(Beyrouth) Le chef des médias du Hezbollah, Mohammad Afif, a déclaré lundi que l’armée israélienne n’occupait toujours aucun village du sud Liban où elle avait lancé une offensive terrestre le 30 septembre.
Publié à 6h35
Mis à jour à 10h09
“Après 45 jours de combats sanglants, l’ennemi israélien est toujours incapable d’occuper un seul village” au sud du Liban, a assuré le responsable lors d’une conférence de presse dans la banlieue sud de Beyrouth, bombardée par l’armée de l’air. Israélien.
Il a assuré que les combattants du Hezbollah étaient parvenus à repousser l’armée israélienne à Khiam, à environ six kilomètres de la frontière, et qu’elle avait, sans succès, « tenté de pénétrer sur plusieurs fronts dans Bint Jbeil », une autre ville frontalière.
Depuis le 30 septembre, l’armée israélienne mène des incursions sur le territoire libanais et dynamite des bâtiments dans des villages frontaliers, sans s’y installer. Le Hezbollah l’a accusé de vouloir créer un « no man’s land » à la frontière.
Mohammad Afif a nié les « allégations » d’Israël selon lesquelles le stock de missiles du Hezbollah aurait diminué en raison de ses frappes quotidiennes sur le Liban.
« Comment notre stock de missiles peut-il diminuer alors que nous avons ciblé la banlieue de Tel-Aviv il y a quelques jours ? […] et utilisé des missiles Fateh pour la première fois ? », a-t-il demandé.
Le Hezbollah, qui lance des missiles, des roquettes et des drones sur le territoire israélien, a annoncé le 6 novembre avoir commencé à utiliser des missiles balistiques sol-sol Fateh 110 de fabrication iranienne, d’une portée de 300 kilomètres selon les experts.
La formation pro-iranienne a annoncé lundi avoir visé plusieurs objectifs dans le nord d’Israël, notamment une base militaire au nord de Safed et la zone de Krayot, près de la grande ville de Haïfa.
De son côté, l’armée de l’air israélienne a ciblé lundi plusieurs localités du sud du Liban, après un nouvel appel à évacuer plusieurs localités, selon l’Agence nationale d’information (ANI, responsable).
Au moins sept personnes, « pour la plupart des femmes et des enfants », ont été tuées lundi soir dans une frappe israélienne sur la ville de Saksakieh, au sud du Liban, a indiqué le ministère de la Santé.
Selon l’agence de presse officielle libanaise ANI, la frappe a “ciblé une maison” dans cette ville côtière relativement éloignée de la frontière avec Israël, et les sauveteurs fouillent les décombres à la recherche des personnes disparues.
Israël est en guerre ouverte contre le Hezbollah pro-iranien depuis le 23 septembre et a tué son leader emblématique, Hassan Nasrallah, lors d’une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth le 27 septembre.
Au moins 3.243 personnes ont été tuées au Liban en plus d’un an de conflit, en majorité des civils, selon le ministère libanais de la Santé.
Mohammad Afif a encore affirmé que sa formation était « prête pour une longue guerre ».
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a fait état lundi de « quelques progrès » vers un cessez-le-feu au Liban.
Interrogé sur les perspectives d’un cessez-le-feu, le responsable du Hezbollah a répondu que depuis l’élection de Donald Trump à la présidence américaine, il y a eu « des contacts entre Washington, Moscou, Téhéran et d’autres capitales ».
“Mais selon mes informations, rien d’officiel n’est parvenu au Hezbollah ou à l’Etat libanais”, a-t-il ajouté.
Le Liban demande une aide internationale
Le Premier ministre libanais Najib Mikati a déclaré lundi qu’une crise “sans précédent” menaçait l’existence de son pays, où l’armée israélienne a lancé mi-septembre une vaste offensive militaire contre le mouvement islamiste Hezbollah.
M. Mikati a également appelé la communauté internationale à « continuer à envoyer de l’aide au Liban » lors d’un sommet de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique à Riyad, en Arabie Saoudite.
Il a appelé la communauté internationale à soutenir l’État, et non les factions au Liban, où l’armée israélienne a lancé une offensive militaire majeure à la mi-septembre contre le mouvement islamiste Hezbollah soutenu par l’Iran.
Le chef du gouvernement libanais a également appelé à mettre fin à toute ingérence « dans ses affaires intérieures » lors d’un sommet de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique à Riyad, en Arabie saoudite. Fin octobre, M. Mikati a critiqué pour la première fois « l’ingérence flagrante de l’Iran », accusations rejetées par Téhéran.
Israël note « quelques progrès » vers le cessez-le-feu
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a fait état de « quelques progrès » vers un cessez-le-feu au Liban, qu’il a toutefois conditionné à la satisfaction des exigences israéliennes comme condition préalable.
“Il y a des progrès”, a-t-il déclaré en réponse à une question sur les perspectives d’une telle trêve. “Nous travaillons sur le sujet avec les Américains”, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse à Jérusalem.
Parmi les conditions d’un accord, il a évoqué le fait que « le Hezbollah ne [puisse] ne vous armez plus » et que ce mouvement islamiste soit repoussé à bonne distance de la frontière israélo-libanaise.
“Le principal défi sera de faire appliquer ce qui a été convenu”, a déclaré M. Saar, reprenant une idée déjà exprimée par plusieurs membres du gouvernement israélien ces derniers mois.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu estime notamment que seul Israël est capable de faire respecter un accord au sud du Liban, contrairement à la situation actuelle où ce mandat est en grande partie confié à la Force intérimaire de l’ONU au Liban (FINUL).
Stationnée là-bas depuis 1978 pour servir de tampon avec Israël, la FINUL est chargée de surveiller la Ligne bleue, la ligne de démarcation fixée par l’ONU entre le Liban et Israël.
Plusieurs tentatives de médiation entre Israël et le Liban ont eu lieu, notamment via les États-Unis et la France, mais aucune n’a abouti.