Le suicide d’un conducteur de TGV qui a sauté de son train en marche est à l’origine des importantes perturbations sur la ligne à grande vitesse Sud-Est qui ont touché plus de milliers de voyageurs la veille de Noël, a annoncé mercredi la SNCF.
Le conducteur “a mis fin à ses jours alors que le train roulait”, précise la SNCF dans un communiqué.
“Dès qu’il a quitté son poste de conduite, les dispositifs d’arrêt automatique du train se sont activés et le train s’est arrêté automatiquement”, a-t-elle expliqué.
“La sécurité des voyageurs du train n’a à aucun moment été menacée, ni celle du trafic, le centre de gestion du trafic ayant été immédiatement alerté automatiquement”, a indiqué la compagnie ferroviaire.
Cet “accident corporel” est à l’origine d’importants retards mardi soir sur la LGV Sud-Est, qui a touché une dizaine de TGV et touché des milliers de passagers la veille de Noël, avec des retards allant jusqu’à trois heures et cinq heures.
Auparavant, c’était le parquet de Melun (Seine-et-Marne) qui avait évoqué cette piste, indiquant que « les premiers constats semblent conduire à l’idée d’un acte de suicide du conducteur d’un TGV après le découverte d’un corps sans vie.
“Des procédures automatiques de sécurité ferroviaire ont permis d’assurer l’arrêt du train”, a ajouté le parquet.
Selon une source policière, le corps sans vie du conducteur a été découvert un peu plus tard.
Les faits se sont produits dans le sud de la Seine-et-Marne, sur la commune de Crisenoy, en zone gendarmerie.
Une autre information judiciaire a été ouverte pour rechercher les causes du décès et confiée à la compagnie de gendarmerie de Melun, a précisé le parquet.
La SNCF, qui a insisté sur cette « terrible tragédie » qui a plongé dans le « deuil » toute la famille ferroviaire en ce jour de Noël, explique que les systèmes de sécurité ont parfaitement fonctionné.
Selon un porte-parole, c’est la première fois « de mémoire » qu’un tel incident se produit.
– Plan Pégase –
L’entreprise explique que le dispositif de sécurité, appelé « Automatic Standby with Support Maintenance Control » (VACMA), « permet de confirmer à tout moment la présence active du conducteur » dans la cabine de conduite du train.
Le conducteur doit donc « appuyer puis relâcher alternativement soit une pédale avec le pied, soit un contacteur avec la main », indique la SNCF. « S’il ne relâche pas la pression toutes les 30 secondes ou s’il n’appuie pas à nouveau sur le mécanisme au bout de 5 secondes, une alarme très forte se déclenche dans la cabine du conducteur pour le faire réagir. Il a 3 secondes pour le faire.
« S’il ne le fait pas, les locomotives du train coupent automatiquement leur effort de traction et le dispositif de freinage automatique d’urgence se déclenche en même temps », précise l’entreprise.
« Dans le cas du drame d’hier (mardi soir, ndlr), ce système de sécurité a fonctionné comme prévu », souligne-t-elle.
L’arrêt sur les voies du train conduit par le cheminot retrouvé décédé a bloqué les TGV dans les deux sens sur cet axe. Les trains ont dû être déviés et emprunter un autre itinéraire, ce qui a entraîné des temps de trajet plus longs, selon les explications de la SNCF.
Mardi soir, les retards ont été évalués pour une première fois à 1h30 du matin par la SNCF sur son site. La compagnie a annoncé plus tard dans la nuit la « reprise progressive du trafic suite à un accident corporel au sud de Paris ».
Selon un constat de l’AFP vers minuit, les retards avaient augmenté de trois à cinq heures pour au moins trois trains : le TGV Inoui Bruxelles-Lyon n°9844, le Ouigo Paris-Lyon n°7805 et le TGV Inoui Montpellier -Paris n°6206. .
Ces trains partaient ou arrivaient de la Gare de Lyon.
L’événement a donné lieu au lancement du plan Pégase (Plan de lutte contre la congestion des gares en situation exceptionnelle), destiné à absorber l’arrivée massive de voyageurs dans les gares alors que la plupart des transports en commun ne sont plus en service.
L’appareil a été levé à 3 heures du matin, selon une source proche de l’enquête.