtoon. Qu’est-ce qui vous pousse à développer de nouveaux concepts ?
Ceci afin de rendre le projet Nuit Incolore encore plus complet. La musique passe par les oreilles et le webtoon par les yeux. Pouvoir développer un sens supplémentaire, c’est cool car on peut réaliser une bande dessinée numérique qui accompagne parfaitement les chansons. Pour moi, c’est aussi une manière de se dépasser, car 2024, au début, c’était surtout une année de concerts. Et là, je sors une réédition, un webtoon les Editions Dupuis, plus une figurine. Cela fait vraiment le package total pour cette fin d’année. Je suis tellement heureux parce que c’est gratuit et que tout le monde peut y accéder.
Comment vous est venu le nom « The Black Note » ?
Cette webtoon comportera huit épisodes qui parleront d’événements réels – comme l’adoption et le magasin de musique de mes parents, mais aussi d’événements fictifs. Il évoque Théo qui fréquente un conservatoire de musique accompagné de son démon. Cette dernière peut lui apporter du bien ou du mal. C’est un peu une intrigue pour adolescents, destinée aux 13-17 ans et aux jeunes adultes. Et vous verrez dans le scénario que Théo s’efforce de réussir à faire une note noire pour toucher les gens avec ses émotions. C’est donc un peu le pouvoir magique, disons à la manière de Disney, de ce webtoon. Et c’est aussi le nom de la réédition de l’album. Cela fait d’une pierre deux coups.
Vous parlez d’une réédition, mais il n’y a que de nouvelles chansons. Pourquoi ne pas dire que c’est un nouvel album ?
Un premier album, c’est un peu comme une étape importante : on sait qu’on n’en fera plus jamais et c’est le point de départ d’une carrière. Certes, il y avait 16 chansons dans « The Butterfly Law », mais je suis éternellement insatisfait. Et je suis hyperactif en matière de composition. J’aurais pu dire que c’était un nouvel album, mais je n’avais pas envie de tourner la page, car ce premier album ne me paraissait pas complet ou plutôt pas comme je le souhaitais.
On retrouve beaucoup le thème de l’identité, comme dans « Relight me ». Pourquoi est-ce important pour vous d’en parler ?
Ce titre concerne la Suisse. J’ai dû lâcher un peu mes racines suisses pour aller à Paris faire de la musique et participer à des concerts dans toute la francophonie. Alors, je demande aux Suisses, entre guillemets, de toujours vouloir de moi. Cela évoque un peu mes regrets, dans le sens où je ne voulais pas lâcher l’endroit où j’ai grandi. Cette chanson est une ode à la Suisse et à ce mal-être actuel d’être toujours dans les trains. Il faut voir l’album et la réédition dans son ensemble et il y a un peu plus de maturité dans le second. En un an, j’ai découvert encore plus de choses et plein d’endroits et j’ai pu donner un autre sens au papillon. D’ailleurs, le dernier titre, « Chute » évoque l’idée de tourner la page sans savoir ce qui va se passer ensuite.
Comment est né « On s’écrira », le duo avec Loïc Nottet ?
Nous nous sommes rencontrés sur un plateau de radio dans le nord de la France. En sortant, au lieu de retourner dans nos hôtels respectifs pour ronfler, on s’est dit qu’on allait faire un peu plus connaissance. Comme notre public s’intéresse relativement aux mêmes sujets, à savoir les artistes dépressifs (rires), il y avait une certaine demande pour un duo. En repensant à la réédition quelques mois plus tard, je me suis dit que j’avais trop envie de l’inviter. Nous nous sommes retrouvés en Belgique, nous avons passé deux nuits assez longues de 18h à 5h du matin, mais ce n’était pas grave. Il travaille aussi la nuit et j’ai trouvé ça fantastique.
Ce titre consiste à écrire ce que vous ne pouvez pas dire. Est-il plus facile pour vous de vous exprimer à l’écrit qu’à l’oral ?
Clairement! Je préfère écrire et composer des chansons plutôt que de les chanter par exemple. Cela veut tout dire. Après, ça ne veut pas dire que je déteste les chanter. Ce que j’aime, c’est pouvoir transmettre et voir les émotions des gens. L’émotion n’a pas d’importance, même si c’est du dégoût (rires), mais ce qui compte c’est de les voir et de pouvoir discuter avec les gens.
“Je cours”, le titre avec Kyo, est nominé aux NRJ Music Awards. Quelle a été votre réaction lorsque vous l’avez découvert ?
Franchement, c’est tellement bon ! Je suis très heureuse d’avoir été nominée avec cette reprise de « Je cours » car pour moi, c’est une pièce mythique et intemporelle. Et Kyo est une très bonne équipe.
Arrivez-vous à trouver du temps pour vous avec tous ces projets ?
La réponse est simple : j’ai 23 ans, je suis trop jeune pour faire des pauses. Et comme c’est un travail aléatoire qui peut se terminer à tout moment, autant se surpasser dès maintenant. En plus, je ne fume pas, je ne bois pas, je ne me drogue pas. Mon seul défaut est de ne pas trop dormir pour pouvoir être productif tout le temps. Et tant que j’aurai cette énergie, je continuerai à le faire. D’ailleurs on va lancer des lives Twitch parce que je veux passer mon temps libre avec mes fans. Ce soir-là, jusqu’à 4 heures du matin, je préparais tout. Ce sont des défis et j’ai hâte.