« Comment vivre en avec moins de 1 000 euros par mois ? »

« Comment vivre en avec moins de 1 000 euros par mois ? »
« Comment vivre en France avec moins de 1 000 euros par mois ? »

« Les ménages pauvres paient plus pour se chauffer, ou se chauffent moins, ils n’ont que peu ou pas d’économies pour faire face aux imprévus et partir moins en vacances »liste Louis Maurin en présentant le 4e rapport sur la pauvreté de l’Observatoire des inégalités publié ce mardi 3 décembre. Or, en 2024, sur la base de données antérieures, notamment de l’Insee, “tout n’est pas pire en explique-t-il en compagnie d’Anne Brunner, qui a codirigé l’ouvrage. Même si notre modèle social coûte cher, il protège, même si les mesures prises ne sont pas toujours à la hauteur des enjeux. » Ils sont résumés par cette question : « Comment vivre en France avec moins de 1 000 € par mois, prestations sociales comprises ? » Mais la réponse est trop souvent : « mal ».

C’est donc le seuil de 1 000 € (qui correspond à 50 % du revenu médian) qui a été utilisé par l’Observatoire pour définir la pauvreté. Pour un couple sans enfants, c’est 1 500 € et pour une famille avec deux enfants de plus de 14 ans, 2 500 € mensuels.

L’aspect financier est essentiel pour mesurer l’ampleur des écarts qui persistent, notamment parmi les faibles revenus. En 2022, 50 % des personnes pauvres gagnaient moins de 832 € par mois après prestations sociales. C’est seulement 60 € de plus qu’en 2002. A titre de comparaison, le salaire minimum est désormais de 1 426 € net depuis novembre et le niveau de revenu médian se situe juste au-dessus de 2 000 €.

Des écarts importants parmi les faibles revenus

Aujourd’hui, cinq millions de personnes (8,1 % de la population) sont considérées comme pauvres selon l’Observatoire des inégalités, contre un million de plus qu’il y a vingt ans. Par ailleurs, 9 millions de personnes vivent avec l’équivalent ou moins de 60 % du niveau de vie médian (1 214 €). Il existe également une pauvreté extrême qui persiste, avec 330 000 personnes sans abri. Selon le Secours catholique, la pauvreté s’aggrave en France et touche plus fortement les femmes et les enfants.

A lire aussi. Au Secours catholique, 95% des personnes accueillies ont un niveau de vie sous le seuil de pauvreté

Une personne concernée sur deux a moins de 30 ans tandis que 63 % vivent en ville. « L’idée selon laquelle la pauvreté est massive en milieu rural est fausse, même si elle n’est pas absenteexplains Louis Maurin. La pauvreté est massivement présente dans les villes, notamment parce que le dynamisme permet de mieux s’en sortir. Les emplois, même précaires, sont attractifs. » Selon les données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le profil type est jeune, issu d’un milieu défavorisé, vivant seul et au chômage.

Avec des aides et des contrôles exceptionnels, « notre modèle social a amorti les crises récentes (économique, sanitaire, énergétique…), mais pour toute une partie de la population, les revenus du travail sont en baisse »expliquent les auteurs. Cela entraîne des renonciations et des privations. Parmi les 20% les plus modestes, 62% déclarent ne pas pouvoir se permettre une dépense imprévue de 1 000 € et 56% déclarent ne pas pouvoir changer un meuble hors d’usage. Environ un quart se privent de repas et de chauffage quand plus de la moitié (53%) ne partent pas en vacances. L’Observatoire souligne également un autre élément : « Les immigrés sont surreprésentés parmi la population pauvre. Leur taux de pauvreté atteint 18,8%. »

300 000 pauvres à Paris

À l’échelle nationale, 36,1 % des Réunionnais sont pauvres (en 2021 selon l’INSEE, au seuil de pauvreté fixé à 60 % du niveau de vie médian), une proportion trois fois plus élevée qu’en France métropolitaine. Mayotte (77%) et la Guyane (53%) sont dans des situations encore plus dramatiques selon des données datant de 2017.

En France métropolitaine, Aubervilliers, avec 42 % d’habitants sous le seuil de pauvreté, le 3e arrondissement de Marseille (52 %) et l’ensemble de la Seine-Saint-Denis (28 %) sont cités. Paris n’est pas en reste avec 300 000 pauvres, dont plus de 100 000, dans les seuls 18e, 19e et 20e arrondissements du nord-est de la capitale.

Où se situe la France en Europe ?

Une Europe, « La France est loin d’être le pays le moins bien placé au classement de la pauvretéprécisent Louis Maurin et Anne Brunner. Mais le fait que l’herbe soit moins verte ailleurs ne console pas ceux qui empruntent chaque semaine le chemin des distributions alimentaires. » Selon les données d’Eurostat, la France fait un peu mieux que la moyenne européenne en matière de pauvreté : 9,1 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté fixé à 50 % du revenu médian national. La République tchèque a le taux le plus bas avec 5,4% de la population quand l’Italie (13%) et l’Espagne (13,7%) viennent devant la France et l’Allemagne. La Bulgarie et la Roumanie sont les pays où la part de la population pauvre est la plus élevée (15,5% et 14,8%).

Mais il faut se rendre compte que ces seuils de pauvreté et donc le niveau de vie des habitants vont du simple au double selon les pays européens. Dans une dizaine d’entre eux, il tourne autour de 300 €, soit 600 € de moins qu’en France.

 
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