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Atteinte d’un cancer incurable, une mère pourrait attendre encore deux ans pour se rapprocher des siens

Atteinte d’un cancer incurable, une mère pourrait attendre encore deux ans pour se rapprocher des siens
Atteinte d’un cancer incurable, une mère pourrait attendre encore deux ans pour se rapprocher des siens

Atteinte d’un cancer incurable, une mère de trois enfants pourrait devoir attendre encore deux ans, temps qu’elle n’a pas, pour qu’un changement de zonage à la Ville de Québec lui permette de s’installer plus près de sa famille, qui s’occupera de ses proches après son départ.

Malgré la chimiothérapie, Jasmine Johri, 32 ans, affirme, la voix tremblante, que son espérance de vie n’est que de deux à quatre ans, « dans le meilleur des cas ».

Elle envisage donc de quitter Sainte-Foy pour faire construire une résidence sur le rang Saint-Ange, plus à l’ouest, aux limites de Saint-Augustin-de-Desmaures. Son oncle et sa grand-mère y vivent déjà dans deux maisons et sa mère envisage également de déménager plus près. Lors de l’entretien, l’un d’eux a quitté la salle pour essuyer discrètement une larme.

Jasmine Johri, au premier plan, entourée de sa mère Élisabeth Hamel, de sa grand-mère Louise-Andrée Hamel et de son oncle Sébastien Hamel.

Photo Stevens LeBlanc

« Cela pourrait aussi prendre quelques mois. J’ai un cancer de stade 4 avec un mauvais pronostic. Je souhaite préparer mon départ afin de faciliter mon absence pour nos trois enfants. Ma situation se détériore», explique la jeune femme, bien consciente des besoins futurs puisque son conjoint travaille pour Hydro-Québec dans une région éloignée.

Déjà cinq ans

Sauf miracle, sa progéniture ne sera même pas entrée dans l’adolescence à sa mort.

Le couple attend depuis 5 ans une demande de changement de zonage sur un terrain voisin, juste en face du reste du clan.

Le terrain est situé en zone agricole, mais ne peut être cultivé. Le terrain est également entouré de chaque côté de deux résidences unifamiliales, en plus de la voie ferrée à l’arrière. Sur place, nous avons vite remarqué que le terrain vacant était petit.

« Depuis 2019, nous avons entrepris des démarches auprès de la Ville et nous avons eu de nombreux refus. Les délais sont imprécis et constamment retardés. Encore deux ans, si tout va bien», dit M.moi Johri, qui a même pensé à cultiver quelque chose pour pouvoir construire sa propriété.

« Il n’y a pas de refus définitif. C’est juste peu sûr. Il n’y a rien d’autre à faire sur ce territoire», ajoute sa mère, Élisabeth Hamel.

L’arrière-grand-mère, âgée de 79 ans, a encore la santé pour aider autant qu’elle le peut. «C’est tout ce que je demande», dit Louise-Andrée Hamel.

Situation particulière

De son côté, l’oncle de Jasmine, Sébastien Hamel, a obtenu le droit de démolir le bâtiment voisin. Il pourra bientôt reconstruire une résidence en respectant certaines règles. «Si c’était Saint-Augustin, cela se réglerait peut-être pour elle», dit-il.

D’autres résidences ont été récemment construites dans le rang Saint-Ange, où les services d’égout et d’aqueduc sont déjà accessibles.

« J’ai expliqué la situation aux représentants de la Ville. Ils m’entendent, mais ils ne me donnent jamais de réponse claire. Rien n’avance et personne n’est venu sur place même après plusieurs demandes », déplore Jasmine Johri.

À ce jour, aucune mise en demeure ni poursuite n’a été adressée par la famille.

«Je veux que nous accélérions le processus. Je veux que nous comprenions notre situation particulière. Je veux aussi qu’on évite de le comparer à un grand terrain agricole », conclut le principal intéressé.

Des dossiers souvent très longs, déplore l’opposition

Le chef de l’opposition à Québec constate effectivement que les délais concernant le zonage sont souvent très longs pour les citoyens.

« Nous ne comprenons pas pourquoi. Nous partageons le souci de protéger les terres agricoles, mais serait-il possible d’apporter des réponses, positives ou négatives, plus rapidement ? En tant qu’élus, nous aimerions le faire et je ne comprends pas pourquoi», demande Claude Villeneuve.

Même à sa place, ce dernier estime que les explications ne sont pas toujours satisfaisantes, d’autant plus que le projet peut être unique et essentiel pour le citoyen qui vit dans l’incertitude.

« Ce n’est jamais clair et il est difficile pour les gens de savoir où est passée leur demande. C’est choquant. Le problème n’est pas que quelqu’un voyage, mais que quelqu’un s’occupe du dossier.»

Au nom de la Ville de Québec, un porte-parole s’est dit sensible au cas particulier de Mme Johri.

« Le processus est bien engagé du côté de la Ville. Si toutes les étapes sont complétées conformément à la réglementation et aux lois en vigueur, le changement de zonage serait effectif d’ici avril 2025. Le dossier sera ensuite transmis à la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) pour approbation finale. , a mentionné Jean-Pascal Lavoie.

Cette étape gouvernementale a cependant ses propres délais, qui peuvent varier de 4 à 6 mois.

La construction pourrait donc hypothétiquement démarrer dans un an, voire six ans après le début du processus.

La Ville précise également que le retrait d’un terrain destiné à un usage agricole pour le désigner à un usage résidentiel ou commercial ne peut être pris à la légère.

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