La Sûreté du Québec (SQ) a arrêté 35 personnes en plus d’effectuer 15 perquisitions à travers la province dans le cadre d’une vaste opération menée mercredi en lien avec la guerre entre gangs pour le contrôle de la vente de drogue. Ces groupes s’approvisionnent également en armes à feu importées illégalement des États-Unis, a révélé la police.
Les résultats provisoires de « l’opération de ratissage » ont été dévoilés par la Sûreté provinciale lors d’une conférence de presse qui a eu lieu à son siège social à Québec.
L’inspecteur en chef et directeur des enquêtes, Michel Patenaude (à droite), et le coordonnateur des communications, Benoit Richard (à gauche), de la Sûreté du Québec soutiennent que la police provinciale travaille sans relâche pour mettre fin à l’état de nuire aux acteurs du conflit. .
Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUÉBEC
L’inspecteur en chef et directeur des enquêtes criminelles de la SQ, Michel Patenaude, a confirmé que certaines arrestations étaient liées à des cas très médiatisés comme la séance de torture qui a fait une personne décédée à Saint-Malachie, la mort d’un adolescent suite à une attaque avec arme à feu sur la cachette des Hells Angels à Frampton ainsi que l’enlèvement de Michaël Chouinard au Saguenay et la séance de torture qui a suivi à Montréal.
La Sûreté du Québec a également annoncé que David Boucher-Trottier, 25 ans, fait l’objet d’un mandat d’arrestation en lien avec cette dernière affaire. Il est également recherché par le Service de police du Saguenay pour une tentative de meurtre survenue au centre-ville de l’arrondissement de Chicoutimi en avril.
La Sûreté du Québec recherche David Boucher-Trottier, 25 ans, en lien avec une agression et un enlèvement commis à Chicoutimi.
Photo fournie par la SQ
Sale boulot
L’inspecteur en chef Patenaude a précisé que les suspects qui ont été menottés mercredi sont des « exécuteurs testamentaires » qui font le sale boulot pour des dirigeants comme Dave « Pic » Turmel et All Boivin, les deux criminels les plus recherchés au pays. Canada. « Toutes les allégeances » du crime organisé ont été visées.
« Nous parlons toujours de trois niveaux ; dirigeants locaux, régionaux et de gestion. Ce sont principalement des personnes des niveaux un et deux que nous avons atteint, donc beaucoup de personnes qui commettent des actes et qui seront traduites devant les tribunaux.
L’inspecteur-chef Patenaude n’a pas souhaité préciser pour quel groupe criminel travaille chacune des 35 personnes arrêtées. Selon lui, la vaste opération visait les criminels de tous bords.
Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUÉBEC
200 policiers mobilisés
Contrairement à la mégaopération SCANDALEUX réalisée en février dernier, il ne s’agissait pas cette fois d’un « seul projet spécifique ». L’opération n’a donc pas de nom à proprement parler, comme ce fut le cas pour la vague précédente qui avait donné lieu à plus de 50 arrestations au total.
« Dans ce cas-ci, il y a plus d’une trentaine de dossiers distincts. Ce ne sont pas des dossiers liés, mais ils ont tous le même fond : le trafic de drogue et la violence qui en découle», a expliqué le membre du personnel de la Sûreté du Québec.
Ainsi, plus de 200 policiers, dont certains policiers municipaux du Saguenay et de Québec, ont participé à la vaste opération qui s’est déroulée dans plusieurs régions.
Photo tirée du compte SQ Est
« Les équipes étaient entre autres à l’œuvre sur la Côte-Nord, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, dans la région de Québec et en Gaspésie. Plusieurs personnes arrêtées ont comparu et font face à diverses accusations, notamment enlèvement, séquestration, agression armée, décharge d’arme à feu, incendie criminel et trafic de drogue », a-t-il poursuivi.
À l’intérieur des murs
L’opération de ratissage a également eu des répercussions dans les centres de détention du Québec.
Des agents correctionnels ont saisi des téléphones cellulaires au Centre de détention de Québec.
Photo d’archives
Une dizaine de téléphones portables ont été confisqués aux détenus. Ces appareils seront analysés pour retrouver « des communications liées à certaines infractions ».
Armes américaines
Le coordonnateur des communications de la SQ, Benoit Richard, et Michel Patenaude ont révélé que 126 armes à feu ont été saisies dans le cadre de la guerre contre la drogue depuis septembre. Parmi celles-ci, 83 sont des armes de poing prohibées.
« La moitié ou presque tous viennent des États-Unis et sont rentrés illégalement. […] Nous avons identifié plusieurs acheteurs d’armes à feu américaines destinées au Québec et nous travaillons avec nos partenaires américains pour intervenir avant que ces armes à feu reviennent au pays», a assuré le directeur des enquêtes criminelles.
La SQ travaille fort pour mettre fin à la guerre contre la drogue en 2024
- Plus de 320 arrestations liées directement ou indirectement au conflit
- 126 armes à feu saisies depuis septembre 2024
- 83 armes de poing prohibées confisquées